BESTIAIRES
Saùe da ^o?ae 7/ ( p. 106-232 ).
JO (Fig. AR).
UNE BESTE QUI EST APEEÉE HIENNE'.
Une beste est qui est apelée bienne \ Gèle beste est de corsage del ours, mais il est d'autre
color, et si a coe corn un goupils; et adès siet en ordure. La lois desfent que on ne mangue
de lui, porce qu'èle est moult orde beste. De li disU Jérémies li philosophe 4 : U: a/dD & /e
/hernie ex/ bettes à celui qui ordement vit. Phisiologes dit que li bienne a H natures : à la fois
se contient comme malle, eU à la fois comme femèle ; et por ce est orde beste.
Gestui samblent? les fils Israël, qui en commencement servirent Dieu, et après se douèrent
as délices et à luxure, et cotivèrenU les mabomeries^. Et por ce dist li prophètes queSinago-
ghe resamble ceste orde beste.
On puet ben dire par droit qu'èle est orde beste. Car en quel lieu qu'il puet avenir en
lieu où mort home est enfois", èle le grate bois de la tombe et le mangue; et l'aime plus et
covoite plus à mangier que nule autre cose qu'èle puisse trover.
Et tu hom quiconques tu es, se tu as avarice en toi, resambles ceste orde beste. Ser-
vice d avarice est rac/aae de /os ma/s, selonc l'Apostre quil dist. Et tuit cil qui avarisce maintiè-
nent, resamblent cèle orde beste, et sont autretel, et son (sont?) samblable à lui; car il n'est hom
ne fème, ne loial ne tréceor '4. Ains sont de cels dont Salemons dist : //ornes do/i/es de co-
rayes i/ai ides/ es/aA/es en oevres ne en ses voies plus que li bienne en abit de malle, ne de fe-
mèle. Nostre Sire dist en l'Ewangile à cels : Los ne poes servira Dieu ne a/ déa/de ensam/de. Ge
que '9 cèle orde beste se contient comme malle et comme femèle, sénéfie il langhes en une
' R. Ryéae ; S. yeaae.
^ Toute la phrase suivante a été retranchée dans R et S.
s S. De ce dût te propAètes .* Z/ AaAâ de /'yoaae est
tuTifaiyes...
^ R. Di propAè/es. Jercm., xn, 9 (selon tes LXX) ; la
Vulgate suit un sens fort différent : nouvehe preuve , en-
tre cent, de l'origine grecque du Bestiaire.
s R. Radis det Apéae êrâoi/es d ce/ai ^ai ordeaéeaieat
(sic) t'it.
" S. Autrefois coauae guette.
' R. 6'esti saaA/e tes /tas /sraet, etc. S. Geste seai-
A/aace ettreat tes eafaas dTsraet.
* S. Cattircreat.
^ Honorèrent ies idoies, pratiquèrent les rites païens.
Mahomerie, payennie, etc., s'emploient au moyen âge
comme synonymes d'idoiâtrie.
Ce qui suit, jusqu'à ia moralité (Æt ta AoaQ, est un
véritable hors d'œuvre ; aussi les mss. R et S, en le re-
tranchant, ont très-légitimement usé des droits d'un abré-
viateur.
" Enfoui, enterré.
'* Ta erestietts, ^aeeoa^ae ta soies.
^ Qui le? R et S tyai dit (II Tim. vi, 10).
^ R. TreeAeor,- ANGE, treacherous. S. TrieAear.
Quoique les trois mss. s'accordent à citer Salomon,
le texte a bien l'air d'être emprunté à saint Jacques (i, 8).
Le bestiaire rimé en fait autant, et tout cela doit remonter
aux vieux bestiaires latins (Cf. ia/ra, p. 205), que D. iéa
point copié en ceci, et que II. corrige.
^ De cœur.
S. Ne ea oeacres, ae ea ses roies,- ae p/as r/ae
/'yeaae.
Matth. vi, 2A.
^ Les deux phrases suivantes ne se trouvent point dans
R ni dans S, et il n'v a pas de quoi blâmer ces mss. qui se
tiennent d'autant plus près des textes latins.
Saùe da ^o?ae 7/ ( p. 106-232 ).
JO (Fig. AR).
UNE BESTE QUI EST APEEÉE HIENNE'.
Une beste est qui est apelée bienne \ Gèle beste est de corsage del ours, mais il est d'autre
color, et si a coe corn un goupils; et adès siet en ordure. La lois desfent que on ne mangue
de lui, porce qu'èle est moult orde beste. De li disU Jérémies li philosophe 4 : U: a/dD & /e
/hernie ex/ bettes à celui qui ordement vit. Phisiologes dit que li bienne a H natures : à la fois
se contient comme malle, eU à la fois comme femèle ; et por ce est orde beste.
Gestui samblent? les fils Israël, qui en commencement servirent Dieu, et après se douèrent
as délices et à luxure, et cotivèrenU les mabomeries^. Et por ce dist li prophètes queSinago-
ghe resamble ceste orde beste.
On puet ben dire par droit qu'èle est orde beste. Car en quel lieu qu'il puet avenir en
lieu où mort home est enfois", èle le grate bois de la tombe et le mangue; et l'aime plus et
covoite plus à mangier que nule autre cose qu'èle puisse trover.
Et tu hom quiconques tu es, se tu as avarice en toi, resambles ceste orde beste. Ser-
vice d avarice est rac/aae de /os ma/s, selonc l'Apostre quil dist. Et tuit cil qui avarisce maintiè-
nent, resamblent cèle orde beste, et sont autretel, et son (sont?) samblable à lui; car il n'est hom
ne fème, ne loial ne tréceor '4. Ains sont de cels dont Salemons dist : //ornes do/i/es de co-
rayes i/ai ides/ es/aA/es en oevres ne en ses voies plus que li bienne en abit de malle, ne de fe-
mèle. Nostre Sire dist en l'Ewangile à cels : Los ne poes servira Dieu ne a/ déa/de ensam/de. Ge
que '9 cèle orde beste se contient comme malle et comme femèle, sénéfie il langhes en une
' R. Ryéae ; S. yeaae.
^ Toute la phrase suivante a été retranchée dans R et S.
s S. De ce dût te propAètes .* Z/ AaAâ de /'yoaae est
tuTifaiyes...
^ R. Di propAè/es. Jercm., xn, 9 (selon tes LXX) ; la
Vulgate suit un sens fort différent : nouvehe preuve , en-
tre cent, de l'origine grecque du Bestiaire.
s R. Radis det Apéae êrâoi/es d ce/ai ^ai ordeaéeaieat
(sic) t'it.
" S. Autrefois coauae guette.
' R. 6'esti saaA/e tes /tas /sraet, etc. S. Geste seai-
A/aace ettreat tes eafaas dTsraet.
* S. Cattircreat.
^ Honorèrent ies idoies, pratiquèrent les rites païens.
Mahomerie, payennie, etc., s'emploient au moyen âge
comme synonymes d'idoiâtrie.
Ce qui suit, jusqu'à ia moralité (Æt ta AoaQ, est un
véritable hors d'œuvre ; aussi les mss. R et S, en le re-
tranchant, ont très-légitimement usé des droits d'un abré-
viateur.
" Enfoui, enterré.
'* Ta erestietts, ^aeeoa^ae ta soies.
^ Qui le? R et S tyai dit (II Tim. vi, 10).
^ R. TreeAeor,- ANGE, treacherous. S. TrieAear.
Quoique les trois mss. s'accordent à citer Salomon,
le texte a bien l'air d'être emprunté à saint Jacques (i, 8).
Le bestiaire rimé en fait autant, et tout cela doit remonter
aux vieux bestiaires latins (Cf. ia/ra, p. 205), que D. iéa
point copié en ceci, et que II. corrige.
^ De cœur.
S. Ne ea oeacres, ae ea ses roies,- ae p/as r/ae
/'yeaae.
Matth. vi, 2A.
^ Les deux phrases suivantes ne se trouvent point dans
R ni dans S, et il n'v a pas de quoi blâmer ces mss. qui se
tiennent d'autant plus près des textes latins.