N» 3. — 1899
21 Janvier
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année, entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
paris et départements :
Un an.........12 fr. | Six mois.......4 8 fr,
PROPOS DU JOUR
I n parle d'éventrer toutes les
vieilles cités. Après Florence et
Bruges menacées, c'est Lucerne
tKifft et c'est Nuremberg. A Paris, le
sort de l'hôtel Lauzun reste toujours en
suspens... Mais laissons pour une fois
toutes ces tristesses des choses ; parlons
cortèges, villes en fête et réjouissances.
Il y a incontestablement un mouvement
qui se dessine contre la vulgarité des décors
dont on affuble Paris aux jours de grandes
frairies. Nos yeux sont encore agacés par la
laideur des festons et des astragales étalés
lors des fêtes franco-russes et tout à l'heure,
en visitant l'exposition des oeuvres de Bou-
din, nous retrouvions, sur la façade du quai
Malaquais, ces minables boucliers qui cons-
tituent la panoplie officielle adaptable à
toutes les solennités. Mais il n'y a pas que
le matériel qui soit défectueux : les défilés,
les figurations, les cortèges sont tombés,
dans ces derniers temps, au niveau de la
plus vile puérilité.
On va donc essayer de constituer des « So-
ciétés artistiques » qui se chargeraient d'or-
ganiser les fêtes futures ;
« Et je 11e trouve pas cela si ridicule ».
Ne faisons pas de réclames à ces projets
embryonnaires, mais notons qu'ils viennent
à propos. L'État et la Ville de Paris sont
très pauvres en matériel, plus pauvres en-
core en idées, pauvres à ne pas soutenir la
comparaison avec ce qui se fait à Dusseldorf
°u à Munich. L'État n'a même pas de sa-
pines à lui pour ses échafaudages, ni de vo-
liges pour ses tribunes, ni d'étoffes pour ses
décorations postiches. Rien d'étonnant à ce
qu'une nouvelle industrie se forme : celle des
entrepreneurs de fêtes, et rien de plus fin de
siècle que la fondation d'un comité qui pro-
posera au gouvernement, à la municipalité
des réjouissances tarifées. Jadis, c'était
le peintre du roi qui préparait les belles
« entrées » ; ce sera maintenant un syndicat.
NOUVELLES
#*# Le conseil des ministres, tenu lundi
dernier, s'est occupé de l'installation du
musée des Arts décoratifs au pavillon de
Marsan. On sait que cette installation a été
décidée par une loi de l'année dernière. Les
ministres de l'Instruction publique et des
Finances ont été chargés -de prendre les
mesures pour que cette installation ait lieu à
bref délai. Une partie des bâtiments du pa-
villon de Marsan est actuellement employée
comme dépôt des archives de la Cour des
comptes, et il s'agit d'opérer la translation de
ces dernières.
iu*^ L'Exposition de peinture et d'objets
d'art français organisée à Saint-Pétersbourg
vient d'être inaugurée officiellement. L'empe-
reur, les grands-ducs et les grandes-duchesses
ont été reçus et introduits par M. H. Eoujon,
directeur des Beaux-Arts, délégué spécial du
gouvernement français, et par l'ambassadeur
de France.
L'exposition ne compte pas moins de huit
cents tableaux et objets d'art. Beaucoup de
nos peintres les plus réputés ont répondu à
l'appel qui leur a été adressé.
**# La Société des Artistes français vient
21 Janvier
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
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paris et départements :
Un an.........12 fr. | Six mois.......4 8 fr,
PROPOS DU JOUR
I n parle d'éventrer toutes les
vieilles cités. Après Florence et
Bruges menacées, c'est Lucerne
tKifft et c'est Nuremberg. A Paris, le
sort de l'hôtel Lauzun reste toujours en
suspens... Mais laissons pour une fois
toutes ces tristesses des choses ; parlons
cortèges, villes en fête et réjouissances.
Il y a incontestablement un mouvement
qui se dessine contre la vulgarité des décors
dont on affuble Paris aux jours de grandes
frairies. Nos yeux sont encore agacés par la
laideur des festons et des astragales étalés
lors des fêtes franco-russes et tout à l'heure,
en visitant l'exposition des oeuvres de Bou-
din, nous retrouvions, sur la façade du quai
Malaquais, ces minables boucliers qui cons-
tituent la panoplie officielle adaptable à
toutes les solennités. Mais il n'y a pas que
le matériel qui soit défectueux : les défilés,
les figurations, les cortèges sont tombés,
dans ces derniers temps, au niveau de la
plus vile puérilité.
On va donc essayer de constituer des « So-
ciétés artistiques » qui se chargeraient d'or-
ganiser les fêtes futures ;
« Et je 11e trouve pas cela si ridicule ».
Ne faisons pas de réclames à ces projets
embryonnaires, mais notons qu'ils viennent
à propos. L'État et la Ville de Paris sont
très pauvres en matériel, plus pauvres en-
core en idées, pauvres à ne pas soutenir la
comparaison avec ce qui se fait à Dusseldorf
°u à Munich. L'État n'a même pas de sa-
pines à lui pour ses échafaudages, ni de vo-
liges pour ses tribunes, ni d'étoffes pour ses
décorations postiches. Rien d'étonnant à ce
qu'une nouvelle industrie se forme : celle des
entrepreneurs de fêtes, et rien de plus fin de
siècle que la fondation d'un comité qui pro-
posera au gouvernement, à la municipalité
des réjouissances tarifées. Jadis, c'était
le peintre du roi qui préparait les belles
« entrées » ; ce sera maintenant un syndicat.
NOUVELLES
#*# Le conseil des ministres, tenu lundi
dernier, s'est occupé de l'installation du
musée des Arts décoratifs au pavillon de
Marsan. On sait que cette installation a été
décidée par une loi de l'année dernière. Les
ministres de l'Instruction publique et des
Finances ont été chargés -de prendre les
mesures pour que cette installation ait lieu à
bref délai. Une partie des bâtiments du pa-
villon de Marsan est actuellement employée
comme dépôt des archives de la Cour des
comptes, et il s'agit d'opérer la translation de
ces dernières.
iu*^ L'Exposition de peinture et d'objets
d'art français organisée à Saint-Pétersbourg
vient d'être inaugurée officiellement. L'empe-
reur, les grands-ducs et les grandes-duchesses
ont été reçus et introduits par M. H. Eoujon,
directeur des Beaux-Arts, délégué spécial du
gouvernement français, et par l'ambassadeur
de France.
L'exposition ne compte pas moins de huit
cents tableaux et objets d'art. Beaucoup de
nos peintres les plus réputés ont répondu à
l'appel qui leur a été adressé.
**# La Société des Artistes français vient