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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 36 (22 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0297
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ET DE LA CURIOSITE

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réservoir du lacus. Le P. Delattre, qui dirige
des fouilles â Garthage, vient, de son côté,
ainsi qu'il l'annonçait le 7 novembre à l'Acadé-
mie des Inscriptions, de découvrir un splendide
sarcophage en marbre très bien conservé, qui
date du quatrième siècle. Dans l'intérieur se
trouvait un squelette, ayant au doigt une ma-
gnifique bague en or, ornée de ciselures.

Le 15 novembre a eu lieu au Caire, en
présence du khédive, l'inauguration du nou-
veau Musée des antiquités égyptiennes, cons-
truit par notre compatriote, M. Marcel Dour-
gnon, et aménagé par les soins de M. Maspero.

Le musée de Bruxelles n'a point acquis,
comme on l'avait annoncé, « un portrait de
M. Cottet » ; il a acheté un tableau de M. Cot-
tet: Mère et enfants, et le Portrait de M. Cot-
tet, par M. J.-E. Blanche.

Académie des Inscriptions

Séance publique annuelle
(14 novembre)

M. Philipps Berger, président, fait en termes
émus l'éloge des membres do la Compagnie dis-
parus depuis un an, puis énumère les lauréats des
prix dont nous avons donné la liste en leur temps.
Enfin, il parle des grandes écoles sur lesquelles
s'étendent le patronage et la sollicitude de la Com-
pagnie, rappelle l'inauguration récente, à l'Ecole
d'Athènes, d'une section étrangère destinée aux
jeunos savants des pays qui n'ont pas d'école à
Athènes, fait l'éloge des travaux de l'École de
Home et do son activité au dehors même de l'Italie,
à Dougga, par exemple, où M. Merlin a continué
avec succès les fouilles entreprises par le service
des antiquités do Tunisie.

M. II. Wallon, secrétaire perpétuel, fit ensuite
une notice sur J.-A.-A. Bégnier, qui appartient à
la Compagnie et que l'Université compta parmi ses
membres les plus distingués.

Enfin, M. Jules Lair fait une très attachante et
divertissante communication sur le journal de la
captivité, en Morée, du chirurgien Pouquoville, qui
fut membre do l'Académie des Inscriptions.

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Société des Antiquaires de France

Séance du 5 novembre

M. Mowat fait circuler les empreintes de mé-
daillons d'or trouvés à Aboukir et appartenant au
docteur Eddé, d'Alexandrie.

M. Héron de Villofosse présente les moulages
d'un cachet assyrien et d'un fragment de moule
d'applique qui font partie de la collection de M. le
comte Costa de Beauregard, et une note de M. le
docteur Carton sur des statuettes en terre cuite
découvertes à Sousse. Il montre ensuite un petit
bateau en bronze provenant, dit-on, de Fourrière:
Ce pouvait être un ex-voto de quelque batelier
lyonnais.

Autour des fouilles de Samos

Le phylloxéra — qui l'eût cru ? — vient de ren-
dre un service à la science. Depuis un siècle au
moins, l'emplacement du magnifique temple de
liera à Samos était couvert de vignobles qui pro-
duisaient des raisins secs très estimés; les efforts
des archéologues pour y poursuivre des fouilles
s'élaient heurtés aux prétentions exorbitantes des
vignerons. Vers 1885, la présence du phylloxéra
fut constatée dans l'île et l'on tenta de remédierai!
mal par l'introduction de plants américains.
L'expérience ne réussit pas, la vigne dépérit et
voilà pourquoi, au mois do septembre dernier, la
Société archéologique d'Athènes, représentée par
l'éphore général dos antiquités grecques, M. P. Cav-
vadias, a pu conclure avec le gouvernement de Sa-
mos une convention pour l'exploration complète
da vieux temple. Les négociations ont été facilitées
par le zèle d'un Samien, M, Sophoulis, ancien
élève de l'Unit ersité do Munich et professeur libre
d'archéologie àl'Université d'Athènes; devenu pré-
sident du conseil de Samos, il n'oublia pas qu'il
était archéologue et iuvila la science athénienne
à lui prêter son expérience et son concours. En ré-
compense de sa louable initiative, il a été nommé,
ces jours-ci, membre d'honneur de la Société ar-
chéologique d'Athènes.

A la fin du mois de septembre, M. Cavvadias
aborda à Samos, y rejoignit M. Sophoulis et so
rendit avec lui à Colonna, sur l'emplacement du
temple, situé sur la côte méridionale de l'île, à
une demi-heure do marche du village do ïigani et
à 200 mètres du bord de la mer. Là eut lieu, le
matin du 1" octobre, une cérémonie imposante.
Un vieux moino du couvent samien de la Sainte-
Trinité, le Père Kyrillos, vint célébrer un service
religieux au milieu d'un nombreux concours de
peuple et appeler les bénédictions du ciel sur les
fouilles, qui commencèrent immédiatement, avec
GO ouvriers (1). Au bout de quelques jours, M. Cav-
vadias repartit pour Athènes, laissant la conduite
des recherches à M. Sophoulis. Elles ont déjà
donné un grand autel, une quantité de fragments
d'architecture et des inscriptions ; mais il faut
attendre un des prochains fascicules de L'EtpiHAepfî
pour être édifié sur l'importance des trouvailles.
Pour le moment, nous voulons seulement résumer
l'état de nos connaissances archéologiques sur l'île
de Samos, à la veille de découvertes qui ne man-
queront lias de les accroître, et jeter un coup d'œil
sur le passé d'une terre ionienne qui a joué un rôle
très considérable dans l'histoire de l'art grec.

I

L'île de Samos est, après Bhodes, la plus grande
dos Sporades; elle a près de 40 kilomètres de long.
Située en face du golfe d'Éphèse, elle est séparée
de la pointe de Mycale, vers l'est, par un détroit
large à peine do deux kilomètres. A l'ouest, elle se
prolonge, vers la côte do l'Attique, par un chapelet
d'îles, ïcarie, Myconos, Syros, Cythnos, Céos. Ces
îles sont les débris d'une terre autrefois continue,
comme l'ont démontré MM. Albert Gaudry et

(1) Bûrchnor, Beilage surAllgemeinen Zeitnng,
1002, n° 340s
 
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