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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,3): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 3 — Paris, 1853

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https://doi.org/10.11588/diglit.33562#0170
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MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.

Quant au bas-relief qui occupe toute la face supérieure, on reconnaît au premier coup
d'œil le sujet mystique qu'il représente pour l'avoir vu figuré ainsi ou d'une manière ana-
logue sur un grand nombre de monuments des premiers siècles chrétiens. Les peintures des
voûtes ou les mosaïques, les retables d'autels, les miniatures des manuscrits, les sarcophages
d'Italie ou du midi de la France offrent de nombreux exemples de cette composition hiératique
représentant, sous les voiles du symbolisme, Jésus-Christ, la croix et les quatre évangélistes.
Il faut remarquer que l'agneau figurant Jésus-Christ au milieu de notre bas-relief n'a ni
nimbe ni croix ; l'absence de ces signes est d'une grande importance, et nous indique une
époque reculée. Des arbres ou des palmes, grossièrement indiqués, sont auprès de cet agneau :
Ciampini, Aringhi et d'autres auteurs ont expliqué ces symboles.
Les quatre têtes des signes évangéliques manquent également ici de nimbes proprement
dits, mais elles se trouvent circonscrites par des couronnes de feuillage : cela vient à l'appui
des auteurs anciens qui ont avancé que le nimbe dérive de la couronne.
En regardant les parties supérieure et inférieure du bas-relief, où des colombes sup-
portent dans des couronnes le monogramme du Christ et la croix, on se rappelle aussitôt
les vers de S. Paulin, si souvent cités :
Ardua Ooriferæ crus cingitur orbe coronæ,
Et Domini fuso tincta cruore rubet :
Quæque super signum résident cœieste coiumbæ,
Simpiicibus produnt régna patere Dei.
Enfin, les deux croix qui se voient à droite et à gauche ne sont pas placées là en regard par
suite d'une stérile symétrie : nous pensons que cette a été employée ici par l'artiste
comme elle l'est souvent par les écrivains. Nous ne citerons que deux exemples qui se pré-
sentent à notre mémoire en ce moment. On trouve dans S. Jean Chrysostome : yo-
crM-Kiy/ona f/MÛ/rrnW, et dans le livre de l'Imitation de Jésus-Christ : crMce
m Ces deux croix sont ornées comme les faces latérales décrites plus haut
par une suite de petits cercles concentriques avec un point au milieu. C'est une grossière
imitation des perles qui ornaient toujours les croix dans les époques anciennes. L'extrémité
supérieure de chacune de ces croix se recourbe de manière à former 1a lettre grecque Rho,
c'est encore un signe d'ancienneté, à cause de son allusion au Chrisme.
Maintenant on attend peut-être de nous des preuves de l'antiquité et de l'authenticité du
meuble que nous venons de décrire ; mais cela nous entraînerait bien au delà des bornes que
nous nous sommes imposées. Nous n'avons ici d'autre but que de signaler l'existence de ce
petit monument. Quoique parfaitement convaincu pour notre propre compte, nous ne pré-
tendons en aucune façon imposer rigoureusement noire opinion à personne. Nous osons seu-
 
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