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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

DOI issue:
Nr. 25 (14 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0218
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LA CHRONIQUE DES ARTS

expositions ouvertes au musée Galbera; on les au-
rait voulu mieux édifiés sur leur propre fabrication,
sachant mieux faire lo départ entre les produits de
caractère purement commercial, et les créations
relevant do l'art, dont la présentation n'eût, certes,
pas manqué de gagnor à cet isolement.

PETITES EXPOSITIONS

ENVOIS DE ROME

L'exposition des envois de Rome prend,
cette année, un attrait particulier du l'ait d'un
règlement nouveau et libéral qui autorise les
élèves de l'Ecole à exposer, à côte des mor-
ceaux réglementaires, celles de leurs œuvres
qu'ils désirent soumettre au public. M. Bou-
chard, sculpteur, pensionnaire de quatrième
année, a largement profité de ce règlement et
de façon à en assurer la fortune.

La curiosité n'est pas, d'ailleurs, seule inté-
ressée ici. L'orientation actuelle de l'Ecole
de Rome y apparaît avec une netteté aiguë.
Si les architectes, soumis à la tradition, con-
tinuent à relever les monuments antiques, si
les graveurs persistent à traduire des ouvrages
classiques, peintres et sculpteurs ont cessé
d'interroger les marbres gréco-romains et les
maîtres de la Renaissance. Le soin avec
lequel ils exécutent leurs copies réglemen-
taires atteste, sans doute, qu'ils n'ont pas
absolument délaissé les musées ; mais ils ne
s'y attardent guère et préfèrent étudier la
nature et la vie. Moins sensibles, du reste, au
pittoresque italien qu'à la vérité, ils satis-
font, en Italie, le même besoin de scruter les
choses dont ils seraient hantés clans n'im-
porte quel autre pays. Ils bénéficieront tous
des fortes études que permettent les loisirs
insoucieux ; ils ne garderont, vraisemblable-
ment, qu'une faible estampille romaine.

Par là, à vrai dire, se résout le problème,
si, souvent posé, de l'existence môme do
l'École de Rome. Telle qu'elle fut conçue et
qu'elle a longtemps été, elle n'existe plus ;
elle n'a plus ni méthodes propres, ni doc-
trine ; elle demeure comme un moyen d'as-
surer l'indépendance matérielle à des jeunes
gens d'élite. Ceux-ci sont encore astreints à
demeurer en Italie ; il leur faudrait une dose
bien faible d'originalité pour ne pas s'y sentir
libres.

M. Monchablon expose La Morra, tableau
moins intéressant que le portrait, qu'il avait
au dernier Salon; M. Guélin un triptyque:
Berqers des Abruzzcs, étude de plein air et
d'éclairage; M. Sieffert un singulier panneau
décoratif: Les Lucioles.

Chez les sculpteurs, M. L'arrivé a tenté, non
sans bonheur, d'indiquer dans ses Pécheurs
un effet de plein soleil. L'exposition de
M. Bouchard est de tout premier ordre. Sans
doute, l'inlluence de Constantin Meunier est
fortement inarquée dans Les Carriers et dans
les groupes et statuettes de travailleurs de la
Sabine et de la Campanie; sans cloute, le
souvenir de Dalou a présidé à cet ambitieux

projet de Tribune en plein air, et l'on pourrait
contester l'idée même de La Fontaine à vin.
Mais ce qui apparaît surtout dans ces œuvres,
c'est, avec une volonté rare de travail, un
sentiment fort et singulièrement sain, une
compréhension de la forme et de la vie qui
apparente M. Bouchard à ses compatriotes de
Dijon et de la Bourgogne et au maître qui les
domine, François Rude. C'est la prose de
l'art, selon le mot de Préault, mais c'est de la
prose belle et mâle.

Les plaquettes, médailles et médaillons de
M. Dautval indiquent, avec une maîtrise
moindre et un sentiment moins large, un
souci semblable de la vie. Les gravures de
MM. Busière et Pénat sont des travaux hono-
rables. Enfln, chez les architectes, M. Hulot a
témoigné une grande science et une imagi-
nation riche et juste dans sa reconstitution
de Sélinonte.

Léon Rosentiial.

Académie des Eeaux-Artg

Séance du 30 juin

Prix de Rome. — L'ordre du jour de la séance
comportait la désignation du compositeur qui sera,
pour trois ans, pensionnaire de la villa Médicis, à
Piome.

La compagnie a entendu l'exécution des cinq can-
tates qui avaient été réservées pour le concours du
grand prix de Rome (composition musicale). Le
livret imposé avait pour litre Ismaïl, et pour au-
teur M. Eugène Adonis. Les concurrents étaient
au nombre de cinq :

M. Le Boucher, élève de MM. G. Fauré et
Ch.-M. Widor; M. Marsick, élève de M. Lenepveu;
M. André Gailliard, élève do M. Lenepveu ; M. Ma-
zellier, élève de MM. G. Fauré et Lenepveu; M. Du-
mas, élève do M. Lenepveu, deuxième second grand
prix on 1803.

L'Académie a rendu lo jugement suivant :

Premier grand prix : M. Dumas (Louis-Charles),
élève de M. Ch. Lenepveu.

Premier second grand prix : M. Gailhard (An-
dré-Cliartes-Samson), élève de M. Ch. Lenepveu.

Deuxième second grand prix : M. Le Boucher
(Maurice-Georges-Eugène), élève de M. Ch. Wi-
dor, et, précédemment, de M. G. Fauré.

Prix. — L'Académie décerne ensuite les prix
suivants :

Prix Kaslncr-Boursault (2.000 fr.), prix triennal
à décerner en 1906 au meilleur ouvrage de littéra-
ture musicale paru dans ïa période du concours,
attribué à M. Adolphe Boschot pour son ouvrage
intitulé : La Jeunesse d'un romantique : Hector
Berlioz.

Fondation Clamageran-Hérold (1.8C0 fr.). —
.M"": Hérold, veuve Clamageran, a fait donation à
l'Académie d'une somme de 00.000 francs, dont les
arrérages seront attribués à l'élève musicien qui
aura obtenu lo second prix de Rome en composition
musicale : attribué à M. André Gailhard.
 
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