BESTIAIRES (P!. XXII, XXV).
61
Porte n anz, cum dit vus ai.
Vers son terme est mu!t en esmai ^
Por le dragon qui les espie,
Enz une evve granz rëplënie
Vait fëoner^ por le dragon,
Qn'il ne li toille^ son faon ' ;
Car si ^ dehors l'evve la veit
Li dragons le dëvorereit.
En ces dous bestes^ pur veirtë,
Sunt Eve et Adam flgurë.
Quant il furenl en parais
En joie et en plentë assis,
Ne savoient que mais esteit,
Ne dont charnel dëlit veneit;
Mes quant Eve le froit gosta
Et son Seignor amonesta
Qu'il en mangast " sor le dëfens,
Si furent essilliës par tens ",
Et gettez en l'estanc parfond
Et ès granz evves de cest mond
Es granz përils et ès tormenz
Qui nëer " i font meintes genz ;
Dont li prophète David dist
En un psalme " que il escrit :
Na/aa i)aMF, par ^a zapiett,
Z^PF par^F àj'o FM^ c^y
Car c^aFça'à " ?a'aJ/aa FMM^
aiaaF e^aFWp&F.
33 En grand émoi ; X. en ^ran; e//rei.
33 X ybMnne/*; Y. -en /noner.
33 X. ?o//e,- LAT. tollere; iTAL. togliere, torre.
3" X./oMn.
33 Y. yaer jeyhr <Ve i'aipae.
3" J'aurais écrit i'arri/, si je ne tisais /e^eâ dans X.
3° X. et Y. /raâ.
3' X et Y. men/nj;.
Y. /7or laaz et ^/e//ênz.
^ Y. noie/-. On dit encore ne'te/-.
33 X. jeanme y Y. jaame.
^ Y. /ajyae M'arme; X. yaer aMenz m'ame.
3^ X et Y. jecorj ; nAL. soccorso.
3' J'ai cru pouvoir adoucir ie c par une cédiüe , cause de l'ita-
lien riaizore ou &?/zara, et de l'espagnol afaJzar. Z. ^aacûaar; X.
33 Le sens (à peu près), comme ta forme, de ce mot subsiste
encore dans /?en?e.
3" X et Y. pitié.
Et en un vers redit aillors
Què Dampnedeu le fit socors " :
fait il,
m'oi! pa?' Fa ",
Z7 ya'oF^aZa/ /ac Zp mîFara,
^a^ ZaF /?CMF " ày'o àra.
Quant Adam fu dëshëritë
Et. hors de parais gettë,
En peine et en perdicion
Fist donc sa gënëracion.
Mès Nostre Sire en out pitë " ;
Por raençon ^ de cel ^ pecchë
Espira un novel Adam
Qui tint pur nus peine et ahan ",
Qui " toz nûsmistà raençon.
C'est totes veies ma chançon "
Qui adèsnus chant et recort :
A*ar /ai /a?aPF gtar^ t/p
Cil qui del sein al Père vint,
Prist char humeine, home devint ;
Nor /grmepàf'g ^OF pe^
MOF^ a AacAa ", ceo sachez,
Af^F^ MovaJFeAart^/ et nus aprist
La seinte oreison que il dist,
Que jPa^riVoF^ar apelom;
Tôt adès dire la devom.
Del olifant dire vus os " :
Bone est la pel, bon sont li os,
3" X. raaacaa; Y. reaaçoay Z. raeweéaa. (Cf. wpra, t. Ht,
page 280, not. 24.)
3* X jaa.
3- Fatigues,* iTAL. affanno.
33 X,Y, Z. et.
33 Z. eaaeéaa, qui se dit encore en Picardie.
33 Si ces paroles sont, comme je le suppose, empruntées à l'Ëcri-
ture sainte (Ps. tv, 13 ; cxtv, 8; ix, 15, etc.), on pourrait croire que
la c/iaajon indique le psautier ; cependant tes citations qui précèdent
et suivent, autoriseraient à penser qu'il s'agit uniquement ou princi-
palement du psaume xxxix (v. 2-4).
33 X et Y. pierre.
3? X et Y. piez.
33 Y. éoac/te; X. ^acée (ÏTAt. bocca).
33 Guilliame se trompe; on le dispenserait aisément de ce qu'il
va dire ; car tout ce qu'il ajoute, de son chef, à partir de cet en-
droit, se résout eu détails d'une érudition très-suspecte et de pur
hors-d'œuvre. Il eût donc fait tout aussi bien de s'en tenir à son
modèle sans prétendre l'embellir par des additions qui en rompent
61
Porte n anz, cum dit vus ai.
Vers son terme est mu!t en esmai ^
Por le dragon qui les espie,
Enz une evve granz rëplënie
Vait fëoner^ por le dragon,
Qn'il ne li toille^ son faon ' ;
Car si ^ dehors l'evve la veit
Li dragons le dëvorereit.
En ces dous bestes^ pur veirtë,
Sunt Eve et Adam flgurë.
Quant il furenl en parais
En joie et en plentë assis,
Ne savoient que mais esteit,
Ne dont charnel dëlit veneit;
Mes quant Eve le froit gosta
Et son Seignor amonesta
Qu'il en mangast " sor le dëfens,
Si furent essilliës par tens ",
Et gettez en l'estanc parfond
Et ès granz evves de cest mond
Es granz përils et ès tormenz
Qui nëer " i font meintes genz ;
Dont li prophète David dist
En un psalme " que il escrit :
Na/aa i)aMF, par ^a zapiett,
Z^PF par^F àj'o FM^ c^y
Car c^aFça'à " ?a'aJ/aa FMM^
aiaaF e^aFWp&F.
33 En grand émoi ; X. en ^ran; e//rei.
33 X ybMnne/*; Y. -en /noner.
33 X. ?o//e,- LAT. tollere; iTAL. togliere, torre.
3" X./oMn.
33 Y. yaer jeyhr <Ve i'aipae.
3" J'aurais écrit i'arri/, si je ne tisais /e^eâ dans X.
3° X. et Y. /raâ.
3' X et Y. men/nj;.
Y. /7or laaz et ^/e//ênz.
^ Y. noie/-. On dit encore ne'te/-.
33 X. jeanme y Y. jaame.
^ Y. /ajyae M'arme; X. yaer aMenz m'ame.
3^ X et Y. jecorj ; nAL. soccorso.
3' J'ai cru pouvoir adoucir ie c par une cédiüe , cause de l'ita-
lien riaizore ou &?/zara, et de l'espagnol afaJzar. Z. ^aacûaar; X.
33 Le sens (à peu près), comme ta forme, de ce mot subsiste
encore dans /?en?e.
3" X et Y. pitié.
Et en un vers redit aillors
Què Dampnedeu le fit socors " :
fait il,
m'oi! pa?' Fa ",
Z7 ya'oF^aZa/ /ac Zp mîFara,
^a^ ZaF /?CMF " ày'o àra.
Quant Adam fu dëshëritë
Et. hors de parais gettë,
En peine et en perdicion
Fist donc sa gënëracion.
Mès Nostre Sire en out pitë " ;
Por raençon ^ de cel ^ pecchë
Espira un novel Adam
Qui tint pur nus peine et ahan ",
Qui " toz nûsmistà raençon.
C'est totes veies ma chançon "
Qui adèsnus chant et recort :
A*ar /ai /a?aPF gtar^ t/p
Cil qui del sein al Père vint,
Prist char humeine, home devint ;
Nor /grmepàf'g ^OF pe^
MOF^ a AacAa ", ceo sachez,
Af^F^ MovaJFeAart^/ et nus aprist
La seinte oreison que il dist,
Que jPa^riVoF^ar apelom;
Tôt adès dire la devom.
Del olifant dire vus os " :
Bone est la pel, bon sont li os,
3" X. raaacaa; Y. reaaçoay Z. raeweéaa. (Cf. wpra, t. Ht,
page 280, not. 24.)
3* X jaa.
3- Fatigues,* iTAL. affanno.
33 X,Y, Z. et.
33 Z. eaaeéaa, qui se dit encore en Picardie.
33 Si ces paroles sont, comme je le suppose, empruntées à l'Ëcri-
ture sainte (Ps. tv, 13 ; cxtv, 8; ix, 15, etc.), on pourrait croire que
la c/iaajon indique le psautier ; cependant tes citations qui précèdent
et suivent, autoriseraient à penser qu'il s'agit uniquement ou princi-
palement du psaume xxxix (v. 2-4).
33 X et Y. pierre.
3? X et Y. piez.
33 Y. éoac/te; X. ^acée (ÏTAt. bocca).
33 Guilliame se trompe; on le dispenserait aisément de ce qu'il
va dire ; car tout ce qu'il ajoute, de son chef, à partir de cet en-
droit, se résout eu détails d'une érudition très-suspecte et de pur
hors-d'œuvre. Il eût donc fait tout aussi bien de s'en tenir à son
modèle sans prétendre l'embellir par des additions qui en rompent