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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 18 (4 Mai)
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LA CHRONIQUE DES ARTS

quemond à la Société Nationale (5 ill.) ; — sur
l’œuvre de Sébastien Bourdon ; — sur la Galerie
d’Apollon au Louvre.

BIBLIOGRAPHIE

Francesco Malaouzzi-Yaleri. — I disegni délia

R. Pinacoteca di Brera. Milano, Alfieri et

Lacroix. In-16, 90 planches av. 19 p. de texte.

Dans un charmant petit volume édité à Milan,
par la maison Alfieri et Lacroix, l’inspecteur de la
Galerie Brera, M. le comte Malaguzzi vient de pu-
blier un choix des dessins les plus remarquables
de maîtres anciens des différentes écoles, qui sont
exposés dans deux salles du musée. Cette collec-
tion de dessins, formée en ces dernières'années, est
due à différents apports. Le noyau principal pro-
vient de l’Académie des Beaux-Arts, qui réside dans
le même palais ; le reste, de plusieurs collections
particulières.

Comme le dit fort bien M. Malaguzzi dans son
introduction, les dessins sont des documents pré-
cieux pour la connaissance intime de l’artiste : il
s’y révèle de la manière la plus spontanée et la
plus spirituelle, avec une verve bien souvent su-
périeure à celle de la peinture, dont le dessin n’est
que la première pensée, sortie de-l’âme de l’artiste
sans préoccupation d'école : « La critique moderne
a trouvé dans les esquisses des anciens maîtres »,
continue notre auteur, « une aide remarquable dan s
la recherche des caractères différents de chaque
école ; et si la difficulté de leur identification est
considérable, précisément à cause do l’objectivité
qui en constitue l’essence principale, en revanche,
la connaissance des recherches poursuivies par les
artistes jusqu’à l’exécution définitive de l’œuvre est
pour le critique et pour l’artiste d’aujourd’hui une
source de satisfactions que l’œuvre accomplie net
saurait pas toujours à elle seule lui procurer. G’cs
ce qui explique l’ardeur apportée par les érudits
et les amateurs à l’étude des dessins anciens. »

La plus grande partie du volume est occupée par
des reproductions photographiques très exactes
des dessins les plus intéressants, et les pages qui
précèdent contiennent le texte explicatif de chaque
dessin. Quoique le nombre des artistes de la déca-
dence prédomine dans la collection de Brera, l’ama-
teur trouvera dans la publication de M. Malaguzzi
les fac-similés des ouvrages les plus choisis des
grands artistes du xv6 et du xvi° siècle : il suffit
de rappeler, en ce qui concerne les maîtres floren-
tins, l’étude du Saint Sébastien d’Antonio Polla-
iuolo pour le tableau du Martyre de ce saint à la
National Gallery de Londres, et, pour l’école lom-
barde, de gracieuses études de Luini, de Andrea
Solario, de Gaudenzio Ferrari. C’est, évidemment,
un carton pour une peinture que le dessin de
Luini représentant une douce Yierge en adoration
devant l’Enfant endormi sur ses genoux et con-
templé, en même temps, par une idéale petite figure
d’ange. De même, une figure à mi-corps de Saint
Jean-Baptiste avec VAgneau est l’esquisse d’un
panneau d’André Solario faisant partie de la riche
collection du prince Trivulce.

Plus importante, comme composition au moins,
est la feuille représentant la Sainte Cène, dans la-
quelle la main habile de Gaudenzio Ferrari se

montre inspirée par le chef-d’œuvre de Léonard au
réfectoire de Sainte-Marie-des-Grâces. Les visiteurs
de Brera connaissent, du reste, depuis longtemps,
l’étude attribué au grand Florentin pour la tête du
Christ de cette dernière composition. M. Malaguzzi,
d’accord avec bien des critiques d’aujourd'hui,
soulève des doutes sur l’authenticité de cette pièce,
dans laquelle, après comparaison avec tout ce qu’on
connaît d’indiscutablement authentique deLéonard,
il ne reconnaît pas la grandeur ni la fermeté du
trait du maître.

Du Parmesan, l’artiste de l’élégance, si gracieux
dans ses dessins, voici une exquise figure de jeune
femme, puis, très parente de sa manière, un petit
croquis pour un tableau d’autel; du Primatice,cles
nus, ienfermés dans des compartiments qui sem-
blent correspondre à une des décorations du palais
de Fontainebleau.

Dans l’école romaine, nous trouvons deux, peut-
être même trois feuillets, dignes d’être donnés à
Raphaël. Si l’on peut élever quelques doutes pour le
premier, celui de la Porteuse d'eau, les deux autres,
des études de figures nues à la plume, inspirent
une confiance plus absolue, ne serait-ce qu’en l’aison
de leur provenance : ils proviennent d’une ancienne
famille noble d’Urbin, de qui les avait achetés le
sénateur Morelli, collectionneur des plus avisés.

On ne saurait nier qu’un charme particulier
émane souvent des dessins d’artistes italiens d’épo-
que plus avancée, tels que les élèves de Raphaël,
son compatriote le Barocci, et bien d’autres encore,
que nous retrouvons agréablement l’eprésentcs
dans ce petit volume et qui, généralement, n’arri-
vent pas à nous intéresser autant dans leurs œu-
vres de peinture.

Enfin, n’oublions pas quelques jolis dessins de
l’école française : tels une exquissc de Batailte du
Bourguignon, deux paysages à la sépia d’un ar-
tiste se rapprochant sensiblement de Claude Gellée
et qu’on aimerait bien connaître de plus près; une
tête d’homme, portrait à la sanguine, par G. Ga-
briel Moreau; etc. Parmi les Allemands, il faut
citer un profil d’homme aux traits fort prononcés,
traité à la plume, peut-être par Albert Durer lui-
même; un Saint Antoine énergiquement exécuté,
pour un vitrail, attribué à Lucas Cranach (prove-
nant de la collection Habich, de Cassel) ; enfin
parmi les Hollandais, trois esquisses de figures’
tracées vigoureusement à la plume par Adrien van
Ostade, et un Paysage, d’un effet pittoresque ad-
mirable, par Moucheron.

Ajoutons que le texte des notices, rédigé avec
infiniment de soin, offre en outre tous les rensei-
gnements critiques et bibliographiques désirables.

Gustave Frizzoni.

NECROLOGIE

On annonce de Bordeaux la mort du peintre
Jean Cabrit, décédé le 29 avril, à l’âge de soixante-
deux ans. Il était né dans cette ville, où il avait
eu comme professeur le paysagiste Auguin. Il
débula au Salon de 1881 et devint, depuis, membre
de la Société Nationale, où il envoyait chaque
année des paysages empruntés aux sites de la
Gascogne et de la Gironde, qui ont toujours été
fort appréciés. Il était conservateur du musée de
 
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