La chronique des arts et de la curiosité (1897)

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de Wint, etc., ont réalisé de grands prix; la Vue
de Lincoln, du dernier, montait à 12.875 fr.

En résumé, la grosse somme de 1.897.900 fr. a
porté sur 111 numéros. Le reste de la collection
sera mise aux enchères cette semaine.

Notons aussi les prix atteints par les médailles
de la collection Montagu la semaine passée, mon-
tant à 130 801)fr.; parles tabatières, étuis, etc., de
la collection Mainwaring : 327.500 fr., et par les
tableaux de la collection Unthank (537.5C0 fr ), dont
un Hobbéma a réalisé 49.875 fr., et un Honde-
coeter 57.225 fr.

Il semble que les salles de vente célèbrent, elles
aussi, leur jubilee. à Londres !

H. G.

Nous donnons ci-contre le cliché grandeur na-
turelle d'un timbre dont la particularité est qu'il

représente une œuvre
d'art célèbre. Ce nou-
veau timbre, qui n'a
pas de circulation pos-
tale, vient d'être émis à
Londres à l'occasion du
« Diamond Jubilee » de
la reine Victoria.
""On sait que le Prince
de Galles a proposé
d'ouvrir, à cette occa-
sion, une sorte d'im-
mense souscription au
profit ""des hôpitaux.
C'est au bénéfice de
cette œuvre que le timbre est vendu.

Il représente une belle figure de la Charité,
d'après un tableau de sir Joshua Keynolds, qui
appartient aujourd'hui à lord Norman ton (à So-
merley, en Hampshire) et a déjà servi de modèle
à un vitrail du New Collège d'Oxford. Au-dessous
du groupe, la signature du Prince de Galles,

REVUE DES REVUES

— Repertorium fur Kunstwissenschaft (XXe
vol., 2e fascicule). — Sous le titre : Les artistes
toscans de la Haute-Italie au service des prin-
ces de la maison d'Aragon, à Naples, M. G.
von Fabriczy publie divers documents tirés de la
collection des comptes du Cabinet des finances de
ces rois, conservée aux archives de Naples, et qui
fournissent maints utiles renseignements sur le
séjour et les travaux exécutés à cette Cour, à la
fin du xve siècle et au commencement du xvie, par
les architectes Giuliano da Majano, Giuliano da
San Gdllo, fra Giocondo da Verona, Aristotile
Fioravante, Giorgio Marchissi, les sculpteurs
Benedetto da Majano, Guido Mazzoni, Giacomo
délia Pila, Francesco da Laurana, Mattia Forti-
many, et les peintres Ippolito Donzello, Fran-
cesco di Giorgio Martini, Calvano da Padova.

— M. A. Nehring fait connaître un exemplaire
du récit de voyage du célèbre diplomate autri-
chien Sigmund von Herberstain : Rerum Mosco-
vitarum Commentarii, qui se trouve à Vienne à
la Bibliothèque du fidéicommis de la famille
impériale, et qui est illustré de douze eaux-fortes

en couleurs du célèbre graveur Augustin Hirs-
vogel, exécutées pour la plupart en 1546 et 1547.
Il donne la description de ces planches presque
inconnues (dont trois sont reproduites dans son
article) et complète ou rectifie sur plusieurs
points les assertions de Bartsch et d'autres histo-
riens sur ce graveur.

— M. M.-J. Friedlsender émet, mais sans
autres raisons que des rapprochements de dates
ou des similitudes de style, la supposition que le
graveur nurembergeois J. B., dont jusqu'ici on a
cherché vainement le vrai nom, pourrait bien
n'être autre que le peintre Georg Pentz, élève de
Durer, qui, à un certain moment, et comme on
en a plusieurs exemples chez d'autres artistes,
aurait modifié l'orthographe de son nom de la
façon : Jœrg Bentz.

— M. Th. von Frimmel reprend la publication
de ses notes sur les ventes de tableaux à Vienne
et les modifications apportées dans les galeries
particulières ; il nous renseigne, cette fois, sur les
tableaux qui se trouvaient dans une vingtaine de
collections dispersées de la fin de 1890 à fin 1892,
et sur leurs migrations.

— M. A.-Gotthold Meyer, dans une intéressante
étude sur le beau retable sculpté de S.Abondio, à
la cathédrale de Cornes, établit des rapproche-
ments très significatifs entre cet autel et un
autre retable dans la même province : celui de
Féglise de l'Assomption, à Morbegno, qui semble
être, trait pour trait, le pendant au précédent; et
il en conclut que la composition en est due,
comme pour celui-ci, au peintre lombard Gau-
denzio Ferrari, peut-être aidé, comme à Morbe-
gno, par le sculpteur Angelo Maino de Pavie.

— Comme suite à l'article de M. G. Bauch, dans
un précédent fascicule sur la plus belle mar-
que d'imprimeur allemande au xve siècle (1)T
M. MaxLehrs établit, par deux reproductions con-
cluantes, que cette marque de l'imprimeur Conrad
Kachelofen de Leipzig (1497) est la copie exacte,
sauf les armes des deux écussons qui s'y trou-
vent, de la gravure de Martin Schongauer n° 101
du catalogue de Bartsch.

BIBLIOGRAPHIE

La Galerie de Tableaux de la Reine Chris-
tine de Suède, étude historique et critique,
par Olof Granberg, conservateur au Musée
National de Stockholm. Un vol. gr. in-8°;
Stockholm, 1897.

Les critiques d'art seraient trop heureux si,
pour l'étude des musées ou des collections pri-
vées de tous les pays, ils avaient à leur disposi-
tion des répertoires pareils à ceux qui leur sont
fournis pour la Suède, et nous souhaiterions
pour le Louvre lui-même un catalogue aussi ex-
cellent que celui du Musée de Stockholm, dont
l'aimable et savant directeur de ce musée, M.
G. Goethe, publiait, on 1893, une édition française,
accompagnée de dix-huit photographies d'après
les tableaux les plus remarquables de la galerie.
La même année, M. Gœthe nous donnait encore

(1) Chronique des Arts du 6 février 1897, p. 54.