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La chronique des arts et de la curiosité — 1909

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Nr. 4 (23 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19766#0041
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ET DE LA CURIOSITÉ

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au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, où il obtint
un succès retentissant. Un an après, l’Opéra de
Paris réparait sa cruelle injustice en montant à
son tour Sigurd, où, comme à Bruxelles, la prin-
cipale interprète fut Mme Rose Caron. C’est à cette
artiste que Beyer reconnaissant voulut plus tard
confier le rôle de Salammbô, et il donna de nou-
veau cet ouvrage pour la première fois à Bruxelles,
où M,ûe Rose Caron était engagée (1890). Ces deux
œuvres grandioses ont conquis, par leurs nobles
et vigoureuses beautés, leur charme poétique, une
large place dans notre musique dramatique et dans
l’histoire de la musique moderne.

Pour le concert, Reyer n’a écrit qu’une œuvre :
La Madeleine au désert, exécutée aux Concerts
populaires du Cirque en 1874 et, plus tard, aux
Concerts Lamoureux. Il ne laisse aucune sym-
phonie, ni aucune œuvre de musique de chambre ;
d’autres compositions : cantates, chœurs, pièces
de piano, mélodies, sont peu connues.

Critique musical à partir de 1866 au Journal des
Débats, où il succéda presque immédiatement à
Berlioz, Reyer a donné d’autres articles à plusieurs
journaux et revues — La Revue Française, Le
Courrier de Paris, Le Moniteur Universel, etc.—
où il mettait toute sa passion ardente et sa verve
combative ; et certaines même de ses études — sur
Fidelio, sur Lohengrin, son feuilleton sur la mort
de Berlioz — comptent, dit M. Gabriel Fauré, « parmi
les plus belles pages de la critique française ». U a
écrit aussi, sous le titre Notes de musique, un
amusant volume de souvenirs rapportés d’une
mission en Allemagne.

Reyer avait été élu, en 18/6, membre de l'Acadé-
mie des Beaux-Arts, succédant à Félicien David
dans le fauteuil qui avait appartenu à Berlioz, son
ami et son maître préféré. Il avait été élevé derniè-
rement à la dignité de grand-croix de la Légion
d’honneur.

Nous avons le regret d'annoncer la mort, à La-
bastide d’Anjou, près Castelnaudary, à l’âge de
quatre-vingt-sept ans, de M. Jules Buisson, an-
cien député de l’Aude, membre de l’Académie des
Jeux floraux, qui fut un délicat lettré et un artiste
et collabora à notre Gazette.

Il avait débuté par une étude sur Puvis de Cha-
vannes et il pratiqua l’art de l’illustration et de la
gravure avec un talent véritable : il a orné d’eaux-
fortes colorées certains livres des poètes et conteurs
normands Ernest Prarond, Gustave de Vavasseur,
les Contes de Jean de Falaise (pseudonyme de
Philippe de Chennevières) ; il a gravé aussi un
admirable portrait de Corneille. Mais son œuvre
la plus fameuse est son Musée des Souverains,
recueil de portraits-charges, extrêmement vivants et
spirituels, de ses collègues de l'Assemblée nationale
de 1870. Il a donné dans notre revue une étude sur
Jean-Baptiste Ticpolo et Dominique Tiepolo (1895),
et, au lendemain de la mort de Puvis de Chavan-
nes (1899), un article de souvenirs sur le maître
qui avait été son ami.

TRIBUNAUX

A PROPOS D’ON TABLEAU CÉLÈBRE

La lre chambre de la Cour, présidée par M. Bon
net, a dit, la semaine dernière, le dernier mot dans

un procès qui fut jugé en première instance en
1906.

M. Roybet avait exécuté, sous le nom de M. Fré-
déric Humbert, un tableau devenu célèbre, Mn° de
Hautefort présentée à Louis XIII, dont quelques-
uns des personnages représentaient des membres
de la famille Humbert. Ce tableau obtint au Salon
de 1890 une médaille.

Lors de l’affaire Humbert et de la vente des
meubles et objets d’art contenus dans l'hôtel de
l’avenue de la Grande-Armée et dans le château des
Vives-Eaux, cette toile fut achetée par M. Danton,
marchand de tableaux, qui, d’accord avec son
auteur véritable qui les signa, en fit deux toiles :
Bénédiction à la Cour et Le Cardinal attendant
le roi. M. Viguier s’en rendit acquéreur pour la
somme de 108.000 fr.; mais cette opération se
compliqua d’un échange d’immeubles et de procès
à l’issue desquels M. Roybet s’engagea à donner
à M. Viguier, en échange de la Bénédiction à la
Cour et du Cardinal attendant le roi, deux ta-
bleaux conçus et peints en sa manière ordinaire
et de valeur équivalente. II livra un Bourgmestre
et un Gentilhomme.

Ces toiles ne plurent point à M. Viguier qui,
prétendant que M. Roybet n’avait pas tenu son
engagement, l’assigna pour obtenir cette exécution
ou, à défaut, des dommages-intérêts. Le marchand
de tableaux, M. Danton, avait été également mis
en cause.

Cette demande fut rejetée. Appel ayant été inter-
jeté, la Cour, après avoir entendu les plaidoiries
de Mes Poignard .pour M. Viguier, Coulon pour
M. Danton, et Viraut, pour M. Roybet, vient de
confirmer la décision des premiers juges.

MOUVEMENT DES ARTS

Collection de M. X...

(Suite et fin) (1)

Anciennes porcelaines et biscuits de Sèvres. —

79. Pâte tendre. Tasse mignonnette et soucoupe,
décor en couleur de guirlandes de fleurs. Niquet,
décorateur, Vandé, doreur. .Année 1772: 650. —

80. Pâte tendre. Plateau ovale, trophée et attributs
de l’amour et jardinage en camaïeu violet sur
fond vert. Bordure à médaillons. Année 1786 : 415.
— 84. Biscuit pâte tendre. Groupe : sujet galant,
berger et bergère. Modèle de Fernex : 985. — 85.
Biscuit pâte tendre. La Belle Provençale. Marque
en creux : L. R. 19 (Le Riche) : 905. — 86. Pâte
tendre. Tasse à deux anses, évasée, et présentoir ;
rosaces par compartiments à fond bleu et fond
noir, gerbes de roses et marguerites. Bordure à
liserons sur fond jaune. Décor par Commeidn.
Année 1790 : 800. — 87. Pâte tendre. Écuelle à
bouillon et présentoir, guirlande de fleurs et nœuds
de rubans. Bordure à quadrillé d’or sur fond bleu.
Micaud, décorateur. Année 1766 : 3.050.

Anciennes faïences, terre cuite. — 89. Alcora.
Bénitier octogonal, fronton à coquille et rinceaux
feuillagés, décor en couleur : 730.— 90. Delft. Paire
de corbeilles rondes, ajourées, faites de dauphins.
Décor en couleur rehaussée de dorure, et person-
nages figurant la Jeunesse et l’Age mûr, en cos-

(1) V. Chronique des Arts du 16 janvier 1908.
 
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