DOI Heft:
Nr. 38 (6 Décembre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0311
N° 38. — 1902
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
6 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
[ABAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS l
Un an. ..... , . . 12 fr. | Six mois , „ . . „ . . . 8 fr,
PROPOS DU JOUR
\h y a eu quelque ironie sans doute
dans l'intention de ceux qui, ré-
cemment, ont fait apposer sur le
Grand Palais des Champs-Elysées
des inscriptions commémoratives de sa bien-
heureuse élévation. Qui ne sentait le besoin
de mots pompeux, gravés sur le marbre, pour
rappeler les noms des magistrats en fonc-
tion, des commissaires et des artistes ayant
collaboré à l'édification d'un ouvrage qui
tient autant de place? Ce sera assurément,
pour les historiens futurs, un difficile pro-
blème de psychologie esthétique que de dé-
terminer quelle conception administrative de
l'art nous a valu à l'Exposition un immense
palais en plusieurs morceaux et de plusieurs
auteurs. Il est consolant de songer qu'au
moins les noms des hauts fonctionnaires de
cette Exposition ne seront pas enlevés à la
curiosité de l'avenir.
Mais peut-être le plus étrange est-il que
cette inscrirjtion prometteuse d'immortalité
vient d'être placée sur un palais qui, il n'y a
pas longtemps, pensa s'écrouler. Cette tenta-
tive de chute, il est vrai, n'était point elle-
même une originalité. D"autres édifices pari-
Biens, également modernes, avaient aussi
quelque peu menacé ruine, tant il est vrai
que ces bâtiments démesurés, élevés à grands
frais, ont d'autres torts encore que de n'être
pas beaux. Le Grand Palais, avec précipita-
tion, songeait à disparaître à peine âgé de
deux ans. Il était tout juste temps qu'une
inscription vînt sauver son souvenir... Il est
dommage qu'elle ne mentionne pas aussi l'o-
pinion des contemporains sur l'ensemble de
l'édifice. Nos arrière-neveux nous en vou
draient d'avoir tant bâti — en admettant que
ces bâtisses bravent les temps jusqu'à eux.
NOUVELLES
Le Conseil supérieur des musées s'est
réuni cette semaine. 11 a ratifié l'achat, proposé
par le conservateur des antiquités orientales,
M. Heuzey, d'une série d'antiquités chaldéen-
nes et l'acceptation de différents dons ou legs.
Au nombre de ces derniers objets figure une
œuvre importante, un portrait de femme attri-
bué à Paris Bordone, et qui porte d'une ma-
nière irrécusable toutes les caractéristiques de
la facture du maître. Cette belle pièce est
offerte au musée du Louvre par un de ses
conservateurs, M. Grandidier, qui la tient de
son cousin, M. de Vandeul, dont le musée a
reçu cette année, en don également, quelques
curieux morceaux d'art italien et hollandais.
#** Voici le programme des cours de l'École
du Louvre pour l'année scolaire 1932-1903 :
Archéologie nationale. — M. Salomon Eei-
nach, professeur suppléant, étudiera, à la lu-
mière de découvertes récentes, diverses ques
fions d'archéologie préhistorique, celtique et
méditerranéenne, tous les vendredis à 10 h. 1/2
du matin, à partir du 12 décembre.
En outre, les lundis à 3 h. 1/2, à partir du
8 décembre, M. Salomon Reinach fera une série
de leçons sur YHisloire générale de l'Art.
Archéologie orientale et Céramique anti-
que. — M. Pottier, suppléant, étudiera les
chefs-d'œuvre de l'art antique au Louvre (rap-
ports de la Chaldée et de l'Egypte : le Scribe
accroupi, la Prêtresse ïoui; — l'art phénicien:
les statuettes de bronze, la Patère de Dali; —
l'art gréco-oriental : les statues chypriotes,
les bijoux de Chypre et de Rhodes, le buste
d'Elche, le Bouquetin de Van), tous les jeudis,
à 1 heure du soir, à partir du 11 décembre.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
6 Décembre.
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ET DE LA CURIOSITÉ
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Un an. ..... , . . 12 fr. | Six mois , „ . . „ . . . 8 fr,
PROPOS DU JOUR
\h y a eu quelque ironie sans doute
dans l'intention de ceux qui, ré-
cemment, ont fait apposer sur le
Grand Palais des Champs-Elysées
des inscriptions commémoratives de sa bien-
heureuse élévation. Qui ne sentait le besoin
de mots pompeux, gravés sur le marbre, pour
rappeler les noms des magistrats en fonc-
tion, des commissaires et des artistes ayant
collaboré à l'édification d'un ouvrage qui
tient autant de place? Ce sera assurément,
pour les historiens futurs, un difficile pro-
blème de psychologie esthétique que de dé-
terminer quelle conception administrative de
l'art nous a valu à l'Exposition un immense
palais en plusieurs morceaux et de plusieurs
auteurs. Il est consolant de songer qu'au
moins les noms des hauts fonctionnaires de
cette Exposition ne seront pas enlevés à la
curiosité de l'avenir.
Mais peut-être le plus étrange est-il que
cette inscrirjtion prometteuse d'immortalité
vient d'être placée sur un palais qui, il n'y a
pas longtemps, pensa s'écrouler. Cette tenta-
tive de chute, il est vrai, n'était point elle-
même une originalité. D"autres édifices pari-
Biens, également modernes, avaient aussi
quelque peu menacé ruine, tant il est vrai
que ces bâtiments démesurés, élevés à grands
frais, ont d'autres torts encore que de n'être
pas beaux. Le Grand Palais, avec précipita-
tion, songeait à disparaître à peine âgé de
deux ans. Il était tout juste temps qu'une
inscription vînt sauver son souvenir... Il est
dommage qu'elle ne mentionne pas aussi l'o-
pinion des contemporains sur l'ensemble de
l'édifice. Nos arrière-neveux nous en vou
draient d'avoir tant bâti — en admettant que
ces bâtisses bravent les temps jusqu'à eux.
NOUVELLES
Le Conseil supérieur des musées s'est
réuni cette semaine. 11 a ratifié l'achat, proposé
par le conservateur des antiquités orientales,
M. Heuzey, d'une série d'antiquités chaldéen-
nes et l'acceptation de différents dons ou legs.
Au nombre de ces derniers objets figure une
œuvre importante, un portrait de femme attri-
bué à Paris Bordone, et qui porte d'une ma-
nière irrécusable toutes les caractéristiques de
la facture du maître. Cette belle pièce est
offerte au musée du Louvre par un de ses
conservateurs, M. Grandidier, qui la tient de
son cousin, M. de Vandeul, dont le musée a
reçu cette année, en don également, quelques
curieux morceaux d'art italien et hollandais.
#** Voici le programme des cours de l'École
du Louvre pour l'année scolaire 1932-1903 :
Archéologie nationale. — M. Salomon Eei-
nach, professeur suppléant, étudiera, à la lu-
mière de découvertes récentes, diverses ques
fions d'archéologie préhistorique, celtique et
méditerranéenne, tous les vendredis à 10 h. 1/2
du matin, à partir du 12 décembre.
En outre, les lundis à 3 h. 1/2, à partir du
8 décembre, M. Salomon Reinach fera une série
de leçons sur YHisloire générale de l'Art.
Archéologie orientale et Céramique anti-
que. — M. Pottier, suppléant, étudiera les
chefs-d'œuvre de l'art antique au Louvre (rap-
ports de la Chaldée et de l'Egypte : le Scribe
accroupi, la Prêtresse ïoui; — l'art phénicien:
les statuettes de bronze, la Patère de Dali; —
l'art gréco-oriental : les statues chypriotes,
les bijoux de Chypre et de Rhodes, le buste
d'Elche, le Bouquetin de Van), tous les jeudis,
à 1 heure du soir, à partir du 11 décembre.