2. - 1903 BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Arr.) 13 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pahaïssant le samedi matin
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Paris, Seine et Seine-et-Oise. . . . 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
\u cours d'un récent procès, les
juges ont été amenés à réfléchir
sur les notions d'authentique,
d'ancien et moderne. Quoique la
matière parût de nature peu juridique, ils ont
tenu à dire leur mot. C'est qu'ils étaient véri-
tablement provoqués par un dire d'experts
qui a eu un instant de célébrité. Ce fameux
rapport prétendait distinguer l'ancien du
moderne d'après un règlement de l'Adminis-
tration des douanes et placer à la date de
1800 la limite irrévocable partageant les épo-
ques.
Rcs juges ont été pleins de mansuétude
pour les experts. Il les ont défendus sérieuse-
ment contre les interprétations possibles d'e
leur rapport ; ils ont assuré que la date de
1800 n'avait rien de fatal ; ils ont bien voulu
nous promettre que les mots «ancien» et «mo-
derne» n'ont pas deux sens: l'un public, poul-
ies artistes, les amateurs, les acheteurs et
fout le monde en général ; l'autre hermétique
pour les experts et les douaniers. C'est à mer-
veille, et il faut remercier ces juges d'avoir
fait preuve de tant de bon sens.
La critique, moins austère que les tribu-
naux, a le droit d'être moins révérente et de
dire un peu plus librement leurs vérités aux
experts. Depuis qu'il y a des anciens et des
modernes, il s'est toujours trouvé de rigides
législateurs pour fixer des dates officielles
d'ancienneté ou de modernité, et il s'est tou-
jours trouvé des railleurs pour juger leur
chimère. Ce calendrier sibyllin des écoles
d'art et de littérature est ridicule, depuis des
siècles. Et il n'est pas besoin de longue argu-
mentation pour dénoncer l'arbitraire d'une
méthode qui fait de Corot et de Millet, morts
tous deux dans la soixante-quinzième année
d'un même siècle, un ancien et un moderne.
Il est entendu que la critique devient une
science ; mais il est dans sa nature de parti-
ciper de l'esprit de finesse autant que de l'es-
prit de géométrie.
NOUVELLES
:!:** Tar décret du Président de la Répu-
blique en date du 2 janvier, le Conseil supé-
rieur do l'Enseignement des Beaux-Arts sera,
à l'avenir, ainsi composé :
Du ministre de l'Instruction publique et des
Reaux-Arts ;
Du sous-secrétaire d'État des Beaux Arts;
Du directeur de l'Ecole nationale des Beaux-
Arts ;
Du secrétaire perpétuel de l'Académie des
Beaux-Arts ;
Du vice-recteur de l'Académie de Taris ;
Du chef de bureau de l'Enseignement et
des Manufactures nationales au sous-secréta-
riat d'Etat des Beaux-Arts;
De trois peintres, de trois sculpteurs, de
deux architectes, d'un graveur et de deux
attires personnes, ces onze membres élant
choisis en dehors du personnel enseignant de
l'Ecole, et nommés par le ministre ;
De dix professeurs de l'Ecole nationale des
Beaux-Arts, dont neuf présentés par l'assem-
blée des professeurs de cet établissement et
nommés par le ministre, savoir : trois chefs
d'atelier de peinture, de sculpture et d'archi-
tecture (section des jeunes gens), un chef
d'atelier de la section des jeunes filles, un
professeur de sciences, un professeur d'his-
toire, un professeur do dessin et un profes-
seur de modelage de l'école du soir, un pro-
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Le Numéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
\u cours d'un récent procès, les
juges ont été amenés à réfléchir
sur les notions d'authentique,
d'ancien et moderne. Quoique la
matière parût de nature peu juridique, ils ont
tenu à dire leur mot. C'est qu'ils étaient véri-
tablement provoqués par un dire d'experts
qui a eu un instant de célébrité. Ce fameux
rapport prétendait distinguer l'ancien du
moderne d'après un règlement de l'Adminis-
tration des douanes et placer à la date de
1800 la limite irrévocable partageant les épo-
ques.
Rcs juges ont été pleins de mansuétude
pour les experts. Il les ont défendus sérieuse-
ment contre les interprétations possibles d'e
leur rapport ; ils ont assuré que la date de
1800 n'avait rien de fatal ; ils ont bien voulu
nous promettre que les mots «ancien» et «mo-
derne» n'ont pas deux sens: l'un public, poul-
ies artistes, les amateurs, les acheteurs et
fout le monde en général ; l'autre hermétique
pour les experts et les douaniers. C'est à mer-
veille, et il faut remercier ces juges d'avoir
fait preuve de tant de bon sens.
La critique, moins austère que les tribu-
naux, a le droit d'être moins révérente et de
dire un peu plus librement leurs vérités aux
experts. Depuis qu'il y a des anciens et des
modernes, il s'est toujours trouvé de rigides
législateurs pour fixer des dates officielles
d'ancienneté ou de modernité, et il s'est tou-
jours trouvé des railleurs pour juger leur
chimère. Ce calendrier sibyllin des écoles
d'art et de littérature est ridicule, depuis des
siècles. Et il n'est pas besoin de longue argu-
mentation pour dénoncer l'arbitraire d'une
méthode qui fait de Corot et de Millet, morts
tous deux dans la soixante-quinzième année
d'un même siècle, un ancien et un moderne.
Il est entendu que la critique devient une
science ; mais il est dans sa nature de parti-
ciper de l'esprit de finesse autant que de l'es-
prit de géométrie.
NOUVELLES
:!:** Tar décret du Président de la Répu-
blique en date du 2 janvier, le Conseil supé-
rieur do l'Enseignement des Beaux-Arts sera,
à l'avenir, ainsi composé :
Du ministre de l'Instruction publique et des
Reaux-Arts ;
Du sous-secrétaire d'État des Beaux Arts;
Du directeur de l'Ecole nationale des Beaux-
Arts ;
Du secrétaire perpétuel de l'Académie des
Beaux-Arts ;
Du vice-recteur de l'Académie de Taris ;
Du chef de bureau de l'Enseignement et
des Manufactures nationales au sous-secréta-
riat d'Etat des Beaux-Arts;
De trois peintres, de trois sculpteurs, de
deux architectes, d'un graveur et de deux
attires personnes, ces onze membres élant
choisis en dehors du personnel enseignant de
l'Ecole, et nommés par le ministre ;
De dix professeurs de l'Ecole nationale des
Beaux-Arts, dont neuf présentés par l'assem-
blée des professeurs de cet établissement et
nommés par le ministre, savoir : trois chefs
d'atelier de peinture, de sculpture et d'archi-
tecture (section des jeunes gens), un chef
d'atelier de la section des jeunes filles, un
professeur de sciences, un professeur d'his-
toire, un professeur do dessin et un profes-
seur de modelage de l'école du soir, un pro-