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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 17 (25 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0163
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N° 17. — 1896 '
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BUREAUX : 8, RUE FAVART
IIIIII Wa——

35 Avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT Le SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an. ..».„.. 12 fr. | Six mois . .......8 fr.

PROPOS DU JOUR

Chacun se rappelle le projet de Monument
■aux morts que le sculpteur A. Bartholomé
exposait dans son intégrité au dernier Salon
•du Champ-de-Mars : l'œuvre portait le ca-
chet d'une affliction humainement doulou-
reuse qui retenait l'attention et imposait le
respect. On applaudit lorsque l'Etait et là
Ville de Paris en commandèrent conjointe-
ment l'exécution à l'artiste. Cette grande et
sévère façade d'hypogée devait être légère-
ment grandie, taillée en pierre et placée
dans un des rond-points du cimetière du
Père-Lachaise, le plus beau campo santo, le
plus beau paradou, consacré que renferme
Paris. Quelques-uns craignaient seulement
qu'elle n'y parût un peu comme une fausse
devanture et regrettaient qu'elle ne donnât
pas accès à un columbarium ingénieuse-
ment restitué d'après les cryptes des pre-
miers siècles du christianisme.

Mais qui se serait attendue à la surprise
que la municipalité de Paris nous réservait ?
Quelques jours avant l'expiration de leur
mandat, voici que les membres de la 4e com-
mission préparaient in extremis aux Pari-
siens une plaisanterie qui n'est précisément
ni macabre ni voltairienne, mais simplement
de mauvais goût. Forts du principe très con-
testable que l'acquéreur peut faire « des
■choux et des raves » des œuvres d'art qu'il a
paj'ées, ils projetaient d'ériger le Monument
aux morts, sur la place du Trocadéro !

A quelle philosophie, à quelle esthétique
peut bien répondre cette inconvenante ab-
surdité ? Nos édiles ont-ils pensé qu'il était

temps de multiplier, sur la voie publique,
les mémento quia pulvis es ? Ont-ils choisi,
de préférence, le xvi" arrondissement parce
que les habitants de ce quartier donnent,
parfois, l'exemple d'une regrettable frivo-
lité ? Le fait est qu'un tel projet n'a pas de
précédent et ne saurait recevoir d'exécu-
tion. (1) Nous croyons donc que l'artiste et
ses amis s'alarment à tort. L'action de l'Etat
est, en pareille matière, parallèle et solidaire
à celle des conseils de l'Hôtel de Ville, et il
serait malséant de douter que l'Etat n'oppo-
sât son veto à pareille gageure, si elle était
explicitement lancée au bon sens public.

NOUVELLES

***Le mercredi 29 avril, à la Société d'Études
italiennes (Sorbonne, amphithéâtre B),' confé-
rence de M. Paul Milliet sur les sujets sui-
vants : Andréa Pisano et la première Re-
naissance classique : Comment se fait une
Renaissance.

si:** Si, matériellement, l'arrêté ouvrant le
concours pour l'érection des deux palais des

(1) Scientifiquement, l'érection d'un obélisque
égyptien sur une place publique de Paris ou de
Londres est quelque chose d'aussi absurdp. A la
porte des temples, les obélisques allaient toujours
par paire. « Ils ne sont, dit M..Maspéro, que la
l'Orme régularisée de ces pierres levées qu'on
plantait en commémoration des dieux et des morts
chez les peuples à demi-sauvages. Le plus sou-
vent, les quatre faces n'ont d'autre ornement que
des inscriptions consacrées à l'éloge d'un roi ».
Le monument de M. Bartholomé a son inspira-
lion directe clans l'art égyptien ; c'est ce qu'on
appelle un mastaba clans la vallée du Nil.
 
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