DOI Heft:
Nr. 17 (26 Avril)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0139
N" 17. — 1902
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
26 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
;. SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
'est une pensée aujourd'hui com-
munément répandue qu'il convient
de vulgariser les œuvres d'art.
Ceux-là mêmes qui n'ont pas d'illu-
sion sur l'efficacité possible du rôle social de
l'art, et qui vont, attentifs au seul point de
vue de la beauté, encouragent toutes les en-
treprises qui contribuent, par des gravures,
des photographies ou d'autres reproductions,
à rendre le public familier de nos chefs-
d'œuvre. A juger de cette diffusion artistique
par la sympathie qui l'environne, on serait
tenté de croire qu'elle est chose aisée. On ne
saurait imaginer, au contraire, quelles diffi-
cultés soulève la photographie d'un tableau.
Faire décrocher un cadre au Louvre est line
entreprise surhumaine. On n'y réussit point.
Une seule maison a le monopolo de la photo-
graphie.
On conçoit très bien que le musée du Lou-
vre ne soit pas à la disposition des photo-
graphes ; on comprend même très aisément
qu'il se mette on garde contre des demandes
inopportunes et trop nombreuses. Mais dans
aucun cas on ne s'explique que, même pour
mettre d'accord le bon ordre qui lui sied et
las facilités qu'il doit au public, il ait con-
féré un privilège à une maison unique qui,
pour les seules nécessités de son installation,
accapare trop de place dans un musée qui
en a si peu à sa disposition. Aujourd'hui que
le monopole est créé et que tout le monde en
souffre, il serait précieux de connaître quels
avantages le Louvre en tire, et pour lui et
pour tous ceux qui ont besoin, par curio-
sité ou par profession, d'étudier ses richesses.
Il y a là une question d'intérêt public.
M. Pourqucry do Boisserin triomphe dans
Avignon. Une partie des remparts a été démo-
lie selon ses vœux. Nous avons protesté,
quand il était temps encore, contre une me-
sure illégale et barbare. Nous protestons en-
core. Et nous destinons cette nouvelle aux
repentirs tardifs de M. Leygues.
Depuis jeudi, un des vœux exprimés par
la Chronique est exaucé : le dépôt des cannes
et parapluies à l'entrée du musée du Louvre
n'est plus obligatoire.
Et le ministère des Colonies?
NOUVELLES
On vient de placer au musée du Louvre,
dans la salle du Radeau de la Méduse, au-
dessous du tableau de l'Enlèvement des Sa-
bines, et de chaque côté du Portrait de
Mm° Récamier, les deux beaux Portraits de
M. et de M™° Seriziat, par David, récemment
acquis par le musée.
**# C'est le 1er mai que sera inaugurée, au
Grand Palais, l'exposition des collections artis-
tiques et archéologiques provenant des fouilles
opérées par M. de Morgan. Vingt nouvelles
caisses sont arrivées de Marseille au Grand
Palais. Elles renferment des pierres gravées
dont le texte est le code complet du roi Kham-
mourabi, l'un des plus anciens légistes connus,
qui vivait deux mille ans avant notre ère.
**# L'État vient d'acquérir un bas-relief en
marbre, Coquetterie, par Mu« Blanche Hémant.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
26 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
;. SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
'est une pensée aujourd'hui com-
munément répandue qu'il convient
de vulgariser les œuvres d'art.
Ceux-là mêmes qui n'ont pas d'illu-
sion sur l'efficacité possible du rôle social de
l'art, et qui vont, attentifs au seul point de
vue de la beauté, encouragent toutes les en-
treprises qui contribuent, par des gravures,
des photographies ou d'autres reproductions,
à rendre le public familier de nos chefs-
d'œuvre. A juger de cette diffusion artistique
par la sympathie qui l'environne, on serait
tenté de croire qu'elle est chose aisée. On ne
saurait imaginer, au contraire, quelles diffi-
cultés soulève la photographie d'un tableau.
Faire décrocher un cadre au Louvre est line
entreprise surhumaine. On n'y réussit point.
Une seule maison a le monopolo de la photo-
graphie.
On conçoit très bien que le musée du Lou-
vre ne soit pas à la disposition des photo-
graphes ; on comprend même très aisément
qu'il se mette on garde contre des demandes
inopportunes et trop nombreuses. Mais dans
aucun cas on ne s'explique que, même pour
mettre d'accord le bon ordre qui lui sied et
las facilités qu'il doit au public, il ait con-
féré un privilège à une maison unique qui,
pour les seules nécessités de son installation,
accapare trop de place dans un musée qui
en a si peu à sa disposition. Aujourd'hui que
le monopole est créé et que tout le monde en
souffre, il serait précieux de connaître quels
avantages le Louvre en tire, et pour lui et
pour tous ceux qui ont besoin, par curio-
sité ou par profession, d'étudier ses richesses.
Il y a là une question d'intérêt public.
M. Pourqucry do Boisserin triomphe dans
Avignon. Une partie des remparts a été démo-
lie selon ses vœux. Nous avons protesté,
quand il était temps encore, contre une me-
sure illégale et barbare. Nous protestons en-
core. Et nous destinons cette nouvelle aux
repentirs tardifs de M. Leygues.
Depuis jeudi, un des vœux exprimés par
la Chronique est exaucé : le dépôt des cannes
et parapluies à l'entrée du musée du Louvre
n'est plus obligatoire.
Et le ministère des Colonies?
NOUVELLES
On vient de placer au musée du Louvre,
dans la salle du Radeau de la Méduse, au-
dessous du tableau de l'Enlèvement des Sa-
bines, et de chaque côté du Portrait de
Mm° Récamier, les deux beaux Portraits de
M. et de M™° Seriziat, par David, récemment
acquis par le musée.
**# C'est le 1er mai que sera inaugurée, au
Grand Palais, l'exposition des collections artis-
tiques et archéologiques provenant des fouilles
opérées par M. de Morgan. Vingt nouvelles
caisses sont arrivées de Marseille au Grand
Palais. Elles renferment des pierres gravées
dont le texte est le code complet du roi Kham-
mourabi, l'un des plus anciens légistes connus,
qui vivait deux mille ans avant notre ère.
**# L'État vient d'acquérir un bas-relief en
marbre, Coquetterie, par Mu« Blanche Hémant.