Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1902

DOI Heft:
Nr. 7 (15 Février)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0059
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N° 7. — 1902

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)

15 Février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Lu abonnés à une. année entière de h Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois.......„ 8 ff,

PROPOS DU JOUR

■jL no conviendrait pas de s'arrêter
| un seul instant aux dernières agi-
tations de la Société des Artistes
français, si ce n'était pour en dé-

noncer la vanité môme et le ridicule. La So-
ciété semble ne plus connaître d'autre tâche
que de défrayer la curiosité publique désœu-
vrée avec des incidents mesquins de coterie
en décadence. C'était hier la grande querelle
des élections de son Comité; aujourd'hui, c'est
une tempête autour d'un buffet; demain, peut-
être, la lutte pour les tourniquets? Voilà les
illustres causes pour lesquelles la Société so
dépense en batailles. Il n'y a que le souci de
l'art qui demeure absent.

Par ces habitudes tapageuses, la Société se
hausse sans doute jusqu'à la notoriété ; mais,
tandis qu'elle parade, elle néglige sa seule
raison d'être, qui serait do travailler. Elle
ressemble à ces comédiens qui prétendent in-
téresser le monde entier au bruit do leurs
querelles et à qui le goût de la réclame ou
l'illusion de leur importance fait oublier le
soin même de leur art. Le public, qui s'amuse
d'eux, a vite fait de se lasser : il préférerait
leur trouver du talent.

Mais ce qu'il y a de plus ridicule et de
plus choquant en ces conflits, c'est l'assu-
rance avec laquelle la Société croit son exis-
tence indispensable à l'intérêt des arts. Si les
incidents actuels servaient à lui rappeler une
modestie nécessaire, ils n'auraient pas' été
tout à fait inutiles. On nous fait prévoir un
printemps sans Salon. L'Art n'en mourrait
point. S'il était besoin de preuve, l'histoire
saurait nous rappeler les grands artistes dis-

parus, dont la vie s'écoula dans une retraite
studieuse, loin des Salons, des comités et
des disputes ; elle saurait nous faire con-
naître ceux qui, dans le présent, lassés et
rebutés par l'agitation des médiocres et des
ambitieux, vivent à l'écart et travaillent en
silence. Ce sont là ceux dont elle retient les
noms et les œuvres; elle pourrait reconstituer
la suite glorieuse de la peinture du siècle
sans se souvenir que les Salons ont existé.

La Chambre vient de voter, sans examen
et sans qu'aucune protestation se soit élevée,
la démolition de l'hôtel de Rouan après le
transfert de l'Imprimerie Nationale à Javel.
Le fait, quoiqu'il ne nous étonne guère, mé-
rite d'être consigné. Nous no sommes pas au-
trement surpris non plus de l'assentiment
tacite donné à cette décision par un ministre
qui, dans la question du Louvre et du minis-
tère des Colonies, a donné la mesure de son
insouciance pour les intérêts dont il a la garde.
Quant à la Commission des Monuments his-
toriques, on devine déjà qu'elle est restée
fidèle à ses traditions d'apathie ;.elle aussi,
comme son président, jiout revendiquer sa
part dans ce nouvel acte de vandalisme.

NOUVELLES

L'Exposition des œuvres de Falguière
est ouverte depuis hier à l'École des Beaux-
Arts et durera jusqu'au 8 mars. M. Boujon y a
fait l'acquisition, pour le musée du Luxem-
bourg, d'un tableau de l'artiste représentant la
lutte de deux nymphes.

Le Cabinet des médailles vient de rece-
voir de la bibliothèque Sainte-Geneviève un ca-
deau qui complétera l'un des plus beaux meu-
 
Annotationen