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La chronique des arts et de la curiosité — 1909

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Nr. 3 (16 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19766#0029
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ET DE LA CURIOSITÉ

19

PETITES EXPOSITIONS

J.-M. Sert (Atelier de l’artiste). — Un groupe de
peintres et statuaires (Galerie Devambez). —
Halou (15, rue Jacquemont). — André Wilder
(Galerie Bernheim). — George H. Léonard
(Galerie des Artistes modernes).

Avant que ses toiles ne partent pour Barcelone,
où elles doivent décorer une salle du Palais de
Justice, M. José-Maria Sert avait convié quelques
personnes à voir son œuvre dans son atelier. On
se souvient du grand ensemble décoratif que M. Sert
avait [exposé à l’avant-dernier Salon d’Automne,
ensemble composé pour la cathédrale de Vich, en
Espagne. A une époque où la plupart des peintres
se satisfont du moindre petit tableau, de ia moin-
dre esquisse, l’ambition de M, Sert a de quoi sé-
duire. A voir seulement les dessins de M. Sert,
on découvre que la composition par groupements
linéaires n’est pas ce qui l’attire, mais bien la
composition par taches de lumière et d’ombre.
Son maître, ce n’est pas Raphaël, ni Puvis, c’est
Tintoret, c’est Delacroix.

Le travail que M. Sert vient d'achever est dans
le sentiment de ses travaux antérieurs. Cette déco-
ration, étroitement unie à l’architecture, ne prétend
pas retenir par l’agrément de son sujet. Chaque
composition est faite par combinaisons de valeurs.
Là, trois blancs, ici un rouge, quelques bleus. M.
Sert est un décorateur né ; il subordonne son œu-
vre au mur, aux baies, à l’échelle du monument.
L’admiration que M. Sert inspire est grande et ré-
confortante.

*

* *

Le groupe de peintres et de statuaires qui expose
chez M. Devambez est fort honorable. La plupart
de ces artistes ont à peindre un plaisir sensuel et
que l’on sent qui les amusa. M. André Devambez,
avec ses petites scènes où court un pinceau gras,
est le type même de ces voluptueux superficiels.
Volupté plus décorative chez M1U Dufau, dont la
vue de la Sainte avant la nuit est fort juste tout en
restant délicieusement fausse. MIleDufau a nommé
ce tableau : L'Heure des Gondoles. M1U Dufau in-
dique par là qu’elle porte à Venise un amour
averti. Les portraits de M. Garo-Delvaille sont
peints avec une adresse qui semble négligente.
L’arrangement du Portrait de Mme de B... est par-
ticulièrement heureux. Mme de Boznanska, dans
deux portraits d’enfants, révèle des qualités rares
et, dans ce groupe de peintres fort extérieurs,
elle sait voir dans les yeux de ses modèles le re-
gard qui fait deviner le cœur. Mme Isabel Beaubois,
qui admire sans doute les œuvres de M. Sickert,
place devant des paravents des nudités mollement
voilées. M. Raoul du Gardier agence des blancs
raffinés. M. Jeanès, qui fait, paraît-il, de très jolis
chapeaux de femmes, expose quelques « fresques
?sur papier», lisez «aquarelles », aux curieuses
colorations chimiques. M. Ernest Laurent peint
avec goût des fleurs que Fantin eût aimées.
Citons encore MM. Raymond Woog, Gaudissart,
Adler.

Parmi les statuaires, on remarque les animaux
de M,le Poupelet, d’une exécution simple et forte,
et sa petite tête de femme, du sentiment le plus
juste et le plus discret; on remarque aussi les

têtes de M. Halou, aussi belles d’exécution que de
fonte. M. Halou avait précédemment groupé dans
son atelier quelques œuvres d'une inspiration ro-
buste, qui décelaient une culture solide, que n’en-
trave jamais chez M. Halou le goût de la vie.

*

M. André Wilder est un paysagiste. Il admire
M. Monet et M. Guillaumin. Et, comme ces maî-
tres de l’impressionisme, il « fait des séries ».
Moulins de Hollande, ombrages dorés de l’Yonne,
tours au bord de la mer : M. Wilder peint tout
cela avec un métier solide, consciencieux, persé-
vérant, et beaucoup de ses tableaux arriveront en
Amérique, où ils deviendront d’excellents « Monets
pour chambres d’amis ».

*

* *

M. George H. Leonard est aussi un paysagiste.
Mais il s’inquiète, plus que M. Wilder, de la poé-
sie dont l'heure sait revêtir quelques arbres au
crépuscule. Ses petits pastels ont un charme me-
suré qui font songer aux Nocturne s de Whistler,
où à ces paysages ingénieux que les Japonais
fixent avec une adresse parfois excessive sur des
velours colorés.

Jean-Louis Vaudoyer.

Académie des Inscriptions

Séance du 8 Janvier 1909

Installation du bureau. — M. Babelon, prési-
dent sortant, procède à l’installation du bureau
pour l’année 1909, qui est constitué ainsi qu’il
suit : président, M. Bouché-Leclercq ; vice-prési-
dent, M. Edmond Poltier.

Décès. — Le nouveau président annonce une
triste nouvelle : celle de la mort d’un correspondant
étranger de l’Académie, le docteur Richard Pischel,
professeur de sanscrit à l'Université de Berlin,
décédé à l’hôpital de Madras au cours d’un voyage
dans l’Inde.

Candidatures. — Le secrétaire perpétuel donne
lecture des lettres par lesquelles MM. Théodore
Reinach, député delà Savoie,et Émile Rivière, di-
recteur à l’École des Hautes études au Collège de
France, président fondateur de la Société préhis-
torique de France, posent leur candidature au fau-
teuil vacant dans la section des académiciens
libres, par suite du décès du docteur ITamy. La
discussion des titres des candidats est fixée au 29
janvier.

Nécropoles romaines au Maroc. — M. Maurice
Besnier, maître de conférences à la Faculté des
Lettres de Caen, adresse à l’Académie une série de
photographies l’elatives à la découverte de nécro-
poles romaines, qui ont été faites dans les envi-
rons de Tanger.

La mission Pelliot. — Le docteur Vaillant,
membre de la mission Pelliot, adresse, par l’en-
tremise de M. Senart, un compte rendu succinct de
ses travaux d’exploration et des fouilles qui ont
été entreprises par MM. Pelliot et Nonetti dans
un certain nombre de sites archéologiques de l’Asie
centrale.
 
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