Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1910

DOI Heft:
Nr. 1 (1 Janvier)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0013
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ET DE LA CURIOSITE

3

murs. L’art de M. Metliey, en effet, — et c’est là
ce qui fait sa force, — n’est pas un art de vitrine et
de bibelot ; il rayonne comme un foyer qui
nécessairement ornera nos demeures modernes,
claires, aérées; ces demeures l’appellent, comme
il appelle autour de lui les œuvres des peintres
modernes. Il est un exemple réconfortant de ce
que peut l’application hardie des principes an-
ciens, soutenue par une imagination jeune.

J.-F. Schnere.
--

Académie des Inscriptions

Séance du 24 décembre

Élection de correspondants nationaux. — L’Aca-
démie élit, en comité secret, correspondants natio-
naux :

M. Clerc, professeur à la Faculté d'Aix-Marseille,
conservateur du Musée Borelli, auteur de travaux
sur l’antiquité grecque et l’histoire delà Provence;

Le R. P. Ronzevalle, de Beyrouth, professeur à
l’Université de Beyrouth, orientaliste, auteur de
travaux sur les antiquités en Syrie ;

Le général de Beylié, commandant les forces mi-
litaires de Saigon, auteur de nombreux travaux
d’exploration en Birmanie, en Mésopotamie, au
Cambodge et en Algérie.

Découverte d’une mosaïque. — Le P. Séjourné,
des missions de la Terre-Sainte, entretient l’Aca-
démie de la découverte d’une mosaïque portant
quatre inscriptions grecques sur le pourtour,
trouvaille qui a été faite à Bettir près Jérusalem.

Société des Antiquaires de France

Séance du 22 décembre

M. le comte Durrieu entretient la Société de la
célèbre Bible peinte de Saint-Paul-hors-les-Murs
et propose une explication des vers du prologue où
est nommé le calligraphe Ingobert.

M. Toutain complète sa communication anté-
rieure sur le cadastre de l’Afrique romaine et ré-
pond aux objections faites par M. Barthel dans une
revue allemande.

M. Pallu de Lessert lit une note de M. Mowat
sur le nom du prétendu dieu gaulois Ogmios qui,
en réalité, devrait se lire « Oglaios ».

M. Moreau de Néris lit une note sur diverses
antiquités romaines qui ont été récemment décou-
vertes à Néris et dans la région.

M. Stein communique la photographie d’une
charte de Robert de Courtenay (1273) qui présente
cette particularité très rare d’être scellée de deux
sceaux du même personnage : l’un ecclésiastique
(il était évêque d’Orléans), l’autre laïque et féodal.

M. Monceaux, de la part du R. P. Delattre, com-
munique des sceaux byzantins récemment trouvés
à Carthage.

CORRESPONDANCE D’ITALIE

LES « EMBELLISSEMENTS » DE ROME

Lors de leur Exposition Universelle de 1911, les
Romains désirent présenter aux nombreux touristes
dont ils espèrent la visite une Rome toute nou-
velle. On se hâte d’achever le monument de Victor-
Emmanuel, lézardé avant que d’être inauguré, et
l’on multiplie les projets. Comme de nombreux
souverains ne sauraient manquer d’accepter son
invitation, la commune de Rome, installée au
('apitoie, aurait voulu éviter à ces hôtes de marque
l’ennui de quitter le palais du sénateur pour ga-
gner celui des conservateurs ou le musée de
Benoît XIV. Aussi le syndic proposait-il de réunir
ces divers édifices par des sortes de ponts. On
avait déjà habitué les Romains à res déguisements
du Capitole lors de la venue de M. Loubet et de
Guillaume II; mais ce n’était que du provisoire;
cette fois, la Ville avait des projets plus durables,
et c’était de bon travertin, de solide calcaire de
Tivoli qu’eussent été construits ccs chefs-d’œuvre.
On se rend compte de l’effet : les trois palais
élevés par le génie de Michel-Ange laissent aper-
cevoir entre eux l’échappée du ciel, puis la masse
brune et verte du Palatin ou l’arc de Septime-
Sévère et les ruines du Forum, tandis que, de
chaque côté, se dressent la loggetta de Vignole et
le portique de Sixte-Quint. Tout cela disparais-
sait. Heureusement, le Conseil supérieur de l’art,
créé en juin dernier par la loi Rava, a tenu ses
premières assises depuis le 26 novembre. Après
un discours où M. Rava a établi le bilan de
1909, a rappelé l’entrée au musée des Thermes de
la statue d’Anzio, l’acbat du Mariage de sainte
Catherine par le Sodoma pour la galerie Corsini,
la substitution de bourses de voyage aux désuètes
médailles, le Conseil a aussitôt discuté la question
des palais capitolins, et, convaincu par les argu-
ments de MM. Boni, Venturi, Gnoli, Calandra et
Molmenti, a repoussé à l’unanimité la proposition
de la commune de Rome.

La commune de Rome, par la bouche de son
syndic, M. Nathan, s’est exprimée en termes vio-
lents contre cette décision. M. Nathan a déclaré
que le projet n’avait pas été examiné. Les mem-
bres de la commission ont protesté et, durant huit
jours, la « Cronaca di Rorna » des divers journaux
fut pleine d'une éloquente polémique. D’ailleurs,
ne se tenant pas pour battu, M. Nathan, dans un
récent discours, affirma que, dessus ou dessous, la
liaison des palais capitolins se ferait. Espérons
que M. Nathan se contentera du sous-sol. L’opi-
nion est fort excitée contre le syndic. On lui repro-
che moins ses projets que les paroles amères dont
il usa envers des artistes célèbres en Italie.

Voici que la querelle se prolonge maintenant
à propos de la « systématisation » de la place
Colonna. II s’agit d’élever un palais en face de la
colonne Aurélienne, où se dressent des masui’es
démasquées par la démolition du palais Piombino.
Plusieurs artistes ont protesté contre les projets
municipaux et le sénateur Monteverde doit inter-
peller le ministère sur « la tutelle des monuments
et objets d’art de Rome et de l’Italie. »

La commune a d’autres constructions pour se
consoler. Bientôt s’ouvrira un concours pour dé-
corer de groupes monumentaux le pont Victor-
Emmanuel. On annonce que 410 sculpteurs sont
 
Annotationen