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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 8 (22 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0067
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N° 8. - 1902

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2= Arr.)

22 Février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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. la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois........ 8 fr,

PROPOS DU JOUR

i^ffi^N est peu de visiteurs qui, après

3^T5?Iim2 lino llclu'e Passue au musée du
T^I^<v|f Louvre, n'aient senti quelque dé-
t-*^Ô-34» cevante surprise à trouver sou-
dain le temps enfui, bien avant que leurs
regards satisfaits aient pu se détacher du
spectacle quils cherchaient. Plus d'un rêva
de prolonger tout un jour la visite sans cesse
trop brève, de demeurer plus longuement dans
le voisinage et comme dans l'intimité des oeu-
vres préférées, de voir à son aise dès le matin
et de méditer, s'il lui plaisait, jusques au
soir. Mais la réalité s'accommode assez mal de
ce songe. Si passionné qu'on imagine le visi-
teur, il est encore esclave de l'heure : midi
vient lui rappeler, parfois hors de propos, les
faiblesses de la créature. Et tandis qu'il sort,
oublieux déjà de la nourriture spirituelle, la
méditation s'interrompt et le charme se perd;
la rue bruyante envahit le souvenir de l'asile
recueilli; si d'aventure, une heure après, le
visiteur retourne au musée, ce n'est pas seu-
lement la galerie délaissée qu'il devra re-
trouver, c'est lui-même et c'est toute une âme
à leconquérir.

Les Anglais, au moins à Kensington, ont
adopte une disposition qui épargne à l'ama-
teur de si troublantes démarches. Ils ont
simplement installé un buffet dans le musée
même, et celui qui a passé le seuil, dès l'heure
de l'ouverture, peutàson gré rester la journée
tout entière là où l'attirent les nécessités de
son étude ou les fantaisies de son choix. Il
n'a point paru qu'une telle institution fût en
désaccord avec celle-là même du musée, ni
que le prestige d'une illustre galerie dût s'ef-

faroucher d'un si humble voisinage. On a
pensé, non sans raison, que la commodité du
visiteur méritait considération ; et c'est en
vérité une manière précieuse aussi d'honorer
les chefs-d'œuvre que d'en vouloir faciliterle
spectacle et l'étude.

Il est à souhaiter que le Louvre à son tour
consente à s'inspirer des mêmes idées prati-
ques. Il n'aura point de peine à découvrir
quelque salle écartée qui pourrait servir de
buffet, et recevoir les hôtes fidèles qui veu-
lent passer tout le jour sans sortir du sanc-
tuaire. Il no réussirait pas seulement à con-
tenter les désirs légitimes des amateurs. Peut-
être viendrait-il au-devant de vœux obscurs
et qui se taisent ; peut-être satisferait-il les
gens de peu de loisirs, et tous ceux dont la
vie vouée à d'autres travaux accueillerait,
comme un privilège particulièrement joyeux,
la liberté de se récréer une journée parmi
tout ce qu'inventa le génie des maîtres dis^
parus.

NOUVELLES

L'inauguration des salles de la collection
Adolphe de Rothschild, au musée du Louvre,
est remise à lundi prochain 24 février.

En même temps, seront ouvertes les nou-
velles salles de dessins, qui occupent toute la
partie nord du premier étage, à partir de la
salle du mobilier Louis XVI ; elles prennent
jour sur la grande cour carrée du vieux
Louvre. Les trois premières salles sont attri-
bués aux Italiens des xiv-xvir siècles; Ja qua-
trième aux Espagnols des xvr et xvir siècles ;
la cinquième aux Allemands des xv et xvi.
siècles ; la sixième, aux Flamands des xn" et
xvii0 siècles; la septième, aux Hollandais du
xvii° siècle. Les dessins de l'école française
occupent ensuite cinq grandes salles.
 
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