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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 11 (15 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0091
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N* 11. - 1902 BOREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)

15 Mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois.......„ 8 fr„

PROPOS DU JOUR

'opinion- s'est quelque peu émue,
ces derniers temps, do certains
achats du musée du Louvre. On a
cité des cas où les pièces nouvel-
lement entrées au musée auraient pu être
acquises sans qu'il fût besoin de consentir
toujours d'aussi grands sacrifices. Il n'a pas
manqué de censeurs malins pour renchérir
sur les circonstances et relever avec une ex-
cessive complaisance la liste des achats coû-
teux, depuis ceux des années précédentes jus-
qu'à la récente acquisition des deux beaux
portraits de David. Et aussitôt toutes les cri-
tiques convenues de se renouveler.

On a vite fait de blâmer les conservateurs ;
on a beau jeu à dénoncer leur légèreté, leur
imprévoyance, voire leur incompétence, à les
accabler de tous les crimes. Mais, en réalité,
on se plaît à les charger d'erreurs dont ils ne
portent pas la responsabilité. Il serait injuste,
en effet, d'oublier qu'ils ne sont pas les
maîtres chez eux; ils ont à compter avec le
Conseil des Musées qui est jaloux de son ex-
cessive puissance, et qui, s'il est parfois une
aide appréciable, devient volontiers une en-
trave, et tel conservateur à qui on reproche
d'avoir acquis une auivre nouvelle au prix
de trop lourds sacrifices, aurait peut-être
réussi à une plus heureuse négociation s'il
avait été libre de se décider sur-le-champ,
et sans attendre les avis dont il n'a jamais
e droit de se passer.

Il y a évidemment là des lenteurs qui ne
sont pas de nature à faciliter la tâche des
conservateurs. Mais la faute n'en est pas à
eux-mêmes. Elle provient de la procédure

même qu'ils sont obligés de suivre et qui
compromet l'indépendance et la rapidité de
leurs décisions. Le système actuel laisse
au vendeur le temps de s'abandonner à des
exigences qui ne sont pas favorables au
musée. Nous avions récemment occasion
de protester contre l'opinion établie chez
quelques-uns que le Louvre ne dispose pas
des ressources suffisantes pour des acqui-
sitions importantes et qu'il est inutile d'atti-
rer son attention sur certaines œuvres trop
coûteuses. Il ne faudrait pas non plus qu'il
advînt le contraire, et que l'honneur de faire
entrer une œuvre nouvelle dans le plus beau
musée du monde engageât les intéressés à
des exagérations regrettables. Ce serait pas-
ser la mesure dans un sens qui, pour être
contraire, n'en serait pas moins fâcheux; le
Louvre ne demande pas de traitement de fa-
veur, mais il ne convient pas non plus qu'on
abuse de sa situation privilégiée.

NOUVELLES

Nous sommes heureux d'avoir à annoncer
l'heureuse issue de la campagne que nous
avons menée, de concert avec plusieurs de nos
confrères, contre la présence du ministère des
Colonies au Musée du Louvre. Au cours de la
discussion du budget, la Chambre, dimanche
dernier, a voté le transfert des bureaux des
Colonies dans les locaux du commissariat de
l'Exposition (solution que nous avions indi-
quée) et a adopté également une proposition
de M. Aynard interdisant d'installer, désormais,
au pavillon de Flore autre chose que des collec-
tions d'art.

Tout en regrettant que cette interdiction n'ait
pas été étendue au Louvre tout entier, nous
souhaitons que l'exécution de ces votes ne
souffre plus aucun retard.
 
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