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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 12 (23 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0104
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LA CHRONIQUE DES ARTS

*** Le colonel Ghanzy, fils du héros de
1870, et sa fille, Mme de Crépy, ont offert au
général Niox pour le musée de l’Armée une
réduction de la statue de Ghanzy par Grauck,
qui a été élevée au Mans.

En même temps, le général Niox a reçu du
marquis Calmon-Maison, arrière-petit-fils du
maréchal Maison, un portrait en grand uni-
forme du maréchal, œuvre de Léon Cogniet,
qui a été aussitôt placé dans la salle de con-
seil des Invalides, divers trophées orientaux
rapportés de l’expédition de Corée par Maison,
son épée de Leipzig, ses décorations, son
bâton de maréchal, et aussi un très intéres-
sant buste à la romaine en marbre posé sur
un piédestal que décorent deux bas-reliefs
représentant l’un le départ du volontaire Mai-
son en 1791, l’autre le couronnement de sa
carrière militaire.

D’autre part, on va transférer du musée de
Versailles aux Invalides une soixantaine de
tableaux de batailles et de portraits de géné-
raux qui décoreront les nouvelles salles du
musée de l’Armée.

*** Le jury de peinture de la Société des
Artistes français pour le Salon de 1907 est
ainsi composé :

MM. F. Flameng, président; Dawant et
Guillemet, vice-présidents ; Maxence, Henri
Royer, Saint-Germier, Zwiller, secrétaires;
Donnât, Gormon, Détaillé, Julien Dupré,
Gagliardini, Gervais, Gilbert, Hermann, Léon
Humbert, Jules Lefebvre, Emile Renard,
de Richemont, Robert-Fleury et Wencker,
membres.

*** Le gouverneur général de l’Algérie
vient de créer deux bourses de voyage pour
l’entretien d’artistes français en Algérie. Les
titulaires de ces bourses de voyage sont nom-
més sur présentation d’un jury présidé par
M. L. Bénédite, conservateur du musée du
Luxembourg, président de la Société des
Peintres Orientalistes français, et composé
principalement de membres du comité de
cette association. G’est sur M. Paul Jouve,
dessinateur et sculpteur, et sur M. Léon
Cauvy, peintre, présentés en première ligne,
que le choix de M. Jonnart s’est porté cette
année.

Le montant de la bourse, donné pour un
an, est de 3.000 francs. Les bénéficiaires
peuvent habiter et résider où il leur plaît,
pourvu qu’ils passent dix mois en Algérie.
A Alger même, c’est dans une jolie villa mau-
resque du dix-septième siècle en possession
de laquelle la colonie vient de rentrer, la
villa Abd-el-Tif, située dans un des endroits
les plus pittoresques d’Alger, que les artistes
recevront l’hospitalité. Ils prendront posses-
sion de ce logis le 15 avril.

*** L’Académie des Beaux-Arts de Berlin
vient d’élire au nombre de ses membres le
compositeur français Ch. Widor.

*** M. Corrado Ricci, lorsqu’il était di-
recteur des musées de Florence, avait eu
l’idée de réunir à la Galerie antique et mo-
derne, autour du David de Michel-Ange, non

plus des moulages, mais des œuvres origi-
nales du grand sculpteur, actuellement dis-
persées en divers endroits. Avant de prendre
la direction des Beaux-Arts, il avait obtenu
de l’Institut des Beaux-Arts qu’on installerait
dans la tribune du David la statue de Fleuve,
récemment découverte; le roi vient d’autori-
ser le transport au même endroit des Escla-
ves sculptés pour le tombeau de Jules II,
comme ceux du Louvre, et que Ralenti avait
encastrés dans les rocailles de sa grotte, au
jardin Boboli. On espère y joindre bientôt
les statues exposées dans la cour du Bargello
(avec le style de laquelle ils ne s’accordent
guère), c’est-à-dire l'Adonis et la Victoire,
ainsi que le Saint Matthieu placé actuelle-
ment dans la cour de l’Institut des Beaux-
Arts .

*** A l’occasion du 75e anniversaire de la
mort de Gœthe (22 mars 1832), la librairie
Boerner, de Leipzig, a organisé une intéres-
sante exposition d’éditions originales ou
remarquables par leur rareté d’œuvres du
poète, ou de publications le concernant.
Quelques dessins de la main de Gœthe figurent
egalement dans le catalogue de cette exposi-
tion, qui comprend 84 numéros.

Le Vernissage

du Salon des Artistes Indépendants

La vingt-troisième exposition de la Société des
Artistes indépendants groupe un total de cinq
mille quatre cents ouvrages. Ce chiffre n’est pas
énoncé au seul titre documentaire : il signifie encore
que l’institution, loin de revêtir aucun caractère
révolutionnaire ou protestataire, ne vise rien qu’à
offrir à tous des facultés de libre montre et d’appel
direct au public; elle y réussit à souhait et nous
avons ici l’exemple du labeur d’une collectivité
soumis sans réticence et sans fraude au jugement
de l’opinion. En quoi l’impression d’ensemble
diffère-t-elle de celle que laisse l’examen des deux
Salons officiels? En ceci j’imagine : que l’art des
Indépendants est plus immédiat; que le souci
d’imaginer, de composer s’y atteste peu fréquent ;
que les ouvrages d’élaboration lente, patiente, in-
terviennent en nombre restreint ; au résumé,
que les enseignements de l’éducation le cèdent
aux libres impulsions de l’instinct. Sans atten-
dre les décisions ministérielles, on y devance les
temps, et l’on pratique volontiers la simplifica-
tion de l’orthographe et la réforme de la gram-
maire. Est-ce à dire que nous demeurions insen-
sibles aux témoignages de vocations ou d’aptitu-
des qui s’expriment, comme elles peuvent, au
petit bonheur, « vaille que vaille la syntaxe » ?
Il paraît bien, au contraire, que la spontanéité
même de ces manifestations, leur manque d’apprêt,
d’artifice, les aident à trouver plus sûrement le
chemin de la sympathie ; le spectateur se sent,
mieux qu’au Grand Palais, en communion directe
avec l’artiste; la joie de peindre, par délection,
pour soi-même, sans souci de la galerie, éclate de
toutes parts ; et l’impression qui demeure est celle
 
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