DOI Heft:
Nr. 32 (11 Octobre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0263
N° 3:2. — 1902
BUREAUX : S, RUE FAVART (2= Arr.)
11 Octobre,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois . . „ . . „ ..* . 8 fr\*
PROPOS DU JOUR
e Palais de Justice de Dijon n'est
pas un des moindres parmi les
monuments glorieux que la capi-
tale do la Bourgogne s'enorgueillit
d'offrir à la curiosité dos amateurs et à l'étude
des archéologues. Dès le seuil, une porte,
toute parée de reliefs, s'offre au regard et l'at-
tention y demeure longuement attachée ; telle
est la tenue de l'ouvrage, que la tradition y
veut reconnaître le style et la manière d'Hu-
gues Sambin (1).
Pourtant, malgré la qualité, la notoriété
même, de cette clôture, elle demeure exposée
aux pires outrages, et il n'est pas d'année où
la piété des artistes ne s'émeuve à constater
quelque dégradation nouvelle. Au contact de
l'air libre, le bois souffre, sè fendille, pourrit;
et dans sa rage satanique, le vandalisme du
passant n'épargne guère les délicates sculp-
tures qu'an maître s'attarda jadis à ciseler
dans le chêne, amoureusement.
Combien de temps encore l'administration
se résignera-t-elle à être le témoin impassi-
ble de cet anéantissement? La porte de Sam-
bin a sa place marquée au musée de Dijon ;
il convient de l'y transporter sans délai ; une
copie consciencieuse suffira pour clore digne-
ment le Palais de Justice. Mais, de grâce, que
l'on agisse en toute hâte, si tant est que l'on
ait à cœur de soustraire à la ruine et de con-
server à la postérité le chef-d'œuvre du vieux
huchier bourguignon.
(1) Celte porte a été reproduite dans la Gazette
des Beaux-Arts de 1893 (3* pér., t. YII, p. 129).
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le 28 septembre, à Saint-Maixent (Deux-
Sèvres), une série de bustes destinés à perpé-
tuer la mémoire de Gambetta et des héros de
la Défense nationale.
Le même jour, à Aix-en-Othe (Aube), un mo-
nument aux soldats morts pour la patrie,
œuvre du sculpteur Briden.
On vient de procéder, dans la Grande
Galerie du musée du Louvre, à quelques rema-
niements. On y a placé les peintures suivantes:
de Giovanni Bellini, un Portrait d'homme ; de
Gatena, également un Portrait d'homme; rte
Bronzino, la Sainte Famille, — œuvres pro-
venant du don de Vandeuil ; — enfin, offerte
par Mm0 de Nolleval, une œuvre de Francia : La
Vierge et les Saints, qui a fait partie de la
galerie du cardinal Fesch.
D'autre part, dans la salle des Sept mètres,
on a placé deux cassoni : Les Noces de Thétis
et de Pelée, peints par Piero di Oosimo, prove-
nant aussi du don de Vandeuil.
Depuis quelques jours, on peut voir, au même
musée, comme nous l'annoncions dans notre
dernier numéro, de curieux fragments de cé-
ramique italienne du xt* et du xvi* siècle. Ils
proviennent des fouilles exécutées à Faenza,
par M. Argnani, et ont été publiés par lui dans
un ouvrage illustré dont notre collaborateur
M. J.-J. Marquet de Vasselot a rendu compte
dans la Gazette (août 1899).
Plusieurs de ces morceaux présentent une
valeur d'art remarquable, et certains fonds de
coupes, notamment, décorés de personnages
vus de profil, proviennent de pièces qui comp-
teraient, si elles étaient intactes, parmi les plus
belles qui soient parvenues jusqu'à nous. De
plus, ils offrent, pour l'histoire de la céramique
italienne, une grande importance. Grâce à quel-
BUREAUX : S, RUE FAVART (2= Arr.)
11 Octobre,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois . . „ . . „ ..* . 8 fr\*
PROPOS DU JOUR
e Palais de Justice de Dijon n'est
pas un des moindres parmi les
monuments glorieux que la capi-
tale do la Bourgogne s'enorgueillit
d'offrir à la curiosité dos amateurs et à l'étude
des archéologues. Dès le seuil, une porte,
toute parée de reliefs, s'offre au regard et l'at-
tention y demeure longuement attachée ; telle
est la tenue de l'ouvrage, que la tradition y
veut reconnaître le style et la manière d'Hu-
gues Sambin (1).
Pourtant, malgré la qualité, la notoriété
même, de cette clôture, elle demeure exposée
aux pires outrages, et il n'est pas d'année où
la piété des artistes ne s'émeuve à constater
quelque dégradation nouvelle. Au contact de
l'air libre, le bois souffre, sè fendille, pourrit;
et dans sa rage satanique, le vandalisme du
passant n'épargne guère les délicates sculp-
tures qu'an maître s'attarda jadis à ciseler
dans le chêne, amoureusement.
Combien de temps encore l'administration
se résignera-t-elle à être le témoin impassi-
ble de cet anéantissement? La porte de Sam-
bin a sa place marquée au musée de Dijon ;
il convient de l'y transporter sans délai ; une
copie consciencieuse suffira pour clore digne-
ment le Palais de Justice. Mais, de grâce, que
l'on agisse en toute hâte, si tant est que l'on
ait à cœur de soustraire à la ruine et de con-
server à la postérité le chef-d'œuvre du vieux
huchier bourguignon.
(1) Celte porte a été reproduite dans la Gazette
des Beaux-Arts de 1893 (3* pér., t. YII, p. 129).
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le 28 septembre, à Saint-Maixent (Deux-
Sèvres), une série de bustes destinés à perpé-
tuer la mémoire de Gambetta et des héros de
la Défense nationale.
Le même jour, à Aix-en-Othe (Aube), un mo-
nument aux soldats morts pour la patrie,
œuvre du sculpteur Briden.
On vient de procéder, dans la Grande
Galerie du musée du Louvre, à quelques rema-
niements. On y a placé les peintures suivantes:
de Giovanni Bellini, un Portrait d'homme ; de
Gatena, également un Portrait d'homme; rte
Bronzino, la Sainte Famille, — œuvres pro-
venant du don de Vandeuil ; — enfin, offerte
par Mm0 de Nolleval, une œuvre de Francia : La
Vierge et les Saints, qui a fait partie de la
galerie du cardinal Fesch.
D'autre part, dans la salle des Sept mètres,
on a placé deux cassoni : Les Noces de Thétis
et de Pelée, peints par Piero di Oosimo, prove-
nant aussi du don de Vandeuil.
Depuis quelques jours, on peut voir, au même
musée, comme nous l'annoncions dans notre
dernier numéro, de curieux fragments de cé-
ramique italienne du xt* et du xvi* siècle. Ils
proviennent des fouilles exécutées à Faenza,
par M. Argnani, et ont été publiés par lui dans
un ouvrage illustré dont notre collaborateur
M. J.-J. Marquet de Vasselot a rendu compte
dans la Gazette (août 1899).
Plusieurs de ces morceaux présentent une
valeur d'art remarquable, et certains fonds de
coupes, notamment, décorés de personnages
vus de profil, proviennent de pièces qui comp-
teraient, si elles étaient intactes, parmi les plus
belles qui soient parvenues jusqu'à nous. De
plus, ils offrent, pour l'histoire de la céramique
italienne, une grande importance. Grâce à quel-