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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,1): Nouveaux mélanges ... sur le moyen âge : curiosités mysterieuses ; 1 — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33620#0138
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11 h MÉLANGES D’ARCHÉOLOGIE.
que nous savons avoir été plein de pièges entre les mains des sectaires orientaux1.
— A propos de la Fourmi2, il est parlé des deux Testaments comme de livres
à bien distinguer l’un de l’autre, et l’on sait que l’école de Valentin était fort peu
respectueuse pour le Pentateuque. Au même endroit, le titre (Yhommes intelligents
(spirituels, vozpoi) est aussi une des distinctions que la secte maintenait soigneusement;
quoique, à vrai dire, ce ne soit pas une preuve irrésistible d’hétérodoxie. — L’orge
encore, à éviter (ibid.), rappelle un symbole nuptial qui subsiste jusqu’aujourd’hui en
Orient; et les Encratites condamnaient le mariage. A la vérité, il se rencontre un ana-
thème contre les Manichéens au milieu de ces passages suspects; mais tous les ma-
nuscrits ne renferment pas cette réprobation, qui supposerait au moins le me siècle.
— VÆsura (cravpa), lézard solaire ou serpent, regarde vers l’Orient pour renouveler sa
peau, etc.3. Nous avons là plusieurs indications qu’il ne faut pas prendre nécessairement
en mauvaise part, mais qui sont au moins louches, d’après les renseignements que
donnent les SS. Pères.
— La moralité (interprétation parénétique) de Y Aigle4 annonce une époque où bon
nombre de lecteurs devaient être encore païens, ce qui ne convient pas trop mal au temps
où Tatien vivait et enseignait. Ne dissimulons pas, toutefois, que des chrétiens édifiants
du ive siècle différèrent assez souvent le baptême jusqu’à leurs derniers jours.
Toutes ces allégations n’établissent pas strictement l’intervention certaine de Tatien
comme auteur du Physiologus, et je m’abstiens de pousser aux dernières extrémités
les indices quelconques qui confirmeraient plus ou moins cet aperçu5. Un peu de
brièveté ne gâte rien, et c’est pourquoi ce qui vient d’être dit sur la doctrine des
Encratites n’est pas accompagné de recours aux citations qui les appuieraient utile-
ment. Ceux qui ne connaissent point l’histoire des hérésies ou les oeuvres de saint
Irénée, peuvent recourir à des renseignements fort abordablesG, qui donneront des
indications suffisantes. Au fond, Tatien n’aurait-il point été mis hors du débat, de
peur que son opuscule ne pût venir de home, où le novateur enseigna quelque temps
(avant ou après son hétérodoxie) ? Voilà peut-être le principal motif pour mettre en
cause les Alexandrins ; comme si des livres grecs et des enseignements douteux
n’eussent jamais réussi à se faire accueillir sur le sol de la Rome chrétienne des premiers
siècles ! Prenons donc les choses comme Dieu les fait ou les a laissé faire.
Cela dit, afin d’éviter plus tard des renvois sans nombre, nous donnerons en français
la traduction d’un texte ancien du Bestiaire, qui puisse servir immédiatement aux diverses
notes utiles pour l’application pratique. Voici, avant tout, d’après M. de Saulcy 7, des

rait soupçonner quelque arrière-pensée semblable dans
l’article Renard (Mélanges, ibid., p. 208, sv.); mais conten-
ions-nous de ce qui est tout à fait clair, il s’en trouvera
suffisamment.
1. Carpocrate tirait le même parti du texte évangélique
(Matlh. v, 15) : « Esto consenliens adversario tuo, etc. » Et
c’est toujours à peu près l’école qui nous occupe. Vices qui
étaient censés apaiser la passion intérieure, pratiques
qui démentaient en apparence la doctrine secrète, désa-
veux même avec parjure, tout y passait pour justifié par
le motif.
2. Mélanges, ibid., t. II, p. 189, svv.
3. Ibid., p. 218, SV.
U. Ibid., p. 165, sv.

5. Ainsi les noms d’Ambroise et d’Epiphane, que por-
tent certains exemplaires, pourraient bien avoir désigné
des chefs gnostiques.—Cf. Neander, Allgem. Geschichte....,
t. I, p. 635. — Matter, Hist. du gnosticisme, t. II, p. 193,
184, 100.
6. Cf. Neander, Op. cit., ibid., p. 786-790 ; et Genel.
Enlioickelung d. vornehmst. gnoslisch. System. — Mœhler,
Patrologie (Regensburg, 1840), t. I, p. 254-266. — D. Ceil-
lier, Pluquet, Matter même (qui n’est pas à dédaigner,
quoiqu’il traite saint Irénée un peu trop sans façon); etc.
7. Les Templiers de Metz {Revue archéologique, 5e année,
1849, p. 605-617).
Dans l’état où ce monument nous apparaît, cherchera
qui voudra le sens particulier de l’ensemble et de tous ses
 
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