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LA CHRONIQUE DES ARTS
de l'Institut. Missions scientifiques; fouilles
de Tello.
Paladilhe (Emile), compositeur de musique,
membre de l'Institut.
De .foncières (Victorin), compositeur de mu-
sique.
Nominations au grade de chevalier :
Gilbert (Victor-Gabriel), artiste peintre. Hors
concours.
Michel (Gustave-Frédéric), statuaire. Hors
concours.
Ulmann (Emile-Samuel-James), architecte.
Ancien membre du conseil général des bâti-
ments civils.
Au titre étranger, ont été promus ou nom-
més :
Au grade d'officier :
M, Dannat (W.), citoyen américain, artiste
peintre.
M. Bernstamm (L.), sujet russe, sculpteur.
Au grade de chevalier :
M. Tourgueneff (P. N.), sujet russe, sculp-
teur.
Voici le type adopté de la nouvelle
monnaie d'argent française, d'après te coin
exécuté par M. 0. Eoty, de l'Institut. Il ne
reste, comme nos lecteurs le voient, qu'à
ajouter, suivant le module, l'indication nu-
mérique des valeurs et les signes conven-
tionnels.
*** Notre collaborateur, M. André Michel,
conservateur au musée du Louvre, a fait
hier, à neuf heures du soir, dans l'amphi-
théâtre de l'ancienne Sorbonne, rue de la
Sorbonne, une conférence sur la sculpture
française illustrée à l'aide de projections. La
seconde lecture aura lieu le 19. Ces conféren-
ces sont organisées par la Société populaire
des Beaux-Arts.
***Le musée du Luxembourg, remanié dans-
son ensemble et agrandi, a ouvert ses portes
au public mardi dernier. Les deux nouvelles
salles construites sur la terrasse contiennent :
l'une, les tableaux des écoles étrangères;
l'autre, la collection léguée par feu Caille-
botte (1) et les quelques toiles qui représen-
taient jusqu'ici l'école dite vulgairement im-
pressionniste. Une des salles du fond a
été consacrée à la gravure. Elle est occupée
en ce moment, en entier, par une expo-
sition de l'œuvre de M. F. Bracquemond qui,
dans quelques mois, cédera la place à une
autre série. C'est le seul moyen que le musée-
du Luxembourg ait de soumettre aux visi-
teurs la collection d'estampes qu'il conserve-
dans ses cartons.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION ALFRED SISLEY
M. Alfred Sisley vient d'ouvrir, au public;,
une exposition de ses œuvres de 1872 à 1896.
Les 150 toiles et pastels inscrits à son ca-
talogue suffisent amplement à donner une
idée complète de son œuvre et nous pouvons
juger en connaissance de cause un artiste
aussi exalté parles uns que déprécié par les
autres.
Dans les tableaux des dernières années,
M. Sisley exprime l'éclat aveuglant du soleil
sur les blés ou les foins au penchant d'un,
vallon ; il rend avec justesse les feuillages
verts que la lumière d'été décolore jusqu'au'
gris ; il trouve le ton exact des flamboie-
ments que les jours d'août allument sur les
routes, dans les plaines et sur la cime des
arbres. Mais la crudité de cet éclat ne s'ob-
tient que par des procédés systématiques,
par un métier dont la technique violente
déconcerte quelquefois le regard.
Le temps adoucira peu à peu la violence
de ces colorations, fondra en un tout harmo-
nieux ces tons juxtaposés avec tant de force.
Bien des tableaux qui nous charment au-
jourd'hui par la douceur paisible de leur lu^
mière, sont apparus, aux yeux de leurs corn
temporains, en sortant de râtelier du peintre,
comme des œuvres de la plus cruelle rigueur.
La même destinée attend sans doute les>
derniers tableaux de M. Sisley.
Les paysages datés de 1872 à 1876 sont
presque tous de la plus belle exécution.
M. Sisley y manifeste au plus haut point le
don suprême de la lumière et de la couleur.
Il a pénétré le secret des atmosphères trans-
(1) Voir Chronique des Arts du 18 avril 1896.
LA CHRONIQUE DES ARTS
de l'Institut. Missions scientifiques; fouilles
de Tello.
Paladilhe (Emile), compositeur de musique,
membre de l'Institut.
De .foncières (Victorin), compositeur de mu-
sique.
Nominations au grade de chevalier :
Gilbert (Victor-Gabriel), artiste peintre. Hors
concours.
Michel (Gustave-Frédéric), statuaire. Hors
concours.
Ulmann (Emile-Samuel-James), architecte.
Ancien membre du conseil général des bâti-
ments civils.
Au titre étranger, ont été promus ou nom-
més :
Au grade d'officier :
M, Dannat (W.), citoyen américain, artiste
peintre.
M. Bernstamm (L.), sujet russe, sculpteur.
Au grade de chevalier :
M. Tourgueneff (P. N.), sujet russe, sculp-
teur.
Voici le type adopté de la nouvelle
monnaie d'argent française, d'après te coin
exécuté par M. 0. Eoty, de l'Institut. Il ne
reste, comme nos lecteurs le voient, qu'à
ajouter, suivant le module, l'indication nu-
mérique des valeurs et les signes conven-
tionnels.
*** Notre collaborateur, M. André Michel,
conservateur au musée du Louvre, a fait
hier, à neuf heures du soir, dans l'amphi-
théâtre de l'ancienne Sorbonne, rue de la
Sorbonne, une conférence sur la sculpture
française illustrée à l'aide de projections. La
seconde lecture aura lieu le 19. Ces conféren-
ces sont organisées par la Société populaire
des Beaux-Arts.
***Le musée du Luxembourg, remanié dans-
son ensemble et agrandi, a ouvert ses portes
au public mardi dernier. Les deux nouvelles
salles construites sur la terrasse contiennent :
l'une, les tableaux des écoles étrangères;
l'autre, la collection léguée par feu Caille-
botte (1) et les quelques toiles qui représen-
taient jusqu'ici l'école dite vulgairement im-
pressionniste. Une des salles du fond a
été consacrée à la gravure. Elle est occupée
en ce moment, en entier, par une expo-
sition de l'œuvre de M. F. Bracquemond qui,
dans quelques mois, cédera la place à une
autre série. C'est le seul moyen que le musée-
du Luxembourg ait de soumettre aux visi-
teurs la collection d'estampes qu'il conserve-
dans ses cartons.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION ALFRED SISLEY
M. Alfred Sisley vient d'ouvrir, au public;,
une exposition de ses œuvres de 1872 à 1896.
Les 150 toiles et pastels inscrits à son ca-
talogue suffisent amplement à donner une
idée complète de son œuvre et nous pouvons
juger en connaissance de cause un artiste
aussi exalté parles uns que déprécié par les
autres.
Dans les tableaux des dernières années,
M. Sisley exprime l'éclat aveuglant du soleil
sur les blés ou les foins au penchant d'un,
vallon ; il rend avec justesse les feuillages
verts que la lumière d'été décolore jusqu'au'
gris ; il trouve le ton exact des flamboie-
ments que les jours d'août allument sur les
routes, dans les plaines et sur la cime des
arbres. Mais la crudité de cet éclat ne s'ob-
tient que par des procédés systématiques,
par un métier dont la technique violente
déconcerte quelquefois le regard.
Le temps adoucira peu à peu la violence
de ces colorations, fondra en un tout harmo-
nieux ces tons juxtaposés avec tant de force.
Bien des tableaux qui nous charment au-
jourd'hui par la douceur paisible de leur lu^
mière, sont apparus, aux yeux de leurs corn
temporains, en sortant de râtelier du peintre,
comme des œuvres de la plus cruelle rigueur.
La même destinée attend sans doute les>
derniers tableaux de M. Sisley.
Les paysages datés de 1872 à 1876 sont
presque tous de la plus belle exécution.
M. Sisley y manifeste au plus haut point le
don suprême de la lumière et de la couleur.
Il a pénétré le secret des atmosphères trans-
(1) Voir Chronique des Arts du 18 avril 1896.