N" 5. — 19Ô8
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2« Art.)
o Février.
I.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
Le ISTiiméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
^/^jr3§! eux qui avaient des illusions sur
ïi^oC les promesses faites pour la sau-
vegarde du Louvre sont aujour-
d'hui détrompés. L'administra-
tion avait annoncé avec emphase qu'un
échange d'immeubles entre la Ville et l'Etat
allait enfin permettre de mettre le musée du
Louvre à l'abri de l'incendie qui le menace
depuis des années. Les Colonies devaient
enfin déménager, et les Finances même ne
paraissaient plus installées à perpétuité dans
le voisinage des dessins. D'après les informa-
tions dernières, qui jusqu'à présent n'ont
reçu aucun démenti, tout ce beau projet est
ruiné : la Ville garde les immeubles sur les-
quels l'Etat comptait, les Finances restent,
les Colonies restent, le péril d'incendie reste.
Faut-il rappeler que le déménagement du
ministère des Colonies a été inscrit dans la
loi de finances en 1902 et, que depuis cette
époque, il n'a été rien fait? On a beaucoup
parlé; on n'a pas abouti. On dirait que la
grave question soumise à l'opinion depuis
quatre années n'intéresse les pouvoirs publics
que parce qu'ils ne peuvent pas avoir l'air
indifférents. On bâtit pour l'apparence ; on dé-
molit aussitôt.
Il est affligeant de voir l'incapacité de l'ad-
ministration à prendre une décision et à
suivre énergiquement un plan dès qu'il s'agit
d'une question où l'intérêt général n'est pas
appuyé brutalement par des exigences électo-
rales. Si le Louvre avait pour lui le moindre
comité un peu remuant, il y a longtemps que
les cartons des Colonies, les employés et les
hauts fonctionnaires auraient reçu l'ordre de
quitter le pavillon de Flore. Sera-t-il dit que
le Louvre est impossible à sauver et que les
pouvoirs publics font banqueroute au plus
élémentaire de leur devoir? Les plus confiants
commencent de se le demander avec inquié-
tude et indignation.
NOUVELLES
*** Par décret en date du 24 janvier, a été
nommé au grade de commandeur dans la
Légion d'honneur, au titre étranger, M. le duc
de Loubat (Joseph-Fiorimond), citoyen amé-
ricain, correspondant do l'Institut pour les
services rendus par lui à la science française :
M. le duc de Loubat a notamment fourni une
grande partie de l'argent nécessaire à la conti-
nuation des fouilles faites à Delphes par
M. Homolle.
*** Nous avons plaisir à relever dans la
liste des nominations d'officiers de l'Instruc-
tion publique faites àl'occasion du 1er janvier
et parues lundi dernier à l'Officiel, les noms
de M. Charles Masson, conservateur-adjoint
du musée du Luxembourg et de notre colla-
borateur M. Charles Saunier, que nous félici-
tons tous deux bien cordialement.
Dimanche dernier a été inauguré à
Ncuilly-sur-Seine, à la porte des Ternes, le
monument des Aéronautes du siège de Paris,
œuvre dernière du sculpteur Bartholdi.
#** Le 1" février a été inauguré à l'Ecole
de psychologie, 49, rue Saint-André-des-Arts,
un buste du docteur Liôbeault, créateur de
l'Ecole de Nancy, œuvre du sculpteur Maillols.
*** Par arrêté du ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, pris sur la pro-
position du sous-secrétaire d'Etat des Beaux-
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2« Art.)
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ïi^oC les promesses faites pour la sau-
vegarde du Louvre sont aujour-
d'hui détrompés. L'administra-
tion avait annoncé avec emphase qu'un
échange d'immeubles entre la Ville et l'Etat
allait enfin permettre de mettre le musée du
Louvre à l'abri de l'incendie qui le menace
depuis des années. Les Colonies devaient
enfin déménager, et les Finances même ne
paraissaient plus installées à perpétuité dans
le voisinage des dessins. D'après les informa-
tions dernières, qui jusqu'à présent n'ont
reçu aucun démenti, tout ce beau projet est
ruiné : la Ville garde les immeubles sur les-
quels l'Etat comptait, les Finances restent,
les Colonies restent, le péril d'incendie reste.
Faut-il rappeler que le déménagement du
ministère des Colonies a été inscrit dans la
loi de finances en 1902 et, que depuis cette
époque, il n'a été rien fait? On a beaucoup
parlé; on n'a pas abouti. On dirait que la
grave question soumise à l'opinion depuis
quatre années n'intéresse les pouvoirs publics
que parce qu'ils ne peuvent pas avoir l'air
indifférents. On bâtit pour l'apparence ; on dé-
molit aussitôt.
Il est affligeant de voir l'incapacité de l'ad-
ministration à prendre une décision et à
suivre énergiquement un plan dès qu'il s'agit
d'une question où l'intérêt général n'est pas
appuyé brutalement par des exigences électo-
rales. Si le Louvre avait pour lui le moindre
comité un peu remuant, il y a longtemps que
les cartons des Colonies, les employés et les
hauts fonctionnaires auraient reçu l'ordre de
quitter le pavillon de Flore. Sera-t-il dit que
le Louvre est impossible à sauver et que les
pouvoirs publics font banqueroute au plus
élémentaire de leur devoir? Les plus confiants
commencent de se le demander avec inquié-
tude et indignation.
NOUVELLES
*** Par décret en date du 24 janvier, a été
nommé au grade de commandeur dans la
Légion d'honneur, au titre étranger, M. le duc
de Loubat (Joseph-Fiorimond), citoyen amé-
ricain, correspondant do l'Institut pour les
services rendus par lui à la science française :
M. le duc de Loubat a notamment fourni une
grande partie de l'argent nécessaire à la conti-
nuation des fouilles faites à Delphes par
M. Homolle.
*** Nous avons plaisir à relever dans la
liste des nominations d'officiers de l'Instruc-
tion publique faites àl'occasion du 1er janvier
et parues lundi dernier à l'Officiel, les noms
de M. Charles Masson, conservateur-adjoint
du musée du Luxembourg et de notre colla-
borateur M. Charles Saunier, que nous félici-
tons tous deux bien cordialement.
Dimanche dernier a été inauguré à
Ncuilly-sur-Seine, à la porte des Ternes, le
monument des Aéronautes du siège de Paris,
œuvre dernière du sculpteur Bartholdi.
#** Le 1" février a été inauguré à l'Ecole
de psychologie, 49, rue Saint-André-des-Arts,
un buste du docteur Liôbeault, créateur de
l'Ecole de Nancy, œuvre du sculpteur Maillols.
*** Par arrêté du ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, pris sur la pro-
position du sous-secrétaire d'Etat des Beaux-