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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,2): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ...: 2 — Paris, 1851

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https://doi.org/10.11588/diglit.33561#0028
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18

MÉLANGES DARCHÉOLOGIE.

naire et perfide; le sanglier sans retenue dans sa fureur; le bœuf grave et simple ; le cheval
superbe et vain; le singe léger et moqueur; la brebis simple, le bouc impudique, le pourceau
impur et vorace. *
Et tandis que l'ancienne philosophie rationaliste essayait de spécifier et d'expliquer les
traits de similitude entre l'homme et la bête, la philosophie religieuse de l'antiquité païenne
allait jusqu'à confondre les deux êtres. C'était la croyance des Égyptiens, au rapport
d'Hérodote, dans son Euterpe, que les âmes en quittant leurs corps passaient dans celui des
animaux ; et ces animaux, remarque Platon dans le Phédon et dans le Timée, étaient ceux
dont les âmes avaient, durant la vie, partagé et suivi les instincts. Les gourmands devenaient
des ânes; les tyrans, les ravisseurs, des loups, des éperviers, des milans; les homicides des
bêtes féroces, les débauchés des porcs ou des sangliers, les étourdis des oiseaux, les paresseux
des poissons.
Au moment où le paganisme expire ces traditions sont signalées encore. Dans ses invectives
contre Rufin, Claudien fait descendre aux enfers l'ennemi de Stilicon : « Là, auprès de Minos,
est assis Rhadamanthe. Tout ce que les humains accomplirent durant leur terrestre carrière
est soumis à son examen rigide. Le poids du châtiment répond à celui du crime, et les cou-
pables vont subir leur sort enchaînés sous la forme des bêtes. Les cruels sont livrés aux ours,
les ravisseurs aux loups, les perfides aux renards. Ceux qui, vaincus par l'indolence et le vin,
s'endormirent énervés au sein des plaisirs de Vénus, sont condamnés à descendre dans les
flancs du porc immonde, et ceux dont la langue intempérante ne sut pas respecter un secret

i Acri'pfores P/tys:o<77Mw:omtP Feu ed. Sylburg, p. 37i.
Sans pouvoir insister ici sur ia prétendue icttre d'Aristote à
Alexandre, que ies érudits du seizième siècie croyaient au-
thentique, mais dont l'origine est inconnue, je dois dire qu'on
se tromperait fort en i'attribuant à l'époque d'Achiiiini. (Opns
sepffsdyuMufnamt.) Grâce à ia compiaisance de M. Pauiin
Paris, de {'Institut, je i'ai trouvée traduite dans un manuscrit
de la Bibliothèque Nationale, qui porte le chiffre de Charles IX,
mais qui a été écrit au quinzième siècle (ancien fonds, n° 7304,
in-4°, iv" partie, fol. 55). On me pardonnera de citer ce
vieux texte inédit :
s Les enseignements Aristote de quant natures contient l'homme
en soi.
L'omme est hardi comme tion
E est paoureux comme iievre,
Large du sien comme gat (coq),
Aver comme chien ;
Dur comme corbeau ;
Miséricordieux comme tourterelle.
Malicieux comme lyonne ;
Domestique comme coulon (colombe).
Trompeur comme regnart ;
Simple et humble comme ung agnei,
Ardant et prest comme chevrel ;
Paresseux et sot comme ours ;

Prcucux (preux) et chier comme éléphant,
Vil et lct (laid) comme asne ;
Solitaire et malfaiteux comme meschant ;
Obéissant et humble comme paon,
Fo! comme austruce;
Utile et profitable comme moine,
Traître et mauvais comme mulet ;
Muable et variable comme poisson,
Raisonnable comme ange;
Luxurieux comme porc ;
Vicieux comme griffon;
Utile et honorable comme cheval,
Et nuysant comme champion (champignon?)
On remarquera des lacunes comblées et des variantes dans
la version de Porta (Oe/i% de/f Momo, c. ix) ;
« L'homme est courageux comme le lion et timide comme le
lièvre ; brave comme le coq et hargneux comme le chien ;
austère comme le corbeau et tendre comme la tourterelle ;
méchant comme l'hyène et paisible comme la colombe;
fourbe comme le renard et simple comme l'agneau; rapide
comme le chevreuil; sournois comme le léopard; paresseux
comme l'ours ; aimant comme l'éléphant, et stupide comme
l'âne ; docile comme le paon et bavard comme le moineau ; la-
borieux comme l'abeille et vagabond comme la chèvre ; in-
domptable comme le taureau et récalcitrant comme le mulet ;
 
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