DOI Heft:
Nr. 14 (2 Avril)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0119
ET DE LA CURIOSITÉ
109
raisse; et elle disparaîtra, la chose est sûre. Je
suppose qu'elle ne laissera pas de regrets...
Signalons la formation d'une nouvelle Société
('Société Musicale Indépendante) dont le but est
de créer un milieu libre où toutes les tentatives
artistiques, sans distinction de genre, de nationalité,
de style ni d’école, recevront bon accueil. Le
comité réunit les noms de MM. G. Fauré, prési-
dent; L. Aubert, A. Gaplet, Roger-Ducasse,
I. Iluré, Ch. Kœchlin, M. Ravel, F. Schmitt,
E. Vieillermag. Une première série de cinq concerts
sera donnée ce printemps même.
Charles Kœchlin.
BIBLIOGRAPHIE
Le Genre satirique, fantastique et licencieux
dans la sculpture flamande et wallonne, par
M. L. Maeterlinck, Paris, J. Schemit. Un vol.
in-8, 884 p. av. 276 fig.
Ce volume, pendaut du précédent livre de l’au-
teur sur Le Genre satirique dans la peinture
flamande, est de nature à intéresser les savants,
les artistes et les curieux de folklore : il a pour
sujet les scènes burlesques que les joyeux ima-
giers flamands et wallons sculptèrent en si grand
nombre sur les « miséricordes » de stalles des
principales églises de l’Europe. Dignes émules de
Thyl Uylenspieghel, ils s’attaquent impartialement
aux abus et aux vices de toutes les classes de la
société, daubant Partisan comme le seigneur, le
clergé, les moines, et jusqu’aux prélats. On recon-
naît dans leurs innombrables caricatures sculptées
l’illustration bizarre de nombreux proverbes fla-
mands, des scènes relatives à la jalousie des métiers,
des parodies grotesques des tournois et des
romans de chevalerie; on y voit mises en action
leurs grosses plaisanteries, souvent peu décen-
tes, les moqueries s’adressant aux défauts fé-
minins, des satires des savants, des médecins et
des usuriers (ceux-ci confondus avec les Juifs),
des scènes de sabbat, où des sorcières s’ébattent
avec Satan....
L’auteur, après avoir reproduit et commenté les
principales « miséricordes » profanes de la Bel-
gique s’occupe aussi des sculptures analogues exis-
tant en France, en Angleterre, en Allemagne, en
Suisse et en Espagne. Grâce à sa connaissance de
l’esthétique, des mœurs et de la langue populaire
de la Flandre, il restitue aux imagiers ambulants
flamands ou brabançons maintes sculptures dont
l’origine était ignorée, expliquant des sujets
qui constituaient jusqu’ici des énigmes indé-
chiffrables pour tous ceux qui ignorent l’ancien
idiome thiois. Ajoutons qu’il a pu utiliser un cer-
tain nombre de pièces d’archives inédites, ainsi
que des documents flamands inaccessibles à la
grande généralité des chercheurs.
Des tables très complètes et un index indiquant
les noms des personnes et des villes citées facili-
tent les recherches dans l’ouvrage.
Ferdinand von Feldego. — Die Plattze und
Straszenanlage von Salzburg. Wien, A. Schroll
et Cie. Un vol. in 4, 2J p. avec 15 ill., 21 plan-
ches et 1 plan.
Peu de villes en Europe peuvent rivaliser avec
Salzbourg comme situation et aspect pittoresques.
Places et rues s’enchevêtrent, se combinent, sem-
ble-t-il, comme au hasard, et cependant de la façon
la plus logique et, en tout cas, la plus heureuse,
ménageant successivement aux regards les pers-
pectives les plus variées, terminées, sur la rive
gauche de la Salzach,parle rocher du Mœnchsberg
au flanc duquel serpente le sentier qui aboutit au
couvent de Nonnberg et au château des anciens
princes-évêques dominant l’idyllique cimetière
Saint-Pierre. Un architecte qu’a séduit la beauté
de cet ensemble, si différent des plans rectilignes
de nos villes modernes, M. Ferdinand von Feldegg,
s’est proposé d’en faire goûter le charme et, en
retraçant succinctement l’historique du développe-
ment de la ville, a fait ressortir au passage le ca-
ractère particulier de chacune de ces rues ou de
ces places. De nombreuses et excellentes vues,
prises avec goût, de la place de la Résidence, de
celle du Dôme, des jardins de Mmbell, des vieil-
les rues de la ville, du cimetière Saint-Pierre, du
Nonnberg, du Iiohensalzburg, etc., illustrent cette
demenstration de la façon la plus persuasive.
A. M.
REVUS DES REVUES
= Repertorium für Kunstwissenschaft (1S07,
lrelivraison) — Donatello et l'antique, par M. Fritz
Burger (1 fig.). Intéressante étude montrant nette-
ment l’influence de quelques monuments antiques
sur les œuvres du grand sculpteur florentin. On
constate,par exemple, des réminiscences delà co-
lonne Trajane sur les bas-reliefs de la Guérison
du paralytique et du Miracle de saint Antoine.
Mêmes remarques pour la Descente du Saint-
E prit sculptée sur la chaire de SanLorenzo. Dans
les Mises au tombeau, Donatello s’est aussi inspiré
souvent de sarcophages représentant la mort de
Méléagre ou les funérailles d’Hector.
= Les Colonnes de bronze de l'église abbatiale
de Corvey, par M. Franz Dibelius. Discussion sur
les textes relatifs aux colonnes de bronze qui au-
raient été commandées vers la fin du x” siècle par
l’évêque Bruno de Verden pour l’abbaye de Corvey
et par l’abbé Thiatmar ou Deuthmar, lequel se
serait adressé au fondeur Gottfried.
= Documents d'archives pour servir à l'histoire
de la peinture à Nuremberg, par M. Albert
Gümbel (fin). Les textes sont extraits des regis-
tres municipaux (1363-1534) et des listes d’imposi-
tions (1392-1440). On note : Fritz, peintre d’Ans-
bach, Hans Heller, Jacob, Heinrich Lienhart,
Konrad Luckempach, Nicolaus d’Uffenheim, Hans
Rotenfels, Veit Stoss, Ulrich, Konrad Walch,
Michel Wiener, Anna et Barbara Wolgemut, Hein-
rich Ziegler, de Spire, etc.
(2e livraison). — Contribution à l'histoire de la
représentation de la Cène dans l'art allemand,
par M. Curt Sachs (lre partie). Etude très savante
basée sur les textes évangéliques et surtout sur
les Mystères.
= Le paysage dans la peinture allemande, par
M. Bcrthold Ilacndcke. I : De 1400 à 1450 envi-
ron. Les premiers essais de paysage apparaissent
109
raisse; et elle disparaîtra, la chose est sûre. Je
suppose qu'elle ne laissera pas de regrets...
Signalons la formation d'une nouvelle Société
('Société Musicale Indépendante) dont le but est
de créer un milieu libre où toutes les tentatives
artistiques, sans distinction de genre, de nationalité,
de style ni d’école, recevront bon accueil. Le
comité réunit les noms de MM. G. Fauré, prési-
dent; L. Aubert, A. Gaplet, Roger-Ducasse,
I. Iluré, Ch. Kœchlin, M. Ravel, F. Schmitt,
E. Vieillermag. Une première série de cinq concerts
sera donnée ce printemps même.
Charles Kœchlin.
BIBLIOGRAPHIE
Le Genre satirique, fantastique et licencieux
dans la sculpture flamande et wallonne, par
M. L. Maeterlinck, Paris, J. Schemit. Un vol.
in-8, 884 p. av. 276 fig.
Ce volume, pendaut du précédent livre de l’au-
teur sur Le Genre satirique dans la peinture
flamande, est de nature à intéresser les savants,
les artistes et les curieux de folklore : il a pour
sujet les scènes burlesques que les joyeux ima-
giers flamands et wallons sculptèrent en si grand
nombre sur les « miséricordes » de stalles des
principales églises de l’Europe. Dignes émules de
Thyl Uylenspieghel, ils s’attaquent impartialement
aux abus et aux vices de toutes les classes de la
société, daubant Partisan comme le seigneur, le
clergé, les moines, et jusqu’aux prélats. On recon-
naît dans leurs innombrables caricatures sculptées
l’illustration bizarre de nombreux proverbes fla-
mands, des scènes relatives à la jalousie des métiers,
des parodies grotesques des tournois et des
romans de chevalerie; on y voit mises en action
leurs grosses plaisanteries, souvent peu décen-
tes, les moqueries s’adressant aux défauts fé-
minins, des satires des savants, des médecins et
des usuriers (ceux-ci confondus avec les Juifs),
des scènes de sabbat, où des sorcières s’ébattent
avec Satan....
L’auteur, après avoir reproduit et commenté les
principales « miséricordes » profanes de la Bel-
gique s’occupe aussi des sculptures analogues exis-
tant en France, en Angleterre, en Allemagne, en
Suisse et en Espagne. Grâce à sa connaissance de
l’esthétique, des mœurs et de la langue populaire
de la Flandre, il restitue aux imagiers ambulants
flamands ou brabançons maintes sculptures dont
l’origine était ignorée, expliquant des sujets
qui constituaient jusqu’ici des énigmes indé-
chiffrables pour tous ceux qui ignorent l’ancien
idiome thiois. Ajoutons qu’il a pu utiliser un cer-
tain nombre de pièces d’archives inédites, ainsi
que des documents flamands inaccessibles à la
grande généralité des chercheurs.
Des tables très complètes et un index indiquant
les noms des personnes et des villes citées facili-
tent les recherches dans l’ouvrage.
Ferdinand von Feldego. — Die Plattze und
Straszenanlage von Salzburg. Wien, A. Schroll
et Cie. Un vol. in 4, 2J p. avec 15 ill., 21 plan-
ches et 1 plan.
Peu de villes en Europe peuvent rivaliser avec
Salzbourg comme situation et aspect pittoresques.
Places et rues s’enchevêtrent, se combinent, sem-
ble-t-il, comme au hasard, et cependant de la façon
la plus logique et, en tout cas, la plus heureuse,
ménageant successivement aux regards les pers-
pectives les plus variées, terminées, sur la rive
gauche de la Salzach,parle rocher du Mœnchsberg
au flanc duquel serpente le sentier qui aboutit au
couvent de Nonnberg et au château des anciens
princes-évêques dominant l’idyllique cimetière
Saint-Pierre. Un architecte qu’a séduit la beauté
de cet ensemble, si différent des plans rectilignes
de nos villes modernes, M. Ferdinand von Feldegg,
s’est proposé d’en faire goûter le charme et, en
retraçant succinctement l’historique du développe-
ment de la ville, a fait ressortir au passage le ca-
ractère particulier de chacune de ces rues ou de
ces places. De nombreuses et excellentes vues,
prises avec goût, de la place de la Résidence, de
celle du Dôme, des jardins de Mmbell, des vieil-
les rues de la ville, du cimetière Saint-Pierre, du
Nonnberg, du Iiohensalzburg, etc., illustrent cette
demenstration de la façon la plus persuasive.
A. M.
REVUS DES REVUES
= Repertorium für Kunstwissenschaft (1S07,
lrelivraison) — Donatello et l'antique, par M. Fritz
Burger (1 fig.). Intéressante étude montrant nette-
ment l’influence de quelques monuments antiques
sur les œuvres du grand sculpteur florentin. On
constate,par exemple, des réminiscences delà co-
lonne Trajane sur les bas-reliefs de la Guérison
du paralytique et du Miracle de saint Antoine.
Mêmes remarques pour la Descente du Saint-
E prit sculptée sur la chaire de SanLorenzo. Dans
les Mises au tombeau, Donatello s’est aussi inspiré
souvent de sarcophages représentant la mort de
Méléagre ou les funérailles d’Hector.
= Les Colonnes de bronze de l'église abbatiale
de Corvey, par M. Franz Dibelius. Discussion sur
les textes relatifs aux colonnes de bronze qui au-
raient été commandées vers la fin du x” siècle par
l’évêque Bruno de Verden pour l’abbaye de Corvey
et par l’abbé Thiatmar ou Deuthmar, lequel se
serait adressé au fondeur Gottfried.
= Documents d'archives pour servir à l'histoire
de la peinture à Nuremberg, par M. Albert
Gümbel (fin). Les textes sont extraits des regis-
tres municipaux (1363-1534) et des listes d’imposi-
tions (1392-1440). On note : Fritz, peintre d’Ans-
bach, Hans Heller, Jacob, Heinrich Lienhart,
Konrad Luckempach, Nicolaus d’Uffenheim, Hans
Rotenfels, Veit Stoss, Ulrich, Konrad Walch,
Michel Wiener, Anna et Barbara Wolgemut, Hein-
rich Ziegler, de Spire, etc.
(2e livraison). — Contribution à l'histoire de la
représentation de la Cène dans l'art allemand,
par M. Curt Sachs (lre partie). Etude très savante
basée sur les textes évangéliques et surtout sur
les Mystères.
= Le paysage dans la peinture allemande, par
M. Bcrthold Ilacndcke. I : De 1400 à 1450 envi-
ron. Les premiers essais de paysage apparaissent