17. — 1906.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Àrr.)
38 Avril,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seme-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 ït,
3L.e UST-iarckéro : O fr. 25
La grève des typographes, survenue au
moment de la mise en pages du numéro
prochain de la GAZETTE DES BEAUX-ARTS,
en a arrêté brusquement la préparation cl
va en reculer jusqu'à une date encore incer-
taine la publication. Nous prions nos lec-
teurs d'excuser ce relard involontaire.
PROPOS DU JOUR
^pE<pL nous arrive trop souvent ici
3^T?iiMr ^e nous plaindre pour que nous
^(oJijMf n'ayons pas plaisir à signaler le
f&*£kJ%*> vote récent par le Parlement de la
loi sur la protection des paysages. La cam-
pagne menée depuis plusieurs années par tant
d'amateurs zélés et des Sociétés artistiques a
donc obtenu un premier effet appréciable. Elle
a attiré l'attention du pouvoir législatif; elle
a amené le vote d'un texte qui sera d'un utile
secours.
La loi prévoit dans chaque département la
constitution de commissions spéciales qui
établiront la liste des propriétés ayant un
intérêt d'art. Si le propriétaire y consent, la
propriété sera classée ; s'il n'y consent pas,
l'expropriation pourra être poursuivie confor-
mément à la loi. Mais, en ce cas, l'Etat n'aura
pas à intervenir : c'est au département, c'est
à la commune intéressée qu'il appartiendra
de prendre une décision, de demander l'ex-
propriation, de fournir les ressources néces-
saires. De même, il appartiendra à la com-
mission départementale spéciale d'autoriser
les modifications jugées utiles dans les pro-
priétés classées, et aussi, dans certaines cir-
constances, de permettre le déclassement.
On peut juger par là que la loi sur les
paysages n'a nullement l'allure d'un texte
providentiel qui protend sauver tous les sites
pittoresques comme par enchantement. 11 n'y
aura pour s'en étonner que ceux qui, en ma-
tière d'art comme pour le reste, croient naïve-
vent aux solutions miraculeuses dues à l'in-
tervention de l'État. La loi votée parle Sénat
montre avec beaucoup de sagesse que les
pouvoirs publics entendent participer dans
une certaine mesure au travail artistique qui
s'élabore dans nos provinces ; mais ils ne
songent pas à tout faire. Il reste une large
part à l'initiative des intéressés, aux dépar-
tements, aux communes, aux comités locaux.
C'est à ces commissions spéciales, constituées
par la loi, qu'il appartient de veiller aux in-
térêts régionaux, d'avoir de la prévoyance et
de la volonté, de demander et d'obtenir les
sacrifices financiers quand il le faudra. Si
elle est intelligemment utilisée, la loi nouvelle
pourra aider puissamment nos départements.
Mais ce n'est qu'une arme : elle vaudra selon
l'activité et l'adresse de ceux qui luttent
pour la sauvegarde des paysages de France.
NOUVELLES
**# L'inauguration do la statue de Fran-
klin, annoncée dans notre dernier numéro et
remise à une date ultérieure par suite du
tremblement de terre de San-Francisco, a eu
lieu hier, 27 avril.
*** Par arrêtés des 28 mars et 18 avril 1900,
le ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, sur la proposition du sous-
secrétaire d'Etat des Beaux-Arts, a nommé
membres du conseil supérieur de l'enseigne-
ment des arts décoratifs : MM. Dubufe (Guil-
laume), artiste peintre ; Baude de Maurceley,
critique d'art ; Ernest Beauguitte, critique
d'art.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Àrr.)
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va en reculer jusqu'à une date encore incer-
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PROPOS DU JOUR
^pE<pL nous arrive trop souvent ici
3^T?iiMr ^e nous plaindre pour que nous
^(oJijMf n'ayons pas plaisir à signaler le
f&*£kJ%*> vote récent par le Parlement de la
loi sur la protection des paysages. La cam-
pagne menée depuis plusieurs années par tant
d'amateurs zélés et des Sociétés artistiques a
donc obtenu un premier effet appréciable. Elle
a attiré l'attention du pouvoir législatif; elle
a amené le vote d'un texte qui sera d'un utile
secours.
La loi prévoit dans chaque département la
constitution de commissions spéciales qui
établiront la liste des propriétés ayant un
intérêt d'art. Si le propriétaire y consent, la
propriété sera classée ; s'il n'y consent pas,
l'expropriation pourra être poursuivie confor-
mément à la loi. Mais, en ce cas, l'Etat n'aura
pas à intervenir : c'est au département, c'est
à la commune intéressée qu'il appartiendra
de prendre une décision, de demander l'ex-
propriation, de fournir les ressources néces-
saires. De même, il appartiendra à la com-
mission départementale spéciale d'autoriser
les modifications jugées utiles dans les pro-
priétés classées, et aussi, dans certaines cir-
constances, de permettre le déclassement.
On peut juger par là que la loi sur les
paysages n'a nullement l'allure d'un texte
providentiel qui protend sauver tous les sites
pittoresques comme par enchantement. 11 n'y
aura pour s'en étonner que ceux qui, en ma-
tière d'art comme pour le reste, croient naïve-
vent aux solutions miraculeuses dues à l'in-
tervention de l'État. La loi votée parle Sénat
montre avec beaucoup de sagesse que les
pouvoirs publics entendent participer dans
une certaine mesure au travail artistique qui
s'élabore dans nos provinces ; mais ils ne
songent pas à tout faire. Il reste une large
part à l'initiative des intéressés, aux dépar-
tements, aux communes, aux comités locaux.
C'est à ces commissions spéciales, constituées
par la loi, qu'il appartient de veiller aux in-
térêts régionaux, d'avoir de la prévoyance et
de la volonté, de demander et d'obtenir les
sacrifices financiers quand il le faudra. Si
elle est intelligemment utilisée, la loi nouvelle
pourra aider puissamment nos départements.
Mais ce n'est qu'une arme : elle vaudra selon
l'activité et l'adresse de ceux qui luttent
pour la sauvegarde des paysages de France.
NOUVELLES
**# L'inauguration do la statue de Fran-
klin, annoncée dans notre dernier numéro et
remise à une date ultérieure par suite du
tremblement de terre de San-Francisco, a eu
lieu hier, 27 avril.
*** Par arrêtés des 28 mars et 18 avril 1900,
le ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, sur la proposition du sous-
secrétaire d'Etat des Beaux-Arts, a nommé
membres du conseil supérieur de l'enseigne-
ment des arts décoratifs : MM. Dubufe (Guil-
laume), artiste peintre ; Baude de Maurceley,
critique d'art ; Ernest Beauguitte, critique
d'art.