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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 15 (12 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0123
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N» 15. - 1902

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)

12 Avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois . .......8 fr,

PROPOS DU JOUR

'approche des Salons a remis en
mémoire le singulier régime où
vivent en France nos grandes
associations artistiques. On s'est
plu à évoquer, en face de leur désarroi, le
spectacle des sociétés anglaises, prospères et
indépendantes ; on a rappelé les tribulations
des Salons en quête d'un emplacement ; on a
-signalé la routine intimidée qui les laisse
sous la tutelle de l'État. Et un bel enthou-
siasme réformateur a souhaité pour eux un
palais qui leur appartînt, comme est, dans
Piccadily, la Royal Academy, et qui fût le
symbole de leur autonomie.

Ce sont là sans doute de beaux projets et
qui partent d'excellentes intentions. Mais
peut-être les trouvera-t-on quelque peu hâtifs,
si l'on songe combien l'indépendance hési-
tante dont jouissent nos artistes a été une
lento et difficile conquête. Le temps n'est pas
encore éloigné où les Salons attendaient tout
de l'État et de l'Institut. Les soixante dernières
* années ont connu à ce sujet des luttes héroï-
ques, et il a fallu toute l'intelligente ardeur du
regretté marquis de Chennevières et de ses
amis pour décider les artistes à s'apercevoir
qu'ils avaient une existence propre et qu'ils
la sacrifiaient trop facilement aux faiblesses
do leurs timidités et aux satisfactions cle leur
amour-propre.

Aujourd'hui encore, c'est avec une extrême
discrétion que les artistes se sont affranchis
de la tutelle de l'État. Ils ont pour elle un at-
tachement extrême. De l'État, ils attendent
leur local, leur consécration officielle, les dis-

cours, les encouragements et les récompenses
Les esprits bienveillants voient dans cette
soumission un signe d'humilité. D'autres n'y
trouvent qu'une impuissance regrettable à
l'initiative individuelle et l'inexpérience per-
sistante d'hommes qui, n'ayant point encore
pris pleine conscience d'eux-mêmes, ont be-
soin d'un appui. Quand l'heure viendra-t-elle
enfin où il en sera autrement et où l'on
pourra songer à la « Maison des arts » indé-
pendante et à l'autonomie parfaite d'une
société idéale?

NOUVELLES

On vient d'installer dans la petite salle
japonaise du Louvre les différents objets d'art
acquis par l'État à la vente Hayashi : la magni-
fique statue de bois, datant du vnr siècle, re-
présentant un Bodhisatwa; deux statuettes du
ix" et du xiv° siècle; des kakémonos, dont deux
importants : une figure de Bouddha de l'école
de Kocé (x0 siècle) et le portrait du poète Hito-
marou par Mitsunobou (xvi9 siècle) ; une belle
boîte de laque; une autre boîte en cuir ciselé et
laqué. Un bronze d'une charmante patine et
deux superbes masques, achetés à la même
vente par la Société des Amis du Louvre et of-
ferts par elle au musée, sont joints à ces pièces.

M. Gagnât, membre de l'Institut, vient
d'offrir au Conseil des musées nationaux deux
projectiles en terre cuite provenant du camp
de la troisième légion romaine à Lambèse.
M. Bryan lui offrait, en môme temps, trois
superbes Raffet : un soldat autrichien, un ber-
saglier et le champ de bataille de Novare.

Le Conseil a accepté ces deux dons, le pre-
mier pour Saint-Germain, le second pour le
Louvre.

L'État vient d'acquérir de Mm* Débille-
mont-Chardon, une de ses récentes miniatures,
 
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