DOI Heft:
Nr. 1 (4 Janvier)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0011
N" 1. — 1902
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2= Arr.)
4 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année, entière de la G.izette des Beau.i-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité-.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois.......„ 8 fr,
La Chronique n'a point coutume de parler
d'elle. Depuis de longues années déjà, elle
poursuit son œuvre avec une persévérance
laborieuse et discrète. Elle s'en voudrait de
manquer à cette réserve. Mais, puisqu'au-
jourd'hui elle se présente à ses lecteurs avec
une apparence nouvelle et que désormais
elle s'enveloppe d'une couverture, elle tient à
dire à quoi tend cette innovation. C'est chez
elle une coquetterie qui est bien permise à son
grand âge, et qu'elle s'autorise par un légi-
time souci de se parer et de plaire. C'est
aussi, de sa part, le désir naturel d'être sou-
mise à des limites moins étroites et de dis-
poser d'un peu plus de place au profit des
informations qu'elle donne à ses lecteurs.
PROPOS DU JOUR
G?pBjMn nous faut encore, au seuil de
^n?!}^! cette année, signaler un acte de
*(wl^Mr vandalisme qui se prépare en Avi-
r&*^>*» gnon avec les complicités de l'ad-
ministration de la Guerre et do celle des
Beaux-Arts. Les ignorances do l'une inven-
tent les délits auxquels les négligences de
l'autre se prêtent avec complaisance. C'est
l'ancien couvent des Célestins qui se trouve
aujourd'hui en péril, n contient une belle
église ogivale ornée de peinture, quelques
salles lambrissées et un cloître de même style.
Peu d'amateurs ont eu la fortune de le visi-
ter ; car il sert de pénitencier militaire et il
n'est point aisé d'y pénétrer. Mais on a ou
beau vouloir éloigner lo public, il a fini par
être averti : il a appris d'abord que le cou-
vent des Célestins était lentement saccagé, et
voici que M. André Hallays dénonce, dans le
Journal des Débals, le projet barbare d'abat-
tre le cloître pour agrandir une caserne voi-
sine.
Ce dessein n'est pas seulement, à lui seul,
un vandalisme; il constitue une illégalité,
contre laquelle l'administration des Beaux-
Arts dispose d'armes suffisantes. Le couvent
des Célestins est un monument classé, et per-
sonne, en réalité, n'a droit d'y toucher. Le
monument menacé ne soulève donc pas ici de
délicats problèmes, ni aucun de ces conflits
administratifs dont les atermoiements aug-
mentent les difficultés. Il n'est que de faire
valoir les règlements en vigueur pour assu-
rer le salut d'un vieux bâtiment qu'il est
temps encore de soustraire au danger. Si les
autorités, oublieuses de leur devoir, se refu-
sent à prendre les mesures nécessaires, comme
il arrive pour le Louvre, il appartient à la
Commission dos Monuments historiques d'être
plus vigilante et d'oser à point intervenir.
NOUVELLES
M. Georges Gain, conservateur du musée
Carnavalet, est chargé de l'organisation du
Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris (Petit
Palais des Champs-Elysées).
Le Palais des Beaux-Arts est attaché admi-
nistrativement au service de l'inspection des
Beaux-Arts.
**:<: En vue de compléter l'ensemble déco-
ratif prévu par M. Adrien Chancel, le dernier
architecte de l'Élysée, à la suite de la transfor-
mation du parc de ce palais causée par l'instal-
lation de la grille monumentale dans l'avenue
Gabriel, l'État vient de commander aux sculp-
teurs Cartier et Gilbert deux statues en marbre.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2= Arr.)
4 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année, entière de la G.izette des Beau.i-Arts reçoivent gratuitement
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PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois.......„ 8 fr,
La Chronique n'a point coutume de parler
d'elle. Depuis de longues années déjà, elle
poursuit son œuvre avec une persévérance
laborieuse et discrète. Elle s'en voudrait de
manquer à cette réserve. Mais, puisqu'au-
jourd'hui elle se présente à ses lecteurs avec
une apparence nouvelle et que désormais
elle s'enveloppe d'une couverture, elle tient à
dire à quoi tend cette innovation. C'est chez
elle une coquetterie qui est bien permise à son
grand âge, et qu'elle s'autorise par un légi-
time souci de se parer et de plaire. C'est
aussi, de sa part, le désir naturel d'être sou-
mise à des limites moins étroites et de dis-
poser d'un peu plus de place au profit des
informations qu'elle donne à ses lecteurs.
PROPOS DU JOUR
G?pBjMn nous faut encore, au seuil de
^n?!}^! cette année, signaler un acte de
*(wl^Mr vandalisme qui se prépare en Avi-
r&*^>*» gnon avec les complicités de l'ad-
ministration de la Guerre et do celle des
Beaux-Arts. Les ignorances do l'une inven-
tent les délits auxquels les négligences de
l'autre se prêtent avec complaisance. C'est
l'ancien couvent des Célestins qui se trouve
aujourd'hui en péril, n contient une belle
église ogivale ornée de peinture, quelques
salles lambrissées et un cloître de même style.
Peu d'amateurs ont eu la fortune de le visi-
ter ; car il sert de pénitencier militaire et il
n'est point aisé d'y pénétrer. Mais on a ou
beau vouloir éloigner lo public, il a fini par
être averti : il a appris d'abord que le cou-
vent des Célestins était lentement saccagé, et
voici que M. André Hallays dénonce, dans le
Journal des Débals, le projet barbare d'abat-
tre le cloître pour agrandir une caserne voi-
sine.
Ce dessein n'est pas seulement, à lui seul,
un vandalisme; il constitue une illégalité,
contre laquelle l'administration des Beaux-
Arts dispose d'armes suffisantes. Le couvent
des Célestins est un monument classé, et per-
sonne, en réalité, n'a droit d'y toucher. Le
monument menacé ne soulève donc pas ici de
délicats problèmes, ni aucun de ces conflits
administratifs dont les atermoiements aug-
mentent les difficultés. Il n'est que de faire
valoir les règlements en vigueur pour assu-
rer le salut d'un vieux bâtiment qu'il est
temps encore de soustraire au danger. Si les
autorités, oublieuses de leur devoir, se refu-
sent à prendre les mesures nécessaires, comme
il arrive pour le Louvre, il appartient à la
Commission dos Monuments historiques d'être
plus vigilante et d'oser à point intervenir.
NOUVELLES
M. Georges Gain, conservateur du musée
Carnavalet, est chargé de l'organisation du
Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris (Petit
Palais des Champs-Elysées).
Le Palais des Beaux-Arts est attaché admi-
nistrativement au service de l'inspection des
Beaux-Arts.
**:<: En vue de compléter l'ensemble déco-
ratif prévu par M. Adrien Chancel, le dernier
architecte de l'Élysée, à la suite de la transfor-
mation du parc de ce palais causée par l'instal-
lation de la grille monumentale dans l'avenue
Gabriel, l'État vient de commander aux sculp-
teurs Cartier et Gilbert deux statues en marbre.