ET DE LA CURIOSITE
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quelques amateurs, comme le duc de De-
vonshire et le prince d'Essling.
La Graphische Gesellschaft se propose de
rééditer les plus rares impresssions du xve et
du xvie siècle, particulièrement les xylogra-
phes : Bible des pauvres, d'après l'exemplaire
unique de la bibliothèque de Heidelberg ; les
Sept Planètes (1450) ; ÏEunuque de Térence
(Ulm, 1461), etc., et des suites de gravures
sur bois et sur cuivre : l'œuvre de G. Gampa-
gnola, du maître italien de 1515, le Triomphe
de la Koi d'après Titien, les gravures sur
cuivre d'Adam Elsheimer, etc.
Chaque publication sera accompagnée d'un
texte dù à MM. Max Lehrs, conservateur du
Cabinet des estampes de Berlin; MaxJ.Eried-
laender, directeur aux musées royaux de
Berlin, et Paul Kristeller.
**# Un comité vient de se former en Au-
triche pour faire apposer à Sanct-Gilgen, au
bord du lac de l'Abersce, près Salzbourg, une
plaque commèmorativc sur la maison natale
(qu'on a pu identifier tout récemment) de la
mère de Mozart, Anna Maria Walburga Pertl.
Les personnes désireuses de souscrire sont
priées de s'adresser à M. le Dr Anton Matzig,
à Sanct-Gilgen, près Salzbourg.
#** Le docteur Bredius, le savant directeur
du musée de La Haye, qui possède déjà de
nombreux Rembrandt, vient d'en acquérir un
nouveau. C'est une peinture de la jeunesse du
maître (vers 1632) datant de l'époque où il se
plaisait aux scènes mythologiques : elle re-
présente Andromède enchaînée. Ce tableau,
1rès bien conservé et d'un effet de lumière
éclatant, vient do la famille d'Oultremont.
*** On annonce que les travaux de recon-
struction du campanile do Saint-Marc sont
activement poussés. Les fondations sont ter-
minées ; la charge de l'édifice s'appuiera sur
d'énormes blocs de pierre, assurant un équi-
libre plus stable que les anciens fondements.
L'aspect du campanile sera en tous points
semblable à l'ancien. La partie décorative
doit être édifiée en pierres de taille; le clo-
cher, tout en métal; sera surmonté d'un para-
tonnerre. La loggetta sera naturellement ré-
tablie dans sa forme primitive, et, peut-êlre
avant la fin de l'année, verra-t-on le campa-
nile achevé.
Le Budget des Beaux-Arts
La discussioa du budget des Beaux-Arts a été,
comme chaque année, l'occasion d'examiner les
différentes questions qui se sont posées à l'admi-
nistration. Et comme chaque année, cette revue a
donné lieu à plus de paroles que de résolutions, à
plus do promesses que d'actes.
0n a réclamé la création do théâtres populai-
res, et on a souhaité do trouver des crédits ; on a
™clamé avec une plus exacte observation des cahiers
dea charges dans les théâtres subventionnés, tout
en regrettant que le sous-secrétaire d'Etat ne soit
pas mieux armé ; on a enhn émis le vœu que des
subventions fussent données au théâtre d'Orange,
à Béziers, au théâtre de la Nature, à Ghampigny,
et à tous les théâtres du peuple.
Les Écoles d'art décoratif ont été l'objet d'obser-
vations do M. Georges Berger, qui a dénoncé en
termes énergiques le mauvais état des locaux. Le
gouvernement répond qu'il est en pourparlers
avec le Conseil municipal pour construire une
grande École d'art décoratif sur l'emplacement do
l'ancien Hôtel-Dieu.
L'éternelle question du Louvre est reprise dans
une longue discussion. Il y a une loi votée depuis
plusieurs années et ordonnant le transfert du
ministère dos Colonies. Pourquoi n'a-t-elle pas
été appliquée ? On ne le dit pas. En revanche, le
sous-secrétaire d'État annonce : 1° qu'il a demandé
un crédit pour acheter do nouveaux calorifères,
les anciens étant trop dangereux; 2° qu'il a fait
établir des bouches d'incendie ; 3° qu'il songe à
faire évacuer le Louvre par les fonctionnaires ac-
tuellement logés, quitte à. demander un crédit,
pour les indemnités de logement. Malgré les ef-
forts de plusieurs orateurs, qui exposent même les
moyens d'exécution pratique,le déménagement des
Colonies et celui des Finances reste à l'élat de
projet. On assure une fois de plus que la solution
est imminente; on croit mémo que le ministère des
Colonies pourra être transféré rue Oudinot au
mois d'octobre.
La reconstruction du Conservatoire donne lieu
aux plaintes, aux souhaits et aux promesses qui
sont de style. On les retrouvera au prochain
budget.
L'ouverture du jardin dos Tuileries, décidée par
la Ville et l'État, est aussi l'objet d'un vœu tradi-
tionnel: les Parisiens réclament que le jardin
ferme plus tard. Les grandes eaux de Versailles
reçoivent,elles aussi,des assurance» de sollicitude,
ainsi que les jardins do Saint Cloud.
A propos de la manufacture de Sèvres, on relève
qu'il serait nécessaire de réorganiser les locaux
dans lesquels est installée l'école d'application.
Mais c'est encore un vœu platonique, comme aussi
la demande de crédits pour l'accroissement du mu-
sée céramique.
On décide que, faute d'autre emplacement, les
élèves de l'École des Beaux-Arts pourront travail-
ler clans le jardin de l'École, et étudier les fleurs
on plein air.
La Société prolectrice dos paysages de France
apprend que la subvention allouée l'an dernier leur
est maintenue. La Chambre apprend avec un cer-
tain étonnemont qu'elle a voté une loi sur la pro-
tection des paysages il y a deux ans: on ne paraît
pas y donner suite.
Chemin faisant, un souvenir est accordé kVInven-
taire des richesses d'art de la France. Commencé
en 1882, il a été interrompu faute do crédit. Tout le
inonde lui veut du bien, mais l'argent manque.
Peut-être les anciens crédits des Cultes passés aux
Beaux-Arts permettront-ils do reprendre cet indis-
pensable inventaire.
Au cours do la discussion, il a été expliqué que,
conformément au projet dont la Chronique a parlé
dans son dernier numéro, les crédits figurant à
l'ancien budget des Cultes pour l'entretien des édi-
fices diocésains passeraient à l'administration des
Beaux-Arts.
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quelques amateurs, comme le duc de De-
vonshire et le prince d'Essling.
La Graphische Gesellschaft se propose de
rééditer les plus rares impresssions du xve et
du xvie siècle, particulièrement les xylogra-
phes : Bible des pauvres, d'après l'exemplaire
unique de la bibliothèque de Heidelberg ; les
Sept Planètes (1450) ; ÏEunuque de Térence
(Ulm, 1461), etc., et des suites de gravures
sur bois et sur cuivre : l'œuvre de G. Gampa-
gnola, du maître italien de 1515, le Triomphe
de la Koi d'après Titien, les gravures sur
cuivre d'Adam Elsheimer, etc.
Chaque publication sera accompagnée d'un
texte dù à MM. Max Lehrs, conservateur du
Cabinet des estampes de Berlin; MaxJ.Eried-
laender, directeur aux musées royaux de
Berlin, et Paul Kristeller.
**# Un comité vient de se former en Au-
triche pour faire apposer à Sanct-Gilgen, au
bord du lac de l'Abersce, près Salzbourg, une
plaque commèmorativc sur la maison natale
(qu'on a pu identifier tout récemment) de la
mère de Mozart, Anna Maria Walburga Pertl.
Les personnes désireuses de souscrire sont
priées de s'adresser à M. le Dr Anton Matzig,
à Sanct-Gilgen, près Salzbourg.
#** Le docteur Bredius, le savant directeur
du musée de La Haye, qui possède déjà de
nombreux Rembrandt, vient d'en acquérir un
nouveau. C'est une peinture de la jeunesse du
maître (vers 1632) datant de l'époque où il se
plaisait aux scènes mythologiques : elle re-
présente Andromède enchaînée. Ce tableau,
1rès bien conservé et d'un effet de lumière
éclatant, vient do la famille d'Oultremont.
*** On annonce que les travaux de recon-
struction du campanile do Saint-Marc sont
activement poussés. Les fondations sont ter-
minées ; la charge de l'édifice s'appuiera sur
d'énormes blocs de pierre, assurant un équi-
libre plus stable que les anciens fondements.
L'aspect du campanile sera en tous points
semblable à l'ancien. La partie décorative
doit être édifiée en pierres de taille; le clo-
cher, tout en métal; sera surmonté d'un para-
tonnerre. La loggetta sera naturellement ré-
tablie dans sa forme primitive, et, peut-êlre
avant la fin de l'année, verra-t-on le campa-
nile achevé.
Le Budget des Beaux-Arts
La discussioa du budget des Beaux-Arts a été,
comme chaque année, l'occasion d'examiner les
différentes questions qui se sont posées à l'admi-
nistration. Et comme chaque année, cette revue a
donné lieu à plus de paroles que de résolutions, à
plus do promesses que d'actes.
0n a réclamé la création do théâtres populai-
res, et on a souhaité do trouver des crédits ; on a
™clamé avec une plus exacte observation des cahiers
dea charges dans les théâtres subventionnés, tout
en regrettant que le sous-secrétaire d'Etat ne soit
pas mieux armé ; on a enhn émis le vœu que des
subventions fussent données au théâtre d'Orange,
à Béziers, au théâtre de la Nature, à Ghampigny,
et à tous les théâtres du peuple.
Les Écoles d'art décoratif ont été l'objet d'obser-
vations do M. Georges Berger, qui a dénoncé en
termes énergiques le mauvais état des locaux. Le
gouvernement répond qu'il est en pourparlers
avec le Conseil municipal pour construire une
grande École d'art décoratif sur l'emplacement do
l'ancien Hôtel-Dieu.
L'éternelle question du Louvre est reprise dans
une longue discussion. Il y a une loi votée depuis
plusieurs années et ordonnant le transfert du
ministère dos Colonies. Pourquoi n'a-t-elle pas
été appliquée ? On ne le dit pas. En revanche, le
sous-secrétaire d'État annonce : 1° qu'il a demandé
un crédit pour acheter do nouveaux calorifères,
les anciens étant trop dangereux; 2° qu'il a fait
établir des bouches d'incendie ; 3° qu'il songe à
faire évacuer le Louvre par les fonctionnaires ac-
tuellement logés, quitte à. demander un crédit,
pour les indemnités de logement. Malgré les ef-
forts de plusieurs orateurs, qui exposent même les
moyens d'exécution pratique,le déménagement des
Colonies et celui des Finances reste à l'élat de
projet. On assure une fois de plus que la solution
est imminente; on croit mémo que le ministère des
Colonies pourra être transféré rue Oudinot au
mois d'octobre.
La reconstruction du Conservatoire donne lieu
aux plaintes, aux souhaits et aux promesses qui
sont de style. On les retrouvera au prochain
budget.
L'ouverture du jardin dos Tuileries, décidée par
la Ville et l'État, est aussi l'objet d'un vœu tradi-
tionnel: les Parisiens réclament que le jardin
ferme plus tard. Les grandes eaux de Versailles
reçoivent,elles aussi,des assurance» de sollicitude,
ainsi que les jardins do Saint Cloud.
A propos de la manufacture de Sèvres, on relève
qu'il serait nécessaire de réorganiser les locaux
dans lesquels est installée l'école d'application.
Mais c'est encore un vœu platonique, comme aussi
la demande de crédits pour l'accroissement du mu-
sée céramique.
On décide que, faute d'autre emplacement, les
élèves de l'École des Beaux-Arts pourront travail-
ler clans le jardin de l'École, et étudier les fleurs
on plein air.
La Société prolectrice dos paysages de France
apprend que la subvention allouée l'an dernier leur
est maintenue. La Chambre apprend avec un cer-
tain étonnemont qu'elle a voté une loi sur la pro-
tection des paysages il y a deux ans: on ne paraît
pas y donner suite.
Chemin faisant, un souvenir est accordé kVInven-
taire des richesses d'art de la France. Commencé
en 1882, il a été interrompu faute do crédit. Tout le
inonde lui veut du bien, mais l'argent manque.
Peut-être les anciens crédits des Cultes passés aux
Beaux-Arts permettront-ils do reprendre cet indis-
pensable inventaire.
Au cours do la discussion, il a été expliqué que,
conformément au projet dont la Chronique a parlé
dans son dernier numéro, les crédits figurant à
l'ancien budget des Cultes pour l'entretien des édi-
fices diocésains passeraient à l'administration des
Beaux-Arts.