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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

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Nr. 14 (7 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0117
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ET DE LA CURIOSITE

107

PETITES EXPOSITIONS

CERCLE DES ARTS
MM. ÉMILE BAR AU, RENÉ DEBRAUX
HENRI DÉZIRË , GASTON DE LATENAY
MAURICE MOISSET
M. LEBOURG — M. LE GOUT-GÉRARD
M. TH. WEBER — M. R. SEYSSAUD

Le « Cercle des Arts» estun groupe nouveau
qui se propose de réunir amateurs et artistes.
La première exposition qu'il vient d'organi-
ser, sans permettre encore de préciser ses
tendances, semble indiquer qu'elles sont li-
bres, peut-être même hardies. On y remarque
une allégorie mythologique de M. Rupert
Bunny, fort iniluencé par Watts ; des nota-
tions nordiques de M. Diricks, des dessins
de M. Naudin hanté par Goya, des aquarelles
sobres de M.Chesnay; des grès de M. Decœur
et des œuvres de M. Moreau-Vauthier.

M. Henri Déziré témoigne de belles quali-
tés d'harmoniste. Ses oranges, ses fleurs, ses
nappes blanches ont une fraîcheur grasse. On
y sent un artiste amoureux de son métier,
soucieux de facture et de rendu, original par
tempérament et non par parti pris, et qui se
fera sa place. M. René Debraux note avec
finesse et sobriété des paysages et des vues
de villes ; son art se tient dans des gammes
atténuées et plaît sans chercher à s'imposer.
Des paysages consciencieux de M. Emile
Barau, des œuvres de M. Maurice Moisset,
des peintures, aquarelles, gravures de M. Gas-
ton de Latenay, parmi lesquelles de curieu-
ses eaux-fortes, complètent un ensemble inté-
ressant.

La Seine, Pans, Rouen, La Rochelle, tout
s'irise devant l'œil irradié de M. Lcbourg,
et ses œuvres sont des variations délicieuses
aux modulations infiniment délicates dont la
réalité est le prétexte et qui se développent
en rêves diaprés. C'est une impression perpé-
tuelle de gemmes aux reflets impalpables et
changeants, et cette féerie évoque, plus té-
nues, moins amples, plus précieuses, les
aquarelles de Turner.

Il ne faut demander à M. Le Goût-Gérard
ni hardiesse, ni nouveauté, ni ampleur; mais
dans les termes modestes où se maintient son
art on ne niera pas l'agrément pittoresque
des scènes bretonnes où il se complaît.

M. Théodore Weber, peintre du ministère
de la Marine, expose à la Galerie des Artistes
modernes, un choix de ses œuvres, d'une
consciencieuse exécution.

M. René Seyssaud vise à la touche som-
maire, éclatante, décisive. Il y a là une belle
audace, mais, précisément parce que le parti
pris est audacieux, il est ardu, et les études
de M.René Seyssaud montrent assez combien
il est difficile de s'y tenir.

Léon Rosenthal.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 31 mars

Envois de Ron.e. — L'Académie, pour l'exécu-
tion des envois des musiciens pensionnaires de
Rome, qui aura lieu à la fin de l'année, choisit
parmi les œuvres de M. Laurent Schmitt : 1° Étude
symphonique pour orchestre; 2° quatre mélodies
pour chant ; 3° suite d'orchestre eu quatre parties;
4° psaume XLVI (chœur, solo et orchestre).

Concours de Rome. — Sont admis à subir les
épreuves du deuxième essai pour l'obtention du
prix do Rome (section de peinture) : MM. Lepage,
Lefèvro, Prévost, Galle, Cotteret, Roques, Pouchon,
Gouderc, Fenouillet, Gamunacci, Boudet, Gazes,
Lorrain, Mandel, M1Ie Demicl, Nilledry, Mettent,
Leymarie, Benoît.

Le deuxième jugement, qui sera définitif, aura
lieu le 14 avril.

Académie des Inscriptions

Séance du 30 mars

Fouilles de Carthage. — M. Héron de Villefosse
communique, de la part du docteur Carton, l'em-
preinte d'un plomb de bulle trouvé à Carthage tt
portant le nom d'un évêque de Carthago au sep-
tième siècle, Fortunius.

Il signale ensuite une curieuse inscription latine
découverte par le P. Delattre sur le bord du lac
de Tunis et indiquant les tarifs de péage sur ce
point. La monnaie indiquée dans ce document par
l'abréviation fl paraît être follis, petite monnaie
de bronze en usage dès le 3° siècle do notre ère.

M. Ph. Berger communique une inscription,
également découverte par le P. Delattre. Tracée
en caractères très fins sur le rebord d'une cor-
niche en pierre, elle mentionne la dédicace d'un
aittel au dieir Sadrafa, dans lequel M. Glermont-
Ganneau a reconnu le dieu Satrapès, qui est figure
sur des monuments syriaques et grecs, mais dont
le culte à Carthage était encore ignoré. La trou-
vaille est donc d'un haut intérêt.

Fouilles d'Angkor. — M. Senart met sous les
yeux de ses confrères un certain nombre de plans,
de photographies et d'esquisses très remarquable-
ment exécutés, que M. Dui'our a rapportés de son
voyage d'exploration du palais d'Augkor-Tom (Cam-
bodge) et des travaux qu'il y a effectués en 1904,
grâce à des subventions do l'Académie et l'aide du
regretté Ch. Carpeaux, détaché près de lui par
l'École française d'Extrême-Orient.

Il fait valoir le labeur énorme que représente
cette expédition et insiste sur l'intérêt capital que
présente pour l'archéologie orientale la connais-
sance exacte et complète du monument reconnu
pour le plus important et le plus beau spécimen
do l'art kl)mer, sur les indications inestimables
que fournit à l'histoire l'étude do ces longues
séries de bas-reliefs, qui présentent sous tous
ses aspects la vie du Cambodge au neuvième siècle-

Inscriptions syriaques. — M. l'abbé Chabot lit
une note sur une mosaïque découverte à Edesse
en 1901. Elle décorait un tombeau daté de la fmdu
troisième siècle et représente le propriétaire de ce
tombeau et cinq personnages de sa famille. Elle
est accompagnée d'inscriptions syriaques intéres-
santes pour l'onomastique araméenne et pour
l'histoire de l'écriture syriaque. M. l'abbé Chabot
les interprète et les commente longuement.
 
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