DOI issue:
Nr. 36 (22 Novembre)
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286
LA CHRONIQUE DES ARTS
pour un de leurs maîtres les plus respectés et
les plus aimés.
A cette occasion, l'Académie des sciences de
Bavière a élu M. Perrot membre correspondant.
S. M. l'empereur d'Allemagne a fait re-
mettre à M. Léopold Delisle, administrateur de
la Bibliothèque Nationale, à l'occasion de son
cinquantenaire, la « grande médaille d'or pour
les sciences », distinction extrêmement rare.
A la suite de l'exposition de Turin, S. M.
le roi d'Italie a coni'éré au peintre Besnard le
grade de commandeur dans l'ordre des Saints-
Maurice-et-Lazare.
**# M. Georges Toudouze, ancien membre de
l'École française d'Athènes, recommencera le
26 novembre le cours d'histoire de l'art qu'il
professe à l'École d'art de la rue Boissy
d'Anglas.
•je** Un vol important a été commis au musée
des médailles do Marseille dans le courant de
la nuit de mardi à mercredi.
Les voleurs ont pénétré par la toiture de
l'établissement dans la salle où se trouvent les
vitrines renfermant les monnaies et les mé-
dailles. Ils se sont emparés exclusivement de
celles en or, négligeant les monnaies et mé-
dailles qui, en numismatique, ont cependant
une valeur plus considérable, telle, par exemple,
la « drachme massaliote Lakydon », dont il
n'existe que deux exemplaires connus, et qu'ils
n'ont pas emportée.
Le butin a été néanmoins considérable et ne
comporte pas moins de 783 unités, se rappor-
tant :
13 à la Provence romaine;
13 à la Provence franque, dont les monnaies fu-
rent frappées à Marseille et à Arles, et qui sont
très rares;
43 à la Provence indépendante, comprenant les
monnaies des comtés de Provence, de la maison
d'Anjou, dont font partie 1' « augustale » et la
« demi-augustalo » or de Charles I";
23 à la Provence seigneuriale ;
35 aux papes et légats d'Avignon;
78 à la Provence royale;
10 médailles historiques do Provence ;
2personnages remarquables de Provence;
132 monnaies françaises, dont l'écn d'or de saint
Louis, connu à trois exemplaires ;
29 grands-maîtres de l'ordre de Saint-Jean-de-
Jérusalcm ;
2 monnaies grecques et coloniales;
133 monnaies do l'empire romain ;
31 de l'empire d'Orient.
La valeur artistique des monnaies ou mé-
dailles volées est évaluée à plus de 300.000 fr.,
représentant environ 8.000 fr. d'or. C'est una
perte inestimable et irréparable, probablement,
car on craint que les cambrioleurs n'aient déjà
fait fondre leur butin.
Sur la demande de M. Bouvard, directeur
des services d'architecture, la Commission du
Vieux Paris vient d'émettre le vœu qu'on im-
prime un recueil des anciennes ordonnances
concernant la voie publique.
M. Bouvard, en effet, a expliqué aux membres
de la Commission que l'administration rencon-
trait de grandes difficultés dans l'application
des anciennes réserves et proscriptions relati-
ves à la voie publique et aux maisons de Paris.
Ces difficultés proviennent de l'impossibilité où
l'on se trouve souvent de se procurer des textes
précis sur les charges et servitudes dont furent
frappées autrefois certaines rues et certains
immeubles, Les dessins surtout manquent ab-
solument. Les textes existent bien, mais ils
sont disséminés un peu^partout, aux Archives,
dans les bibliothèques, etc. Il importerait de
les réunir.
La Commission s'estrangée à l'avis de M. Bou-
vard. Du même coup, elle a voté un autre ordre
du jour protestant contre la violation de ces
vieilles ordonnances sur des points de Paris
dont il importe de sauvegarder l'aspect archi-
tectural. Les façades de la rue de Kivoli, delà
place Vendôme, de la place des Vosges, de la
place des Vicloires, sont bariolées d'affichés e
d'enseignes fort laides, dont on n'aurait pas
dû tolérer la mise en place. De plus, par suite
de l'application du décret de 1850, on gratte, on
repeint de vieilles maisons artistiques qui per-
dent ainsi tout leur caractère. Aussi, la Com-
mission émet le vœu que ce règlement soit re-
visé, et que les propriétaires d'immeubles inté-
ressants ne soient pas obligés de les repeindre
à l'huile, mais seulement de les brosser pour
en enlever la poussière.
Un exemple excellent pour les villes dont
les monuments sont menacés.
La municipalité de Tonnerre ayant formé le
projet d'installer un marché public dans la nef
de l'hôpital de cette ville, fondé en 1293 par
Marguerite de Bourgogne, reine de Naples et
de Sicile, et dont Viollet-le-Duc disait qu'il, est
un des plus beaux exemples d'architecture
civile du xm« siècle, un comité dont font partie
MM. le D' Chaput, Cornil, André Hallays, Max
Leclerc, Pozzi et Maurice Prou, a ouvert, dans
le but de réparer et de sauver le vénérable édi-
fice, une souscription pour laquelle ils font
appel à tous les amis des vieux monuments et
dont le montant sera remis à l'administration
de l'hôpital, à condition que celle-ci s'engage à
ne jamais y établir « un marché, ni aucun éta-
blissement pouvant porter atteinte à son inté-
grité ».
Le service des missions scientifiques
au ministère de l'Instruction publique vient
d'être informé lélégraphiquement d'importantes
découvertes faites par MM. Merlin et Bruel,
dans le chantier des fouilles de Dougga. Plu-
sieurs dédicaces du Temple de Mercure, de la
Fortune, de Vénus et de la Concorde, une grande
inscription lybiquo et une statue municipale
colossale ont été mises à jour. Le 12 novembre,
une belle mosaïque, représentant Vulcain et
les Cyclopes forgeant des armes pourÉnée, est
venue augmenter ces richesses.
M. Ballu, architecte en chef des monu-
ments historiques en Algérie, a télégraphié au
gouverneur qu'on venait de découvrira Timgad
un château-d'eau (lacus), sur le côté sud de la
grande voie triomphale et à 12 mètres du ravin
qui coupe cette voie. Une magnifique statue de
Pomone en marbre blanc a été trouvée dans le
LA CHRONIQUE DES ARTS
pour un de leurs maîtres les plus respectés et
les plus aimés.
A cette occasion, l'Académie des sciences de
Bavière a élu M. Perrot membre correspondant.
S. M. l'empereur d'Allemagne a fait re-
mettre à M. Léopold Delisle, administrateur de
la Bibliothèque Nationale, à l'occasion de son
cinquantenaire, la « grande médaille d'or pour
les sciences », distinction extrêmement rare.
A la suite de l'exposition de Turin, S. M.
le roi d'Italie a coni'éré au peintre Besnard le
grade de commandeur dans l'ordre des Saints-
Maurice-et-Lazare.
**# M. Georges Toudouze, ancien membre de
l'École française d'Athènes, recommencera le
26 novembre le cours d'histoire de l'art qu'il
professe à l'École d'art de la rue Boissy
d'Anglas.
•je** Un vol important a été commis au musée
des médailles do Marseille dans le courant de
la nuit de mardi à mercredi.
Les voleurs ont pénétré par la toiture de
l'établissement dans la salle où se trouvent les
vitrines renfermant les monnaies et les mé-
dailles. Ils se sont emparés exclusivement de
celles en or, négligeant les monnaies et mé-
dailles qui, en numismatique, ont cependant
une valeur plus considérable, telle, par exemple,
la « drachme massaliote Lakydon », dont il
n'existe que deux exemplaires connus, et qu'ils
n'ont pas emportée.
Le butin a été néanmoins considérable et ne
comporte pas moins de 783 unités, se rappor-
tant :
13 à la Provence romaine;
13 à la Provence franque, dont les monnaies fu-
rent frappées à Marseille et à Arles, et qui sont
très rares;
43 à la Provence indépendante, comprenant les
monnaies des comtés de Provence, de la maison
d'Anjou, dont font partie 1' « augustale » et la
« demi-augustalo » or de Charles I";
23 à la Provence seigneuriale ;
35 aux papes et légats d'Avignon;
78 à la Provence royale;
10 médailles historiques do Provence ;
2personnages remarquables de Provence;
132 monnaies françaises, dont l'écn d'or de saint
Louis, connu à trois exemplaires ;
29 grands-maîtres de l'ordre de Saint-Jean-de-
Jérusalcm ;
2 monnaies grecques et coloniales;
133 monnaies do l'empire romain ;
31 de l'empire d'Orient.
La valeur artistique des monnaies ou mé-
dailles volées est évaluée à plus de 300.000 fr.,
représentant environ 8.000 fr. d'or. C'est una
perte inestimable et irréparable, probablement,
car on craint que les cambrioleurs n'aient déjà
fait fondre leur butin.
Sur la demande de M. Bouvard, directeur
des services d'architecture, la Commission du
Vieux Paris vient d'émettre le vœu qu'on im-
prime un recueil des anciennes ordonnances
concernant la voie publique.
M. Bouvard, en effet, a expliqué aux membres
de la Commission que l'administration rencon-
trait de grandes difficultés dans l'application
des anciennes réserves et proscriptions relati-
ves à la voie publique et aux maisons de Paris.
Ces difficultés proviennent de l'impossibilité où
l'on se trouve souvent de se procurer des textes
précis sur les charges et servitudes dont furent
frappées autrefois certaines rues et certains
immeubles, Les dessins surtout manquent ab-
solument. Les textes existent bien, mais ils
sont disséminés un peu^partout, aux Archives,
dans les bibliothèques, etc. Il importerait de
les réunir.
La Commission s'estrangée à l'avis de M. Bou-
vard. Du même coup, elle a voté un autre ordre
du jour protestant contre la violation de ces
vieilles ordonnances sur des points de Paris
dont il importe de sauvegarder l'aspect archi-
tectural. Les façades de la rue de Kivoli, delà
place Vendôme, de la place des Vosges, de la
place des Vicloires, sont bariolées d'affichés e
d'enseignes fort laides, dont on n'aurait pas
dû tolérer la mise en place. De plus, par suite
de l'application du décret de 1850, on gratte, on
repeint de vieilles maisons artistiques qui per-
dent ainsi tout leur caractère. Aussi, la Com-
mission émet le vœu que ce règlement soit re-
visé, et que les propriétaires d'immeubles inté-
ressants ne soient pas obligés de les repeindre
à l'huile, mais seulement de les brosser pour
en enlever la poussière.
Un exemple excellent pour les villes dont
les monuments sont menacés.
La municipalité de Tonnerre ayant formé le
projet d'installer un marché public dans la nef
de l'hôpital de cette ville, fondé en 1293 par
Marguerite de Bourgogne, reine de Naples et
de Sicile, et dont Viollet-le-Duc disait qu'il, est
un des plus beaux exemples d'architecture
civile du xm« siècle, un comité dont font partie
MM. le D' Chaput, Cornil, André Hallays, Max
Leclerc, Pozzi et Maurice Prou, a ouvert, dans
le but de réparer et de sauver le vénérable édi-
fice, une souscription pour laquelle ils font
appel à tous les amis des vieux monuments et
dont le montant sera remis à l'administration
de l'hôpital, à condition que celle-ci s'engage à
ne jamais y établir « un marché, ni aucun éta-
blissement pouvant porter atteinte à son inté-
grité ».
Le service des missions scientifiques
au ministère de l'Instruction publique vient
d'être informé lélégraphiquement d'importantes
découvertes faites par MM. Merlin et Bruel,
dans le chantier des fouilles de Dougga. Plu-
sieurs dédicaces du Temple de Mercure, de la
Fortune, de Vénus et de la Concorde, une grande
inscription lybiquo et une statue municipale
colossale ont été mises à jour. Le 12 novembre,
une belle mosaïque, représentant Vulcain et
les Cyclopes forgeant des armes pourÉnée, est
venue augmenter ces richesses.
M. Ballu, architecte en chef des monu-
ments historiques en Algérie, a télégraphié au
gouverneur qu'on venait de découvrira Timgad
un château-d'eau (lacus), sur le côté sud de la
grande voie triomphale et à 12 mètres du ravin
qui coupe cette voie. Une magnifique statue de
Pomone en marbre blanc a été trouvée dans le