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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,1): Nouveaux mélanges ... sur le moyen âge : curiosités mysterieuses ; 1 — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33620#0122
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98

MÉLANGES D’ARCHÉOLOGIE.

Pas line de ces indications ou restitutions qui ne soit justifiée par les commentaires
et estampes accessoires réunis autour de la planche Ire (Nouvelle alliance) des Vitraux
de Bourges. Inutile donc d’insister sur les détails par des redites. Il peut être bon,
cependant, de reproduire quelques-unes des interprétations rapides inscrites parfois près
de ces figures par le moyen âge dans ses manuels de symbolisme. (Cf. Gust. lleider,
Beitrœge zur christlichen Typologie... des Mittelalters.)
1. ' «Flumen transitur, et patria mellis adilur.
— Duo populi erant qui Jesum ad mterfîciendum eduxerunt :
Judæi qui corde, et Gentiles qui opéré, hoc fecerunt. Etc. (Cf. ibid., p. 53.)
2. Ligna ferens, Christe, præsignat te puer iste.
— Signantem Christum, puerum pater immolât istum.
3. Myslica signa crucis sunt hæc viduæ duo ligna.
5. Est sacramenlum Christi, dans petra tluentum.
6. Læsi curantur, serpenlern dum speculantur.
10. De tumulo, Christe, surgenlem dénotât iste. Etc. »
La vision de Constantin couronne, pour ainsi dire, tout ce qui précède dans le
reliquaire de Tongres, bien qu’il faille assurément tenir compte des tableaux que
découvrira l’ouverture des volets. Mais, lorsqu’on 312 la croix est montrée dans le
ciel au jeune prince qui va tenir sous sa main tout l’empire, c’est comme la chute
définitive de l’idolâtrie sur la terre, et le triomphe de Jésus-Christ par la cessation
du paganisme officiel. Aussi, sur la fin de ce siècle, lorsque des patriciens attardés
prétendirent relever les autels de l’idole de la Victoire, le poète Prudence insistait sur
le caractère définitif du grand acte par lequel la croix avait été arborée1 comme
étendard souverain. Nous pourrions ici chercher ce qu’il y a de sentiment historique,
pour ainsi dire, dans la forme donnée par notre artiste à la représentation de ce
fait, et comparer son tableau avec le récit d’Eusèbe ; mais ce serait prêter à l’orfévre
une préoccupation qui ne l’a sûrement pas obsédé. Car, à vrai dire, c’est en histoire
que le moyen âge raffine le moins. L’écrivain, comme le peintre ou le sculpteur, s’y
enquiert avec probité du fait qu’il veut retracer aux yeux; mais sa bonhomie en ce
genre est si confiante et si peu inquiète, que tant pis pour l’auteur des renseigne-
ments au cas où ils se trouveraient entachés de quelque inexactitude! Ainsi, dans le
fait qui nous arrête en cet instant, Prudence est probablement devenu la cause
innocente d’un quiproquo fort bien accueilli, sur la défaite du tyran Maxence. Le poète,

1. Contra Symmach., I, 46/i, sqq. (ed. Arevalo, p. 737,
sq.; t. Il) :
« Agnoscas, regina (Roma), libens mea signa necesse est;
In quibus effigies crucis aut gemmata refulget,
Aut longis solido ex auro præfertur in hastis.
Hoc signo invictus, transmissis Alpibus ultor,
Sérvitium solvit miserabile Constantinus.
Quuni te pestifera premeret Maxentius aula,
Lugebas longo damnatos carcere centum
Ut scis, ipsa, Patres. ..
Testis christicolæ ducis adventantis in urbem

Milvius, exceptum tiberina in stagna tyrannum
Præcipitans, quanam victricia viderit arma
Majestate régi, quod signum dextera vindex
Prætulerit, quali radiarint stemmate pila.
Christus purpureum, gemmanti textusin auro,
Signabat labarum ; clypeorum insignia Christus
Scripserat, ardebat summis crux addita cristis.

.Tune ille senatus
Militiæ ultricis titulum, Christique verendum
Nomen, adoravit quod collucebat in armis.
Krgo, cave, etc. »
 
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