DOI issue:
Nr. 30 (22 Septembre)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0263
S» 30. — 190G.
BUREAUX : S, RUE FAVART (2= Arr.)
22 Septembre1
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
paraissant le samedi matin
Les abonnes à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 £t<
Xjo ICTurïNéro : O fr. 35
PROPOS DU JOUR
|N annonce que l'État est décidé à
créer une monnaie nouvelle en
nickel. Après la pièce de vingt-
cinq centimes, il a résolu, dit-on,
de frapper une pièce de dix centimes. Ce
projet n'intéresse pas seulement les écono-
mistes et les financiers, il touche les artistes.
Il faut ospérerque l'Etat aura un peu plus de
souci de la pièce de dix centimes qu'il r\'a fait
de sadevancière.Les péripéties des vingt-cinq
centimes en nickel sont demeurées légendai-
res. La pièce était laide et mal commode, et
il fallut la refaire. On la rendit d'un usage
un peu plus pratique, mais on no réussit pas
à l'embellir. Elle est lourde, sans relief et
sans beauté. Aura-t-on de nouveau la même
négligence ?
Cette indifférence à l'esthétique a paru
d'autant plus fâcheuse qu'elle succédait à un
essai de rénovation des plus heureux. Dans
la période qui avait précédé, des efforts
avaient été faits à la Monnaie pour changer
les effigies, ot donner à notre époque des piè-
ces d'or et d'argent personnelles. On s'était
a Iressé alors à de grands artistes : Chaplain
avait trouvé un emblème nouveau pour la mon-
naie d'or, tandis que Roty créait pour les
pièces d'argent la Semeuse, qui a tout de
suite pris les allures d'une ligure tradition-
nelle.
Il y aurait quelque chose de singulier de
la part de l'État à paraître réserver ses soins
aux monnaies précieuses, exclusivement, et
à traiter sans façon le billon ou le nickel.
On s'était pourtant jadis occupé du modeste
sou. Le nickel n'a pas eu cette fortune. Il ne
faut pas que les pouvoirs publics lui refu-
sent son attention, s'il y a un nouvel essai.
Les monnaies sont patientes et se vengent :
elles transmettent pendant longtemps dans
les âges futurs le bon ou le mauvais renom
des gouvernements.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 9 septembre, à Plouha (Cotes-
du-Nord), un monument à la mémoire du
peintre Jean-Louis Hamon, œuvre du sculp-
teur Hexamer ;
Le dimanche 16 septembre, à Marseille, le
monument do Puget, œuvre du sculpteur
Henri Lombard.
**# M. Barthou, ministre des Travaux pu-
blics a fait transporter au Louvre un fort
beau paravent en savonnerie, sujets de
chasse, qui ornait son cabinet. C'est pour le
maréchal de Mac-Mahon que ce paravent
avait été confectionné en 1853 avec les ta-
pisseries provenant de la dotation impériale.
Il avait orné, à la préfecture de Versailles,
qu'habitait alors le maréchal, le grand salon
dit salon de l'Impératrice.
*** M. Pierpont Morgan vient d'envoyer à
l'exposition des miniatures do la Bibliothè-
que Nationale un choix de vingt-deux mi-
niatures do l'école anglaise, qui sont parmi
les plus précieuses de sa collection. 11 s'y
trouve, notamment, un portrait do 31 m° Du
Bctrry, par Coswav, qui fut gravé à Londres
par J. Condé en 1791, et un portrait non
moins remarquable de Anne de Danemark
par Oliver, dans un encadrement en émail.
*** On vient d'exposer, dans la salle Bu-
geaud, au Musée de l'Armée, le portrait, par
Tony liobert-Fleury, du général Lebrun,
qui commandait le 1« corps à Bazeilles. Cette
œuvre d'art est due à la libéralité de Mmo la
générale Lebrun.
BUREAUX : S, RUE FAVART (2= Arr.)
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Xjo ICTurïNéro : O fr. 35
PROPOS DU JOUR
|N annonce que l'État est décidé à
créer une monnaie nouvelle en
nickel. Après la pièce de vingt-
cinq centimes, il a résolu, dit-on,
de frapper une pièce de dix centimes. Ce
projet n'intéresse pas seulement les écono-
mistes et les financiers, il touche les artistes.
Il faut ospérerque l'Etat aura un peu plus de
souci de la pièce de dix centimes qu'il r\'a fait
de sadevancière.Les péripéties des vingt-cinq
centimes en nickel sont demeurées légendai-
res. La pièce était laide et mal commode, et
il fallut la refaire. On la rendit d'un usage
un peu plus pratique, mais on no réussit pas
à l'embellir. Elle est lourde, sans relief et
sans beauté. Aura-t-on de nouveau la même
négligence ?
Cette indifférence à l'esthétique a paru
d'autant plus fâcheuse qu'elle succédait à un
essai de rénovation des plus heureux. Dans
la période qui avait précédé, des efforts
avaient été faits à la Monnaie pour changer
les effigies, ot donner à notre époque des piè-
ces d'or et d'argent personnelles. On s'était
a Iressé alors à de grands artistes : Chaplain
avait trouvé un emblème nouveau pour la mon-
naie d'or, tandis que Roty créait pour les
pièces d'argent la Semeuse, qui a tout de
suite pris les allures d'une ligure tradition-
nelle.
Il y aurait quelque chose de singulier de
la part de l'État à paraître réserver ses soins
aux monnaies précieuses, exclusivement, et
à traiter sans façon le billon ou le nickel.
On s'était pourtant jadis occupé du modeste
sou. Le nickel n'a pas eu cette fortune. Il ne
faut pas que les pouvoirs publics lui refu-
sent son attention, s'il y a un nouvel essai.
Les monnaies sont patientes et se vengent :
elles transmettent pendant longtemps dans
les âges futurs le bon ou le mauvais renom
des gouvernements.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 9 septembre, à Plouha (Cotes-
du-Nord), un monument à la mémoire du
peintre Jean-Louis Hamon, œuvre du sculp-
teur Hexamer ;
Le dimanche 16 septembre, à Marseille, le
monument do Puget, œuvre du sculpteur
Henri Lombard.
**# M. Barthou, ministre des Travaux pu-
blics a fait transporter au Louvre un fort
beau paravent en savonnerie, sujets de
chasse, qui ornait son cabinet. C'est pour le
maréchal de Mac-Mahon que ce paravent
avait été confectionné en 1853 avec les ta-
pisseries provenant de la dotation impériale.
Il avait orné, à la préfecture de Versailles,
qu'habitait alors le maréchal, le grand salon
dit salon de l'Impératrice.
*** M. Pierpont Morgan vient d'envoyer à
l'exposition des miniatures do la Bibliothè-
que Nationale un choix de vingt-deux mi-
niatures do l'école anglaise, qui sont parmi
les plus précieuses de sa collection. 11 s'y
trouve, notamment, un portrait do 31 m° Du
Bctrry, par Coswav, qui fut gravé à Londres
par J. Condé en 1791, et un portrait non
moins remarquable de Anne de Danemark
par Oliver, dans un encadrement en émail.
*** On vient d'exposer, dans la salle Bu-
geaud, au Musée de l'Armée, le portrait, par
Tony liobert-Fleury, du général Lebrun,
qui commandait le 1« corps à Bazeilles. Cette
œuvre d'art est due à la libéralité de Mmo la
générale Lebrun.