DOI Heft:
Nr. 31 (27 Septembre)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0255
N° 31. - 1902 BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.) 27 Septembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à taie année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an......„ 12 fr. | Six mois » . ,.....8 fr,
I
PROPOS DU JOUR
jfc2Êj$L y a tout un enseignement à tirer
J^v^flyV^ des fortunes dissemblables réser-
y0»tèl§yr vées aux collections dont l'État et
^ta^uH, la Ville de Paris ont hérité na-
guère. Tandis que quelques semaines auront
suffi pour quérir en province et installer dans
les locaux inappropriés du Petit Palais l'en-
semble des ouvrages d'art réunis par Dutuit,
le cycle d'une année sera bientôt révolu sans
que le Louvre montre rien des richesses dont
il a été nanti à la mort de Thomy-Thiéry.
C'est pis encore au musée de l'Opéra, où il n'a
pas fallu attendre moins de trois années pour
obtenir la délivrance du legs Nuitter.
Le public s'inquiète de savoir comment et
pourquoi l'on a prouvé ici tant de hâte,
et là tant de lenteur. Le mystère se peut
éclaircir sans peine. Par une disposition testa-
mentaire explicite et formelle, Dutuit a
imparti, pour l'exposition définitive et pu-
blique de sa collection, un délai de quelques
mois ; venait-on à dépasser le laps de temps
indiqué, sa donation était révoquée, devenait
nulle de plein droit. De là, l'empressement
inaccoutumé des administrations publiques.
Ah ! le sage, que cet amateur chez qui le
culte de l'art se doublait de la connaissance
approfondie de nos us bureaucratiques ;
comme il pressentait bien tout ce qu'il faut
redouter de Brid'oison, de la forme et des for-
malités. Le souvenir de la « clause Dutuit »
s'impose à la prévoyance des collectionneurs
bien intentionnés, s'ils souhaitent que l'heu-
reux effet de leurs générosités ne soit pas
différé et abandonné à la merci de procédures
interminables et vaines.
NOUVELLES
**# Le 14 septembre a été inauguré à Mon-
tauban, un monument aux soldats tués en
1870-71, œuvre du sculpteur Émile Bourdelle.
Le 17 août a eu lieu à Dakar (Sénégal) l'inau-
guration d'un monument à l'explorateur Pau'
Blanchet, couvre du sculpteur Dubois.
Il a été donné au musée du Louvre, en
ces derniers temps, une importante et intéres-
sante collection de faïences italiennes, en par-
fait état, provenant des fouilles de Faenza, qui
seront prochainement installées dans une des
salles alfectées aux objets d'art.
MM. Bénédite, conservateurs aux musées
du Louvre et du Luxembourg, qui avaient reçu
en héritage personnel de M. Michonis, le célè-
bre collectionneur, deux vases de Chine d'une
grande valeur ,de l'époque Louis XIV, viennent
d'en faire don au musée des Arts décoratifs.
Le musée Carnavalet a reçu en don, de
M. Guilbert, architecte de la chapelle de la rue
Jean-Goujon, une réduction de ce monument.
M. Saglio, conservateur du musée de
Cluny, fait actuellement aménager, dans la
partie du musée dite Thermes de Julien, une
nouvelle salle destinée à recevoir des sculp-
tures et bois gravés anciens.
L'encombrement du musée avait obligé le
conservateur à placer ces dernières couvres
dans une resserre spéciale, où le public n'était
pas admis à les visiter.
L'installation prochaine de ces bois et sculp-
tures de style primitif procurera aux amateurs
le plaisir d'admirer de fort belles œuvres et de
connaître la partie des Thermes de Julien qui
n'avait pas été restaurée.
Ajoutons que l'on s'occupe de faire restaurer
actuellement l'antique toiture du pavillon de la
chapelle, côté nord, dont l'état était lamen-
table.
LA
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ET DE LA CURIOSITÉ
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I
PROPOS DU JOUR
jfc2Êj$L y a tout un enseignement à tirer
J^v^flyV^ des fortunes dissemblables réser-
y0»tèl§yr vées aux collections dont l'État et
^ta^uH, la Ville de Paris ont hérité na-
guère. Tandis que quelques semaines auront
suffi pour quérir en province et installer dans
les locaux inappropriés du Petit Palais l'en-
semble des ouvrages d'art réunis par Dutuit,
le cycle d'une année sera bientôt révolu sans
que le Louvre montre rien des richesses dont
il a été nanti à la mort de Thomy-Thiéry.
C'est pis encore au musée de l'Opéra, où il n'a
pas fallu attendre moins de trois années pour
obtenir la délivrance du legs Nuitter.
Le public s'inquiète de savoir comment et
pourquoi l'on a prouvé ici tant de hâte,
et là tant de lenteur. Le mystère se peut
éclaircir sans peine. Par une disposition testa-
mentaire explicite et formelle, Dutuit a
imparti, pour l'exposition définitive et pu-
blique de sa collection, un délai de quelques
mois ; venait-on à dépasser le laps de temps
indiqué, sa donation était révoquée, devenait
nulle de plein droit. De là, l'empressement
inaccoutumé des administrations publiques.
Ah ! le sage, que cet amateur chez qui le
culte de l'art se doublait de la connaissance
approfondie de nos us bureaucratiques ;
comme il pressentait bien tout ce qu'il faut
redouter de Brid'oison, de la forme et des for-
malités. Le souvenir de la « clause Dutuit »
s'impose à la prévoyance des collectionneurs
bien intentionnés, s'ils souhaitent que l'heu-
reux effet de leurs générosités ne soit pas
différé et abandonné à la merci de procédures
interminables et vaines.
NOUVELLES
**# Le 14 septembre a été inauguré à Mon-
tauban, un monument aux soldats tués en
1870-71, œuvre du sculpteur Émile Bourdelle.
Le 17 août a eu lieu à Dakar (Sénégal) l'inau-
guration d'un monument à l'explorateur Pau'
Blanchet, couvre du sculpteur Dubois.
Il a été donné au musée du Louvre, en
ces derniers temps, une importante et intéres-
sante collection de faïences italiennes, en par-
fait état, provenant des fouilles de Faenza, qui
seront prochainement installées dans une des
salles alfectées aux objets d'art.
MM. Bénédite, conservateurs aux musées
du Louvre et du Luxembourg, qui avaient reçu
en héritage personnel de M. Michonis, le célè-
bre collectionneur, deux vases de Chine d'une
grande valeur ,de l'époque Louis XIV, viennent
d'en faire don au musée des Arts décoratifs.
Le musée Carnavalet a reçu en don, de
M. Guilbert, architecte de la chapelle de la rue
Jean-Goujon, une réduction de ce monument.
M. Saglio, conservateur du musée de
Cluny, fait actuellement aménager, dans la
partie du musée dite Thermes de Julien, une
nouvelle salle destinée à recevoir des sculp-
tures et bois gravés anciens.
L'encombrement du musée avait obligé le
conservateur à placer ces dernières couvres
dans une resserre spéciale, où le public n'était
pas admis à les visiter.
L'installation prochaine de ces bois et sculp-
tures de style primitif procurera aux amateurs
le plaisir d'admirer de fort belles œuvres et de
connaître la partie des Thermes de Julien qui
n'avait pas été restaurée.
Ajoutons que l'on s'occupe de faire restaurer
actuellement l'antique toiture du pavillon de la
chapelle, côté nord, dont l'état était lamen-
table.