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La chronique des arts et de la curiosité — 1920

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Nr. 21 (31 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25680#0201

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ET DE LA CURIOSITÉ

177

découverte de ce texte d’archives, à situer la date on
furent exécutés les cartons de ces Chasses, entre les
limites précises des derniers mois de 1527 et du prin-
temps de 1533. — Ce savant mémoire, en dehors de
plusieurs autres remarques nouvelles intéressantes
au sujet de ces tapisseries, apporte une pleine justi-
fication aux conclusions et aux précisions de M. P.
Alfassa.

E. M.

--• -

CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

La classe des Beaux-Arts de l’Académie de Belgi-
que a célébré son 75e. anniversaire par des récep-
tions fort réussies et par une exposition bien choisie
de quelques œuvres d’académiciens décédés. On
voyait là, entre autres, l’esquisse (datée,de 1831)
d’une réplique du célèbre tableau de G. Wappers
Le dévouement de van der Werf bourgmestre de Leyde
actuellement au musée d’Utrecht. On sait que Wap-
pers l’exécuta en 1830, au retour de son voyage à
Paris sous l’influence de l’école de Delacroix et de
Deveria avant L’épisode des journées de septembre
conservé au Musée de Bruxelles. Ce fut la pre-
mière œuvre romantique de l’école belge ; exposée
au mois d’août 1830, quelques semaines après la
Révolution de Paris, quelques jours avant le soulè-
vement qui devait donner l’indépend.ance à la Bel-
gique, elle suscita un immense enthousiasme,
annonça le triomphe des nouveaux principes et la
fin des pâles imitateurs de David. Il est heureux que
la Belgique conserve au moins une esquisse de ce
tableau si important qui fut « une barricade dans
l’art » suivant l’heureuse expression de Lemonnier.
On remarquait aussi des dessins de Verboeckhoven,
l’animalier (1799-1845), études de renard et études
de mouton faites d’après nature avec une conscience
et une ferveur qui pourraient donner à réfléchir à
beaucoup de nos jeunes artistes, si le souci du
« métier » et de la «technique » n’était si malheu-
reusement dédaigné aujourd’hui. A côté de savou-
reux Stevens, de portraits de famille ou d’esquisses
d’AlfredCluysenaar, montrant mieux ses vraies qua-
lités que ses grandes toiles d’histoire, à côté d’œu-
vres de Navez de Gallait, d’IIennebicq, de Portaels
et de bien d’autres académiciens, l’on s’arrêtai t de-
vant un merveilleux Constantin Meunier : Char-
bonnage sous la neige ; jamais le peintre, semble-
t-il, ne fut mieux inspiré que par cette blancheur
et cette clarté joyeuse tout à coup répandue sur le
noir pays borin ; l’artiste a laissé percer dans
cette œuvre son émotion devant la subite transfor-
mation des durs paysages qu’il affectionnait par-
dessus tout ; et des délicatesses de couleur, des
transparences -d’atmosphère, une lumière fine et
nuancée dispensée partout faisait de cette petite
toile un résumé charmant et précieux des belles
qualités du grand maître.

Le Cercle ariistique et littéraire de Gand vient
d’organiser grâce à la collaboration d’un actif comité
de dames présidé par Mmo Ocket une remarquable
exposition de VEnfant dans l’Art. Il y avait là des.
œuvres de premier ordre. Le manque de place nous
force malheureusement à en reporter le compte
rendu à une prochaine chronique.

Edouard Michel

-œ>—- —<o >—-

BIBLIOGRAPHIE

Winifred E. IIowe. — A history of the Metro-
politan Muséum of Art. New-York. 1913. In-8

ill., x-361 p.

Le Metropolitan de New-York, l’un des plus jeu-
nes parmi les grands Musées du monde, s’est déve-
loppé avec une rapidité prodigieuse pendant sa
courte existence de cinquante ans, que jalonnent ses
accroissements successifs : inauguration du bâtiment
' central en 1880 (jusque-là les collections avaient été
hébergées d’abord au Dodworth Building, 1871-
187.3, puis à la Douglas Mansion, 1878-9), ouverture
de l’aile Sud 1888, de l’aile Nord 1894, de l’aile Est
1902, des annexes E-II, 1904-1912. S’il n’est pas en-
core comparable, par sa richesse en chefs-d’œuvre,
aux anciennes collections de Rome, de Paris, de
Londres, de Vienne, etc., il leur est, à bien des
égards, supérieur par la clarté de l’ordonnance et
l’ampleur extensible de l’installation, par l’abon-
dance des expositions « temporaires » dont quel-
ques-unes finissent par s’incorporer définitivement à
son patrimoine, et surtout par l’énergie avec laquelle
il a poursuivi sa mission éducatrice, par l’institu-
tion de conférences, qui, dès sa création, firent par-
tie de son programme, par les liens étroits qu’il a su
nouer avec le monde des écoles, l’importance de sa
bibliothèque, l’activité de son service photographi-
que, le Bulletin fondé en 1905, que "beaucoup de
Musées d’Europe pourraient lui envier.

Après plusieurs tentatives prématurées — dont la
plus ancienne remonte à l’an 1791 (Taœmany
Society), et dont quelques-unes subsistent encore
avec des objets spéciaux (Musées de la Ilistorical
Society, de l’American art Union, Cooper Muséum
for the arts of décoration) — l’initiative décisive fut
prise à Paris, au cours d’un dîner, en 1866, par John
Jay ; poursuivie avec ténacité par l’Union League
Club, elle aboutit à l’acte d’incorporation du 13 avril
1870. Le premier noyau de la galerie de peinture
fut constitué cette année même, grâce à la panique
créée chez les amateurs par l’explosion de la guerre
franco-allemande. Trois .collections, une belge, deux
parisiennes, et dont, chose curieuse, M. IIowe ne
nous révèle pas les noms (p. 136), furent, sur le con-
seil de l’expert belge Leroy, acquises alors par le
célèbre collectionneur Blodgett et rétrocédées par lui
au Musée. Je tiens à rappeler que cette acquisition
importante — immédiatement divulguée par un
album, illustré de gravures de Jacquemart — fut
aussitôt signalée etexcellemment commentée dans la
Gazette par Louis Descamps ; ses deux articles de
janvier et mai 1872, par endroits prophétiques, se
relisent encore avec un vif intérêt.

Le Musée Métropolitain est une société privée,
mais subventionnée par la cité de New-York : la
subvention annuelle, d’abord de 15.000 dollars, a été
portée progressivement à 70.000. C’est aussi la cité
de New York qui a supporté à peu près entièrement
les frais de construction des bâtiments. Mais, bien
entendu, ce n’est pas avec les intérêts du capital
initial de 230.060 dollars, ni avec les cotisations des
membres, ni même avec le produit des droits d’en-
trée qu’ont pu être acquises les nombreuses collec-
) tions de toute sorte qui, peu à peu, ont peuplé les
différentes sections et dont la simple énumération
| dépasserait les bornes de ce compte rendu-: les
dons et les legs, soit d’œuvres d’art, soit de capi-
j taux destinés à des achats, ont joué ici le rôle prin-
1 ci pal, et parmi ces libéralités il y en a eu de prin-
 
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