Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1922

DOI issue:
Nr. 6 (31 Mars)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25682#0054
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
4b

CHRONIQUE DES ARTS

CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

L’exposition du Burlington Fine Arts Club

Souvent, dans le passé, les expositions d’hiver
-organisées au Burlington Club ont été modestes et
intimes dans leur objectif ; elles se composaient d’une
vingtaine de tableaux avec quelques pièces de mobilier
décoratif et un petit nombre d’objets d’art divers.

Comme pour souligner le dilettantisme peu exigeant
des membres qui fréquentaient le club avec quelque
assiduité, les catalogues d’hiver étaient d’ordinaire
minces et même indigents. Car, jusque dans ces
toutes dernières années, les étrangers n’étaient pas
admis en hiver à moins d’être accompagnés par un
membre.

D’autre part les réunions d’œuvres choisies avec
rsoin et groupées dans l’ordre chronologique, qui ont
joué un rôle si important dans l'histoire du club,
conformément aux intentions mûrement délibérées de
ses fondateurs, pendant le dernier demi-siècle, ont
été généralement réservées pour les mois d’avril, de
mai et de juin.

A ces occasions un catalogue scientifique et bien
proportionné était invariablement rédigé par les efforts
réunis d’un petit sous-comité d’exposjtion.

Presque toujours ces catalogues étaient réimprimés
trois mois plus tard et illustrés d’un certain nombre
de planches hors texte. Très rarement on a organisé
ici des expositions consacrées à une personnalité
unique, comme par exemple celle de C. W. Furze
-en 1906 ; et celle-ci eut lieu en été.

Jamais jusqu’à présent on n’avait entrepris ici une
exposition dans les mois d’hiver, à seule fin de pré-
senter au public un choix de tableaux et d’autres
-œuvres d’art tirés d’une seule collection privée. Et
l’on ne saurait prétendre que l’effort qui vient d’être
fait en ce sêns ait été particulièrement heureux.

On se rappellera les critiques dirigées en 1909
contre la Royal Academy lorsque ses galeries furent,
contrairement aux précédents, livrées à la seule
collection de George Mac Culloch.

L’e.yposition du Burlington Club, dont nous voulons
parler, consiste en tableaux et autres œuvres d’art
choisis dans la collection formée vers 18^0 par
Robert Stayner Holford (1808-1892) père du lieu-
tenant-colonel-Sir George Holford. La préface du cata-
logue affirme que les objets exposés proviennent
principalement de Westonbirt dans le comté de
Gloucester. Le château de Westonbirt, tel que nous
le voyons aujourd’hui, a été long à bâtir; tout récem-
ment il n’était pas encore achevé. En conséquence on
pouvait présumer que les trésors de cette provenance
envoyés par Sir George Holford se révéleraient comme
d’une grande importance.

Ces espérances n’ont pas été entièrement réalisées.
.On ne saurait prétendre en effet que tous les tableaux,
venant de cette demeure, qu’on nous présente, soient
d’un mérite exceptionnel ou d’un intérêt permanent.

Quelques-unes des meilleures peintures soumises à
notre inspection forment en réalité la parure de
Dorchester House, la résidence londonienne de Sir
George Holford et ont été déjà fréquemment exposées.

Bien plus, sur les quarante-quatre tableaux ici
réunis, vingt-sept seulement sont formellement attri-
bués à l’artiste dont iis portent d’ordinaire le nom, et
sur ces vingt-sept on n’en peut guère considérer
comme authentiques et justement attribués que vingt-
deux. Encore dans ce nombre sont compris des artistes
aussi peu importants que Sustermans, Coques, Mieris,
Palmezzano, Gaspard Poussin, Carlo Dolci etCariani.
D’autre part le catalogue (qui n’est pas l’œuvre col-
lective des huit membres du comité exécutif, mais
l’œuvre personnelle de M. R. H. Benson, le collec-
tionneur bien connu et proche parent de Sir George
Holford) semble d’une rédaction quelque peu mon-
daine et précieuse.

Comme il n’a jamais été dressé de catalogue parti-
culier de la collection entière, nous aurions désiré
obtenir à cette occasion des renseignements plus
abondants sur la provenance des œuvres exposées. Au
lieu de ces-matériaux d’un intérêt historique, on nous
offre une liste complète des membres originaires du
club, dont faisait partie R. S. Holford. Apparemment
tous ces tpembres sont morts et, dans beaucoup de cas,
leurs collections, jadis formées, ont été dispersées.
Bien des fois les renseignements « généalogiques »
concernant les tableaux ont péri avec leurs possesseurs
ou ont été précipitamment et négligemment compilés
à l’occasion d’une adjudication après décès. C’est ce
qui eut lieu par exemple pour les collections Munro,
Franks, Robinson, Butler, Vaughan, et pour celle du
duc de Hamilton. Rappelons également qu’après
la mort de R. S. Holford une vente de ses gravures
et dessins eut lieu chez Christie, qui ne dura pas moins
de quatre jours.

Il est singulier que dans le catalogue on ne trouve
aucun renvoi à la longue description donnée par
Waagen (vol. II, p. 193) lorsqu’il visita cette col-
lection. A cette époque elle était temporairement dis-
posée dans la maison de Russell Square naguère
occupée par sir Thomas Lawrence.

Une autre autorité nous apprend que la salle
d’entrée de cet hôtel était alors entièrement décorée de
portraits, tandis que plusieurs des peintures mainte-
nant exhibées étaient accrochées dans le « petit salon ».

Parmi les tableaux d’attribution définie accrochés
dans la galerie principale du club, quatre seulement, ce
semble, n’avaient jamais été exposés.

Aucun d’eux ne constitue pour la critique une révé-
lation sensationnelle.

Le Paysage du Dominiquin n’avait jamais, je crois,
été montré jusqu’à présent. Il est beaucoup plus simple
que le grand ouvrage du même artiste sur le même
sujetqui se trouve dans la collection Cook à Richmond.

Il y a dans les collections privées d’Angleterre des
tableaux d’Elsheimer entièrement inconnus aux his-
toriens de l’art : un de ces rares ouvrages est le
petit Paysage sur cuivre aujourd’hui exposé.

On aurait pu nous dire que le portrait sur pan-
neau d’un Seigneur par Bartolommeo Veneto avait
déjà été montré dans ce club sous le titre de Maxi-
milien Sforza. Maglré d’anciennes attributions fan-
taisistes à Bramantino et même au Titien, c’est une
œuvre incontestable de Bartolommeo, semblable en
style à des portraits de cet artiste dans la galerie
 
Annotationen