DOI issue:
Nr. 34 (5 Novembre)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0278
208
LA CHRONIQUE DES ARTS
peu de qualités picturales. Souvenir aussi, la qua-
lité particulière et brillante des rouges pourprés.
Les paysages sont d’un dessin mou et cahoté,
d’une facture papillotante, d’une couleur lourde
et bouchée. Mais l’étude d’un léger chapeau de
mousseline noire, vivement indiqué sur une toile
d’ocre jaune, est spirituelle et agréable, et le por-
trait de l’auteur par lui-même a du caractère et
de la tenue.
Henry Bidou.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 22 octobre
Candidatures. — L’Académie a classé dans l’or-
dre suivant les candidats aux fauteuils vacants
par suite du décès de MM. Georges Berger, mem-
bre libre, et Charles Lenepveu, membre titulaire
de la section de composition musicale :
1° Au fauteuil Berger : en première ligne, M. de
Fourcaud ; en deuxième ligne, M. Gonse ; en troi-
sième ligne ex-æquo, MM. Homolle et Soubies ;
en quatrième ligne, M. Marius Vachon. A ces
noms l’Académie a ajouté ceux de MM. Augé de
Lassus, Stanislas Lami, Mounet-Sully et Gh. Nor-
mand ;
2° Au fauteuil Ch. Lenepveu : en première ligne,
M. AVidor ; en seconde ligne, M. Charles Lefebvre;
en troisième ligne, M. Pierné ; en quatrième ligne,
M. Messager; en cinquième ligne, M. Maréchal.
A ces noms, l’Académie a ajouté celui de M. Pes-
sard.
Prix Roux. — Le premier prix du concours
Roux (enluminure), dont le sujet était «frontispice
pour les Bucoliques de Virgile », a été décerné
à MUo Lambrette, élève de MM. Merson et P. Le-
roy ; le deuxième prix à MUe Lévy, élève de Mlle
Burdif ; le troisième prix à M. Galle, élève de
M. Cormon.
Séance du 29 octobre
Elections. — Api’ès dix tours de scrutin aux-
quels ont pris part 38 votants, M. Homolle, direc-
teur des Musées nationaux, a été élu, par 20 voix,
contre 16 accordées à M. Gonse et 4 à M. de Four-
caud, membre libre de l’Académie, en remplace-
ment de M. Georges Berger.
Procédant ensuite à l’élection du successeur de
M. Charles Lenepveu, membre titulaire de la sec-
tion de composition musicale, l’Académie a élu,
après cinq tours de scrutin auxquels ont pris part
32 votants, M. Charles Widor, qui a obtenu 21
voix, contre 7 à M. Ch. Lefebvre et 4 à M. Pierné.
Académie des Inscriptions
Séance du 21 octobre
Protestation contre un vandalisme.— M. Gsell,
correspondant à l’Académie et professeur à la
Faculté des Lettres d’Alger, adresse à la Compa-
gnie une lettre dans laquelle il proteste contre le
projet de démolition de deux mosquées du xi° et
du xii' siècle, qui est au tableau des travaux d’édi-
lité qu’on se propose d’exécuter à Alger. Ces deux
édifices, qui sont classés comme monuments his-
toriques, étant des souvenirs précieux de l’art
musulman, il prie l’Académie de prendre en main
cette cause et d’empêcher cet acte de vandalisme.
S’élevant avec force contre ce projet, l’Académie
décide d’intervenir au plus tôt auprès de M. le
ministre de l’Instruction publique et de M. le
gouverneur général de l’Algérie, qui, espère-t-elle,
ne voudront pas en permettre l’accomplissement..
La réplique de la « Vierge aux rochers » de Léo-
nard de Vinci. — M. Salomon Reinach commente le
texte récemment publié delà commande du 25 avril
1483 où Léonard de Vinci, récemment arrivé à Milan,
et aidé des deux frères milanais de Prédis, s’enga-
geait à fournir, dans un délai de neuf mois, pour
le prix de 800 livres, à la confrérie San Francesco
de Milan une grande peinture à volets représentant
la Vierge de la Conception et l’Enfant Jésus en-
tourés de deux prophètes avec huit anges musi-
ciens et chanteurs. Ce n’est pas au bout de neuf
mois, mais au bout de neuf ans que le maître
florentin se décida à remplir son engagement et
encore, au lieu de livrer le tableau attendu, il se
borna à donner aux Milanais une réplique de la
Vierge aux rochers avec saint Jean qu’il avait
peinte pour Florence de 1480 à 1483 ; non content
de manquer ainsi à sa promesse, il réclama à la
confrérie mécontente une indemnité supplémen-
taire qu’elle ne lui devait pas. Le muséedu Louvre
possède aujourd’hui la Vierge aux rochers peinte,.
tout d’abord, à Florence par Léonard ; la National
Gallery de Londres a la réplique faite par lui pour
Milan.
Société des Antiquaires de France
Séance du 21 septembre
M. le chanoine Durville énumère les constata-
tions, pleines d’intérêt pour l’histoire de Nantes,
qu’il a pu faire au cours de la démolition de l’évê-
ché de cette ville. Des fragments de murs ont été
retrouvés, construits en pierres cubiques dont
quelques-unes provenaient d’édifices antérieurs
calcinés par un incendie; ces murs ainsi composés
doivent avoir appartenu au précédent évêché
construit dans la première moitié du xne siècle. A
un étage inférieur a apparu le mur de l’enceinte
gallo-romaine sur lequel s’appuie la cathédrale ;
admirablement conservé, il mesure en cet en-
droit jusqu’à 4 m. 28 d’épaisseur. Au niveau de ce
mur un chapiteau de marbre blanc d’ordre compo-
site, orné d'un fleuron à trois feuilles trilobées,,
provient peut-être de l’église élevée au vie siècle-
par saint Félix, décrite par Fortunat et brûlée en
853 par les Normands. Des fûts de colonnes en
marbre gris, vert ou rouge des Pyrénées en pro-
viennent également. La porte gallo-romaine, cou-
ronnée au xiv' siècle, se trouve encore assez bien
conservée : elle est jointe à un manoir de la Re-
naissance qui présente une silhouette originale. Il
est à espérer que tout cela ne va pas disparaître,,
au grand détriment du charme de ce site et de
l’histoire régionale.
La Société s’associe pleinement au vœu exprimé
par M. le chanoine Durville pour la conservation
du manoir de Guillaume Guéguen où pourrait être
installé un musée local, et pour celle, également
nécessaire, du mur gallo-romain. M. Héron de Yil-
lefosse, président, promet son concours personnel
auprès de la Commission des monuments histo-
riques pour amener les classements voulus, si
l’initiative en est prise à Nantes.
LA CHRONIQUE DES ARTS
peu de qualités picturales. Souvenir aussi, la qua-
lité particulière et brillante des rouges pourprés.
Les paysages sont d’un dessin mou et cahoté,
d’une facture papillotante, d’une couleur lourde
et bouchée. Mais l’étude d’un léger chapeau de
mousseline noire, vivement indiqué sur une toile
d’ocre jaune, est spirituelle et agréable, et le por-
trait de l’auteur par lui-même a du caractère et
de la tenue.
Henry Bidou.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 22 octobre
Candidatures. — L’Académie a classé dans l’or-
dre suivant les candidats aux fauteuils vacants
par suite du décès de MM. Georges Berger, mem-
bre libre, et Charles Lenepveu, membre titulaire
de la section de composition musicale :
1° Au fauteuil Berger : en première ligne, M. de
Fourcaud ; en deuxième ligne, M. Gonse ; en troi-
sième ligne ex-æquo, MM. Homolle et Soubies ;
en quatrième ligne, M. Marius Vachon. A ces
noms l’Académie a ajouté ceux de MM. Augé de
Lassus, Stanislas Lami, Mounet-Sully et Gh. Nor-
mand ;
2° Au fauteuil Ch. Lenepveu : en première ligne,
M. AVidor ; en seconde ligne, M. Charles Lefebvre;
en troisième ligne, M. Pierné ; en quatrième ligne,
M. Messager; en cinquième ligne, M. Maréchal.
A ces noms, l’Académie a ajouté celui de M. Pes-
sard.
Prix Roux. — Le premier prix du concours
Roux (enluminure), dont le sujet était «frontispice
pour les Bucoliques de Virgile », a été décerné
à MUo Lambrette, élève de MM. Merson et P. Le-
roy ; le deuxième prix à MUe Lévy, élève de Mlle
Burdif ; le troisième prix à M. Galle, élève de
M. Cormon.
Séance du 29 octobre
Elections. — Api’ès dix tours de scrutin aux-
quels ont pris part 38 votants, M. Homolle, direc-
teur des Musées nationaux, a été élu, par 20 voix,
contre 16 accordées à M. Gonse et 4 à M. de Four-
caud, membre libre de l’Académie, en remplace-
ment de M. Georges Berger.
Procédant ensuite à l’élection du successeur de
M. Charles Lenepveu, membre titulaire de la sec-
tion de composition musicale, l’Académie a élu,
après cinq tours de scrutin auxquels ont pris part
32 votants, M. Charles Widor, qui a obtenu 21
voix, contre 7 à M. Ch. Lefebvre et 4 à M. Pierné.
Académie des Inscriptions
Séance du 21 octobre
Protestation contre un vandalisme.— M. Gsell,
correspondant à l’Académie et professeur à la
Faculté des Lettres d’Alger, adresse à la Compa-
gnie une lettre dans laquelle il proteste contre le
projet de démolition de deux mosquées du xi° et
du xii' siècle, qui est au tableau des travaux d’édi-
lité qu’on se propose d’exécuter à Alger. Ces deux
édifices, qui sont classés comme monuments his-
toriques, étant des souvenirs précieux de l’art
musulman, il prie l’Académie de prendre en main
cette cause et d’empêcher cet acte de vandalisme.
S’élevant avec force contre ce projet, l’Académie
décide d’intervenir au plus tôt auprès de M. le
ministre de l’Instruction publique et de M. le
gouverneur général de l’Algérie, qui, espère-t-elle,
ne voudront pas en permettre l’accomplissement..
La réplique de la « Vierge aux rochers » de Léo-
nard de Vinci. — M. Salomon Reinach commente le
texte récemment publié delà commande du 25 avril
1483 où Léonard de Vinci, récemment arrivé à Milan,
et aidé des deux frères milanais de Prédis, s’enga-
geait à fournir, dans un délai de neuf mois, pour
le prix de 800 livres, à la confrérie San Francesco
de Milan une grande peinture à volets représentant
la Vierge de la Conception et l’Enfant Jésus en-
tourés de deux prophètes avec huit anges musi-
ciens et chanteurs. Ce n’est pas au bout de neuf
mois, mais au bout de neuf ans que le maître
florentin se décida à remplir son engagement et
encore, au lieu de livrer le tableau attendu, il se
borna à donner aux Milanais une réplique de la
Vierge aux rochers avec saint Jean qu’il avait
peinte pour Florence de 1480 à 1483 ; non content
de manquer ainsi à sa promesse, il réclama à la
confrérie mécontente une indemnité supplémen-
taire qu’elle ne lui devait pas. Le muséedu Louvre
possède aujourd’hui la Vierge aux rochers peinte,.
tout d’abord, à Florence par Léonard ; la National
Gallery de Londres a la réplique faite par lui pour
Milan.
Société des Antiquaires de France
Séance du 21 septembre
M. le chanoine Durville énumère les constata-
tions, pleines d’intérêt pour l’histoire de Nantes,
qu’il a pu faire au cours de la démolition de l’évê-
ché de cette ville. Des fragments de murs ont été
retrouvés, construits en pierres cubiques dont
quelques-unes provenaient d’édifices antérieurs
calcinés par un incendie; ces murs ainsi composés
doivent avoir appartenu au précédent évêché
construit dans la première moitié du xne siècle. A
un étage inférieur a apparu le mur de l’enceinte
gallo-romaine sur lequel s’appuie la cathédrale ;
admirablement conservé, il mesure en cet en-
droit jusqu’à 4 m. 28 d’épaisseur. Au niveau de ce
mur un chapiteau de marbre blanc d’ordre compo-
site, orné d'un fleuron à trois feuilles trilobées,,
provient peut-être de l’église élevée au vie siècle-
par saint Félix, décrite par Fortunat et brûlée en
853 par les Normands. Des fûts de colonnes en
marbre gris, vert ou rouge des Pyrénées en pro-
viennent également. La porte gallo-romaine, cou-
ronnée au xiv' siècle, se trouve encore assez bien
conservée : elle est jointe à un manoir de la Re-
naissance qui présente une silhouette originale. Il
est à espérer que tout cela ne va pas disparaître,,
au grand détriment du charme de ce site et de
l’histoire régionale.
La Société s’associe pleinement au vœu exprimé
par M. le chanoine Durville pour la conservation
du manoir de Guillaume Guéguen où pourrait être
installé un musée local, et pour celle, également
nécessaire, du mur gallo-romain. M. Héron de Yil-
lefosse, président, promet son concours personnel
auprès de la Commission des monuments histo-
riques pour amener les classements voulus, si
l’initiative en est prise à Nantes.