Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1906

DOI issue:
Nr. 25 (14 Juillet)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0217
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ET DE LA CURIOSITE

207

l'acheter. Le baron Pichon l'acquit pour le
le poids de l'or et la céda quelque temps après,
pour 200.000 fr., à la maison Wcrtheimer de
Londres. C'est de là qu'elle a passé définiti-
vement au Musée Britannique.

*** C'est aujourd'hui que commencent, en
Hollande, les fêtes du troisième centenaire
Rembrandt, que nous avons déjà annon-
cées (1), fêtes qui consisteront principale-
ment, à Amsterdam, en l'inauguration des
nouvelles salles du Rijksmuséum où sont
exposés de façon meilleure que précédemment
la Ronde de nuit et les Syndics, et, à Leyde,
en une exposition d'oeuvres du maitre (une
vingtaine de tableaux, dont plusieurs récem-
ment retrouvés) et de peintres de Leyde du
xvii» siècle.

*** On annonce de Rome que M. Boni, le
directeur des fouilles du Forum, vient de
faire une intéressante découverte, qui parait
devoir faire justice d'une hypothèse générale-
ment admise par les archéologues et d'après
laquelle l'empereur Trajan avait dû niveler
la colline qui unissait le Quirinal au Capitole,
afin de pouvoir édifier son forum sur l'em-
placement ainsi créé. M. Boni a retrouvé, en
effet, au Forum de Trajan, ics restes d'une
voie romaine antérieure au règne de cet em-
pereur. Et, dans ces conditions, il est vrai-
semblable d'admettre que celui-ci a simple-
ment dégage les aberds de l'emplacement
destiné au Forum en faisant abattre les
maisons qui s'y trouvaient. M. Boni aurait
également constaté que le sol a été tellement
remué à des époques diverses que la colonne
menace de s'écrouler si l'on n'en consolide
pas au plus tôt la base.

L'église Saint-Michel de Hambourg,
magnifique édifice du dix huitième siècle, a
été détruite la semaine dernière par un vio-
lent incendie. La tour, haute de 130 mètres,
s'e^t écroulée.

Achats du Conseil général dé la Seine
aux Salons

SCULPTURE

MM. Achanl, L'Amour à l'affût (S. A. F.) ;
Guilloux, La Nouvelle Musc (S. A. F.) ;
Christophe, Biches sika (S. A. F.) ;
Jacqnot. Les Foins (S. A. P.);
Maugendre-Villers, François Villon (S. A. F.)
Peyre, Offrande à Vénus (S. A. F.) ;
Théodore Rivière, La Vie (S. A. F. ;
Vital Cornu, Dans la vie (S. A. F.).

L'Exposition de la Soie au Musée Galliera

Parmi les institutions do Paris qui visent au
progrè« de nos arts appliqués, lo musée Galliera
est, a n'en pas douter, celui où s'accomplit, avec
le moins de bruit, la meilleure besogne. On y a

o/olT' Ia Çhron^ue des Arts des 11 novembre
190? î°183^rG 19°5' p' 287 et 334' ot du 16 j"m

repris l'ancien programme do l'Union Centrale.
Avec les expositions générales semestrielles alter-
nent, chaque printemps, des expositions spéciales
technologiquement sériées, auxquelles nous avons
dû de connaître le dernier état d'industries d'ait
telles que la reliure (1902), l'ivoirerie (1903), la
dentelle (1104), le fer forgé (1805).

Un conservateur actif, intelligent, très pénétré
do ia mission d'utilité de son musée, une commis-
sion libre d'esprit, président à ces manifestations
dont la portée ne liisso pas d'être considérable, si
l'on en juge d'après le nombre de ceux qui pren-
nent intérêt à les suivre (1). La Ville de Paris —
fût-elle jamais mieux consciente de son rôle? — no
se dérobe pas à mettra en lumière l'effort desarti-
sans provinciaux ; elle espère par là même faho
bénéficier les industries régionales des recherches
du goût plus actives dans la capitale.

Les techniques locales se sont perpétuées, ainsi
qu'une tradition, l'habileté do la main d'œuvre
étant protégée parla vertu même do l'isolement;
mais ces enviables qualités de métier sont le plus
souvent compromises, sinon ruinées, par la stéri-
lité ou le manque do renouvcllemi nt de l'inven-
tion. Si la province exécute, interprète clans le
calme et le silence, c'est de Paris qu'est origi-
naire le plus souvent la conception du modèle.
Encore no se résout-on que difficilement, même
dans les centres les plus prospères, à interpréter
des compositions inédites. On ost plein de méfiance
à l'égard do l'originalité, plein do respect pour la
clientèle qui professe le culte invétéré des styles
morts. Do là, la rareté des initiatives, sans quoi
il n'y a cependant pour les industries nulle chance
do développement ou de progrès.

En co qui concerne la soierie, la situation appa-
rait stationnaire depuis la dernière Exposition Uni-
verselle. Chacun garde les situations acquises. Un
placement judicieux a mis en regard, dans les
deux vitrines les plus favorablement éclairées, les
efforts essentiels réalisés en vue de régénérer le
tissu d'ameublement ; ils émanent à Paris, de
MM. Cornille frères; à Lyon, de MM. Ghatel et
Tassinari. Nous retrouvons, chez les premiers, les
lampas, les rideaux en velours de Gènes, qui ont
conquis maintenant droit do cité dans les princi-
paux musées européens, ainsi que la carpette de
soie exécutée d'après le carton de M. Lucien
Magne, propriété du Conservatoire des Arts
et Métiers ; l'ensemble présenté par les seconds,
avec le fréquent concours de décorateurs parisiens,
mérite d'autant plus do réjouir, qu'il est en quel-
que sorte exceptionnel parmi la production lyon-
naise; saut la rencontre heureuse do rares «des-
sins modernes » dans les vitrines de M. Conibé-
Delaforge, de M. Henry, do M. Bouvard surtout,
combien souvent on déplore de voir une technique
aussi sûre et une matière ausf i riche employées à
ressasser le passé sans merci !

L'obligation impérieuse de satisfaire aux capri-
ces changeants de la mode préserve de ces fâcheux
aoachronismes les éditeurs de soierie de robes
(M. Bertrand, M. Deschcr) et les rubanniers de
Saint-Etienne (M. Marcoux-Chateauneuf,M. Brossy-
Balouzet et M. Bcdoy-Guitou). Ceux-ci ne semblent
toutefois pas tous s'être également pénétrés du but
très net, très précis, que cherchent à atteindre les

(1) L'exposition de la dentelle a reçu plus do
cent mille visiteurs en deux mois et demi.
 
Annotationen