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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,1): Nouveaux mélanges ... sur le moyen âge : curiosités mysterieuses ; 1 — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33620#0062
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MÉLANGES D’ARCHÉOLOGIE.

A4
bien des motifs sculptés ou peints, où les calligraphes trouvaient à copier leur système,
décoratif.
Le saint évangéliste est surmonté de son aigle, pour lequel on semble avoir copié
tellement quellement un pigeon agrandi, tout en cherchant à lui donner un certain air
majestueux. Le vers léonin qui court en grandes capitales à droite et à gauche du cadre
dit en style un peu tendu que Jean est le confident spécial de Jésus-Christ ; et cà ce titre,
caractérisé par l’aigle :
« Fert aquilæ faciès Domini symmysta Johannes. »
Comme pour les autres, quatre petits médaillons occupent les angles, et retracent les
premiers chapitres de saint Jean. An sommet, la petite composition de gauche représente
le Verbe de Dieu en figure humaine ; et la droite divine (du Père éternel) saisit le nimbe,
comme pour montrer Lunion du Père et du Fils. Le Saint-Esprit n’y paraît point, parce
qu’il s’agissait de rappeler les premières paroles de l’Évangile selon saint Jean, où il est
précisément question de la génération éternelle du Fils de Dieu. Pour marquer que tout
a été fait par lui, la cour céleste l’entoure; les astres sont immédiatement au-dessous
de lui, et la terre avec la mer paraît au bas de la composition. Ces personnifications
11e doivent pas nous occuper beaucoup ici, après les détails qui ont été donnés à ce
sujet dans la Ire série de nos Mélanges L Là les dimensions étaient beaucoup plus fortes,
et divers monuments prêtaient à expliquer les variétés de ce type. A droite, c’est le pré-
curseur recevant de Dieu sa mission pour annoncer l’accomplissement des promesses.
Une banderole qu’il tient à la main, en s’adressant à ses auditeurs, signifie probablement
l’objet principal de sa prédication 1 2.
Au-dessous, c’est la naissance temporelle du Fils de Dieu 3 ; et du côté gauche, la transfi-
guration montre la grandeur de celui qui est né dans une étable 4. C’est que sur le Thabor,
comme aux rives du Jourdain, la voix du Ciel proclama la divinité de Jésus-Christ.
Saint Jean l’évangéliste était l’un des témoins de la glorification, et semble bien rappeler
ce grand fait lorsqu’il dit (Joann. 1, 14) : «Nous avons vu sa gloire, celle de Fils unique
du Père. »

IX. — CANONS DES ÉVANGILES.
Le même manuscrit de Ratisbonne, comme tous les grands évangéliaires du moyen âge,
renferme ce qu’011 appelle les canons d'Eusèbe ; c’est-à-dire la note détaillée de tout ce
qui est commun aux divers évangélistes, et de ce qui est spécial à chacun d’eux. Certains
critiques modernes semblent croire qu’on avait attendu leur époque pour examiner avec
soin les détails du Nouveau Testament, ou pour peser tout de bon ce qui remontait aux
temps apostoliques. L’Église prit de fort bonne heure cette tâche au sérieux ; et ceux qui
paraissent l’ignorer n’avaient pas à dépenser beaucoup de science pour s’en convaincre.

1. Cf. Mélanges d’archéologie, t. II (1851), p. 59-68 ; etc.
■ 2. Joann. i, 6-8, 15, 23, 25-27 : « Ego vox clamantis in
» deserto : Dirigite viam Domini, etc. »
3. Joann. i, 10-lti : « Et Verbum caro factum est, etc. »

A. Pour les formes diverses employées par l’art chrétien
dans la peinture de la Transfiguration, et sur l’importance
de ce fait évangélique aux yeux des fidèles du moyen âge,
voyez ce qui sera dit ultérieurement d’une plaque d’ivoire
sculptée à sujet chrétien.
 
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