N° 13. — 1906
BUREAUX : 8, RUE EAVÀRT (2« Àrr.)
3Ï Mars.
LÀ
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seme-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
I-ie Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
)N concours a été récemment ouvert
à Nancy pour la construction
d'une Ecole des Beaux-Arts. Le
programme présentait l'étrange
particularité de ne faire aucune part aux arts
décoratifs. Ce n'était pas là une simple omis-
sion : l'aménagement de l'École était indiqué
dans le plus grand détail, les salles d'étude
soigneusement énumôrées, la nature des arts
enseignés expliquée avec précision. Les arts
décoratifs n'étaient pas oubliés par inadver-
tance ; ils étaient volontairement négligés
comme arts mineurs.
On aurait pu croire que notre époque en
avait fini avec le préjugé de la hiérarchie des
arts. Nous avons justement assisté, depuis
une vingtaine d'années, à une renaissance des
arts appliqués. Les historiens, en faisant
mieux connaître quel avait été, au dix-hui-
tiéme siècle, l'éclat de l'ornementation, ont
rendu leurs titres do noblesse aux artisans
qu'une mode injuste classait au second rang;
les artistes ont cherché à renouveler la déco-
ration du bois, du fer, du métal précieux ; la
critique a ramené sur eux l'attention du pu-
blic, et il n'est pas de Salon qui n'ait désor-
mais sa section d'art décoratif. L'excommu-
nication qu'implique le programme de Nancy
apparaît, à ce début du vingtième siècle,
comme un anachronisme.
Elle étonne davantage encore quand on ré-
fléchit que c'est de Nancy qu'elle est partie.
S'il est une ville qui ne doit pas supprimer
l'art ornemental de son enseignement muni-
cipal, c'est bien la jolie cité lorraine où s'est
développée l'originale et féconde école d'ar-
tistes décorateurs qui se groupaient autour
de Galle. L'effort de recherche a été là plus
vigoureux et plus heureux que partout ail-
leurs, à la fois pour l'honneur de la région et
pour la prospérité que lui ont valu des indus-
tries nouvelles. Ceux qui ont rédigé le pro-
gramme de l'École des Beaux-Arts sans faire
leur part légitime aux arts appliqués ont
commis une double faute contre leur ville et
contre la tradition décorative de notre pays.
NOUVELLES
**# Par décret en date du 5 février, M. le
commandant Cros, charge depuis 1891 des
fouilles de Tello (Chaldée), a été promu offi-
cier de la Légion d'honneur.
**# Par décret en date du 6 mars rendu sur
le rapport du ministre de l'Instruction publi-
que et des Beaux-Arts, les palais du grand et
du petit Trianon et les édilices du domaine
de Trianon ayant un caractère d'art, tels que
le pavillon français, le musée des voitures,
le théâtre et les constructions du parc dû
petit Trianon, sont rattachés au service des
Musées nationaux (conservation du musée de
Versailles). Les musées de Trianon sont
placés dans le service de la conservation du
musée de Versailles. L'emploi de conserva-
teur des palais de Trianon est conservé; tou-
tefois cette suppression ne s'exercera que par
voie d'extinction.
*** Par décret en date du 20 mars 190C,
M." Fochier, chef adjoint du cabinet du garde
des sceaux, ministre de la Justice, _ a été
nommé membre (avec voix consultative) de
la commission instituée au ministère de là.
Justice pour examiner les modifications qu il
y aurait lieu d'apporter au fonctionnement de
l'Imprimerie Nationale.
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PROPOS DU JOUR
)N concours a été récemment ouvert
à Nancy pour la construction
d'une Ecole des Beaux-Arts. Le
programme présentait l'étrange
particularité de ne faire aucune part aux arts
décoratifs. Ce n'était pas là une simple omis-
sion : l'aménagement de l'École était indiqué
dans le plus grand détail, les salles d'étude
soigneusement énumôrées, la nature des arts
enseignés expliquée avec précision. Les arts
décoratifs n'étaient pas oubliés par inadver-
tance ; ils étaient volontairement négligés
comme arts mineurs.
On aurait pu croire que notre époque en
avait fini avec le préjugé de la hiérarchie des
arts. Nous avons justement assisté, depuis
une vingtaine d'années, à une renaissance des
arts appliqués. Les historiens, en faisant
mieux connaître quel avait été, au dix-hui-
tiéme siècle, l'éclat de l'ornementation, ont
rendu leurs titres do noblesse aux artisans
qu'une mode injuste classait au second rang;
les artistes ont cherché à renouveler la déco-
ration du bois, du fer, du métal précieux ; la
critique a ramené sur eux l'attention du pu-
blic, et il n'est pas de Salon qui n'ait désor-
mais sa section d'art décoratif. L'excommu-
nication qu'implique le programme de Nancy
apparaît, à ce début du vingtième siècle,
comme un anachronisme.
Elle étonne davantage encore quand on ré-
fléchit que c'est de Nancy qu'elle est partie.
S'il est une ville qui ne doit pas supprimer
l'art ornemental de son enseignement muni-
cipal, c'est bien la jolie cité lorraine où s'est
développée l'originale et féconde école d'ar-
tistes décorateurs qui se groupaient autour
de Galle. L'effort de recherche a été là plus
vigoureux et plus heureux que partout ail-
leurs, à la fois pour l'honneur de la région et
pour la prospérité que lui ont valu des indus-
tries nouvelles. Ceux qui ont rédigé le pro-
gramme de l'École des Beaux-Arts sans faire
leur part légitime aux arts appliqués ont
commis une double faute contre leur ville et
contre la tradition décorative de notre pays.
NOUVELLES
**# Par décret en date du 5 février, M. le
commandant Cros, charge depuis 1891 des
fouilles de Tello (Chaldée), a été promu offi-
cier de la Légion d'honneur.
**# Par décret en date du 6 mars rendu sur
le rapport du ministre de l'Instruction publi-
que et des Beaux-Arts, les palais du grand et
du petit Trianon et les édilices du domaine
de Trianon ayant un caractère d'art, tels que
le pavillon français, le musée des voitures,
le théâtre et les constructions du parc dû
petit Trianon, sont rattachés au service des
Musées nationaux (conservation du musée de
Versailles). Les musées de Trianon sont
placés dans le service de la conservation du
musée de Versailles. L'emploi de conserva-
teur des palais de Trianon est conservé; tou-
tefois cette suppression ne s'exercera que par
voie d'extinction.
*** Par décret en date du 20 mars 190C,
M." Fochier, chef adjoint du cabinet du garde
des sceaux, ministre de la Justice, _ a été
nommé membre (avec voix consultative) de
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Justice pour examiner les modifications qu il
y aurait lieu d'apporter au fonctionnement de
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