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178

LA CHRONIQUE DES ARTS

cières : legs Rogers de 7 millions (de dollars), legs
Hewit, de 1 million et demi, legs Kennedy de 2 mil-
lions, don Lcland de 1 million, dons Marquand,
Hearn, Morgan, etc. Le capital disponible dépassait
en 1912 10 millions de dollars, le budget adminis-
tratif s’élevait à350.000.;.... et le Conseil crie au
déficit !

Le Musée, qui n’a afc jusqu’à présent que 3 direc-
teurs— le général di Gesnola (1880-1904), Caspar
Clarke (1905), E. Robinson (1910) —- est gouverné
par un conseil de Trustées dont le président est soi-
gneusement choisi parmi les mécènes éclairés et
bienfaisants qui sont un trait si caractéristique de
l’Amérique moderne : John Johnston, H. Marquand,
F. Rhinelander, J.-P. Morgan, de Forest, ont succes-
sivement exercé ces fonctions au grand bénéfice de
l’institution. L’avenir s’ouvre devant elle, large et
brillant, et tous ceux, comme le signataire de ces
lignes, qui y ont reçu l’hospitalité ou pris la parole
peuvent porter témoignage de l’esprit libéral, progres-
sif, vraiment scientifique qui l’anime dans toutes les
parties. Je ne suis donc pas disposé à m’associer au
cliché qui déploré l’exode vers l’Amérique des chefs-
d’œuvre de Part européen quand je vois avec quel
soin ils y sont conservés et mis en lumière. Et
New-York est plus près de Paris aujourd’hui que ne
l’était Rome il y a un siècle.

Le livre de M. Howe, qui s’arrête malheureusement
en 1912, retrace avec intérêt l’histoire que nous ve-
nons de résumer, et la fait précéder d.c celle des éta-
blissements précurseurs duMusée. L’aridité des docu-
ments officiels èst égayée par de copieux extraits des
journaux contemporains et par des illustrations bien
choisies. Peut-être regrettera-t-on l’absence d’une
bibliographie et d’un répertoire des catalogues ou
guides existants ; mais cette lacune et plusieurs
autres pourront être comblées dans une nouvelle
édition que les progrès rapides réalisés depuis 1913
ne tarderont pas à rendre nécessaire.

T. R.

Les accroissements des Musées nationaux
français. Le Musée du Louvre depuis 1914.

-— Préface de L. Barthou, notices par les conscr-'
vateurs, etc. — Paris et New-York, Demotte, 191 9
1920. 2 vol. in-fol. de 100 pl.

Rien souvent on a exprimé le regret que nos Mu-
sées nationaux n’eussent pas à leur disposition —

•— comme plusieurs Musées étrangers d’Europe ou
d’Amérique — un Annuaire ou Bulletin, rédigé par
des plumes compétentes et copieusement illustré,
pour tenir le public au courant de leurs acquisitions,
de leurs remaniements et en général de leur vie
artistique. Une publication périodique de ce genre,
tentée avant la guerre, a été entraînée dans le cata-
clysme qui a englouti tant d’œuVres belles ou utiles
et n’â pas pu renaître depuis. En attendant que le
directeur actuel des Musées nationaux puisse réali-
ser le projet qu’on lui prête de la ressusciter, voici
qu’un simple éditeur (doublé, il esterai, d’un « anti-
quaire » considérable) nous donne, par ses moyens
privés, ce magnifique album où se reflète toute
l’existence du Louvre pendant les cinq années de
guerre 1914-1919. Pour un Musée, vivre, c’est surtout
croître et, en effet, le principal de l’ouvrage est con-
sacré aux acquisitions de ces cinq mémorables
années, acquisitions dont le nombre aussi bien que
la valeur fait honneur au discernement du Conser-
vatoire non moins qu’à la générosité clairvoyante de

ses bienfaiteurs. On retrouvera 'avec joie dans ces
cent superbes héliogravures presque toutes les œu-
vres de sculpture, de peinture, de dessin, d’art dé-
coratif qui sont venues enrichir la collection natio-
nale et dont une partie seu'ement avait pu être
groupée dans la mémorable exposition de la salle La
Caze : c’est vraiment une admirable moisson. Les
brèves notices qui accompagnent les planches sont,
sans exception, dues aux conservateurs qui ont pro-
posé l’acquisition de l’œuvre : c’est assez dire avec
quelle compétence elles snnt rédigées. Enfin, une
préface due à la plume alerte de M. Louis Rarlbou,
retrace A grands traits l’histoire si mouvementée,
parfois si dramatique, du Musée pendant cette crise
nationale, ses deux exodes et ses deux rapatriements.
L’épisode de Toulouse mérite unemonographie plus
développée, que nous attendons d’uirde ceux dont
le dévouement héroïque et modeste a su assurer, dans
ce dur exil, la préservation de nos chefs-d’œuvre.

Puisque M. Henri Rivière, à qui l’exécution de ce
bel ouvrage a été confiée, annonce l’intention de lui
donner une suite, et même une suite périodique, je
me permets de lui conseiller de surveiller avec une
attention encore plus sévère la correction typogra-
phique qui, dans une publication si artistique, si
somptueuse et, par-dessus le marché, quasi officielle,
devrait être irréprochable. On est surpris de lire dans
la notice de M. Rarthou que la deuxième marche des
armées allemandes sur Paris eut lieu en 1917 (p. 2). On
apprend avec encore plus d’intérêt (pl. 30) que Dela-
croix, auteur de tant de chefs-d’œuvre, est mort en
1803, c’est-à-dire à l’âge de cinq ans. Par compen-
sation, sans doute, Chassériau n’avait que vingt-cinq
ans en 1884 (pl. 58), ce qui nous permettrait d’es-
pérer que ce délicieux artiste est encore parmi nous...
Simples coquilles, dira-t-on ; évidemment ; mais
M. Demotte ne doit s’en prendre qu’à lui-même si
! son livre, en évoquant l’image de la perfection,
I exaspère les exigences de notre admiration sympa-
thique et reconnaissante.

T. R.

Abel Fabre. — Pages d’art chrétien. Nouvelle
édition. -— Paris, Bonne Presse, in-8, 640 p., av.
403 fig. (20 fr.).

Nous avons signalé ici, au fur et à mesure de leur
apparition en cinq fascicules séparés, ces études sur
l’histoire de l’art chrétien (architecture, peinture,
sculpture, iconographie) et nous en avons dit les qua-
lités de sûre érudition, de clarté et d’intérêt.. On a plai-
sir à les retrouver réunis aujourd’hui dans un seul
volume édité avec luxe, où elles se présentent sous
une forme plus ordonnée, avec des remaniements
qui les ont mises à jour, des chapitres supplémen-
taires et des illustrations nouvelles.

L’ouvrage comprend cinq parties : La préparation
romane-, La floraison gothique] L’iconographie chré-
tienne-, La peinture religieuse -, La décoration mo-
derne. 11 intéressera aussi bien les spécialistes et
les artistes que le grand public, et nous le recom-
mandons vivement à tous ceux qui sur ces questions
d’histoire et d’esthétique religieuses désirent un
ensemble de documents et de doctrines méritant
toute confiance.

A. M
 
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