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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 9 (1er Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0075
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N" 9. — 1902

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2= Arr.)

1" Mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois ........ 8 fr„

PROPOS DU JOUR

'inatjguhation récente de la nou-
velle salle Rothschild, au musée
du Louvre, a offert l'occasion, une
fois encore, de connaître de quelle
étrange manière les architectes entendent la
décoration. Il paraissait que, clans une gale-
rie destinée à recueillir tant de précieux ou-
vrages d'orfèvrerie l'ornementation la plus
simple serait la meilleure, et la richesse
môme de l'exposition invitait l'architecture à
la plus exacte sobriété. On en a décidé tout
autrement ; il ne suffisait pas que les dimen-
sions étroites de la salle fussent peu favora-
bles à l'exposition ; on a, en outre, couvert
les murs de tentures d'une couleur peu
agréable. L'imagination du décorateur avait
fait plus encore : on a pu voir, pendant
quelque temps, deux colonnes dresser au
fond de la salle leurs formes inattendues,
et élever en l'air de pauvres chapitaux co-
rinthiens qui dénonçaient eux-mêmes leur
inutilité et ne touchaient môme pas le pla-
fond. Le conservateur du département libéra
la galerie de ces splendeurs inopportunes :
elles avaient assez duré cependant pour qu'on
jugeât des goûts do l'architecte.

Sans sortir du Louvre môme, il serait aisé de
citer d'autres exemples où l'ornementation
malencontreuse des salles sert mal les œuvres
qui y trouvent asile. Les Rubens se dévelop-
pent en une galerie luxueuse à l'excès ; les
salles Dieulafoy prétendent sans raison évo-
quer, par leur décor, les civilisations ancien-
nes ; la mosaïque de Lenepveu domine hors
de propos la Victoire de Samothrace. Il sem-
ble que les architectes n'aient souci du décor
que pour lui-môme, et qu'ils accomplissent
leur ouvrage comme s'il devait se suffire à

lui seul, sans songer à sa fin dernière. L'idée
de reconstituer des intérieurs dans une salle
de musée serait sans doute admissible, si elle
se pouvait tout entière réaliser. Mais à ces es-
sais toujours incomplets, souvent imparfaits,
il faut préférer la décoration la plus simple,
celle qui n'attire pas le regard, lequel doit aller
aux ouvrages eux-mêmes, non au cadre qui
les environne, celle, en un mot, qui sait se
faire discrète et simple pour mieux faire va-
loir les hôtes qu'elle accueille.

NOUVELLES

*** Nous apprenons, non sans regret, que
notre collaborateur, M. Émile Molinier, vient
de donner sa démission de conservateur du
département des objets d'art du Moyen âge, de
la Renaissance et des temps modernes au
musée du Louvre.

Mercredi dernier 26 février, à l'occasion
des fêtes du centenaire de Victor Hugo, a été
inauguré à Paris, sur la place Victor Hugo, un
monument au poète, œuvre du sculpteur
Barrias et de l'architecte Pascal.

On vient de placer sous le péristyle qui
précède la façade du Théâtre-Français, au mi-
lieu de cadres de marbre rouge, quatre médail-
lons de Corneille, de Molière, de Racine et de
Victor Hugo, œuvres du sculpteur Denys Puech.

Le musée du Louvre vient de se rendre
acquéreur d'une importante collection d'objets
d'art oriental, notamment : une lampe en
faïence de Damas, du xvr siècle, d'une très
grande valeur ; une aiguière arabe en bronze,
du xiii" siècle; deux très beaux verres antiques,
un gobelet et un flacon: plusieurs pièce» artis-
tiques de l'époque du moyen âge et une série
nombreuse d'objets en verre antique.

M. Gazier, professeur à la Sorbonne,
 
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