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IVOIRES SCULPTÉS (PL. i), PSYCHOMACHIE.
l'RbrùM avait ég'alementpiaccdans l'original espagnol où Luxure et Impudicité
semblent ne faire qu'un même ennemi. La mort du vaincu est à peu près le seul point qui
mette d'accord la sculpture et ledexte ancien. Gourmandise a les dents brisées b
Avarice n'a pas précisément ce giron enflé de rapines dont parle Prudence, mais à son
cou pend une énorme bourse qu'elle tâche d'abriter, en la tirant vers la gauche, pendant sa
lutte avec Largesse b L'adversaire n'est pas aussi désarmé que le voudrait la Psychomachie ;
mais, en somme, le vaincu a le ventre ouvert et meurt sur le sol *, conformément au texte.
L'abbesse Herrade suivait également cette interprétation en écrivant (ou faisant écrire) :
K Largitas transfigit avaritiam cuspide. B
La Concorde n'est peut-être pas rapprochée sans intention, des symphonistes qui accom-
pagnent David pour la composition ou l'exécution de ses psaumes. Le fait est que Prudence,
introduisant cette vertu sur le champ de bataille pour ramener les troupes en bon ordre,
donne une grande place aux comparaisons musicales probablement à cause de l'harmonie
qui doit mettre tout le monde d'accord. La Discorde s'est glissée dans les rangs lorsque le
triomphe semblait rencontrer plus d'obstacles, et une légère blessure portée par elle au chef
des troupes victorieuses est bientôt vengée par la mort du trouhle-fête. Cet ennemi est frappé
d'un trait qui lui perce la langme, tout juste comme le voulait la Psychomachie prise pour
modèle jusqu'alors b
Toutes les autres figures introduites par le sculpteur, soit au bas, soit dans les quatre
angles de sa composition, semblent bien n'être qu'un remplissage ornemental. Prudence ne
lui servait plus de guide, et nous n'avons guère à reg'retter que certaines inscriptions y
soient peu claires. Évidemment on n'avait plus rien à nous dire et il ne s'agissait que de
compléter un ensemble décoratif.

1. Ps2/cAowmc^., v. 310, sqq.
2. v. 417, sqq. :
<<Additsobrietasvu!nusletbalejacenti
Conjiciens siiicem rupis de parte mo!arem
Casus agit saxum, medii spiramen ut oris
Frangeret et recavo misceret labra paiato.
Dentibus introrsum resolutis, lingua resectam,
Dilaniata gulam frustis cum sanguinis implet.
Insolitis dapibus crudescit guttur; et ossa
Colliquefacta vorans, revomit quas hauserat offas. )>
3. JM., Y. 454, sqq.:
K Fertur Avaritia, gremio præcincta capaci,
Ouidquid iuxus edax pretiosum iiquerat, unca
Corripuissemanu;.
..NecsufRcitampios
Implevisse sinus, juvat infarcire crumenis
Turpe lucrum et gravidosfurtis distendere Rscos (OMsaccos).
Quos læva celante tegit, laterisque sinistri
Veiat oprimento ; etc., etc. p
Dans l'Ror%?4s l'Avarice porte (c'est-à-dire
portail) sept bourses autour de sa ceinture ; et pour mieux

suivre ie poète espagnol qui ia montre thésaurisant de ia
dépouiiie des vaincus sur ie champ de bataihc, on ajoutait ce
texte : « Avaritia piurima marsupia habensrapit omnia, cum
pedissequis suis, quæ reiiquit iuxuria B. Cf. sopra, t. I,
p. 156, sv.; et 217, svv. li ne faut pas confondre les sept
bourses d'Herrado avec f'aumônière sarrasinoise ou escar-
celle qui ne se porta chez nous que plus tard. Celle-ci, en
effet, semble avoir eu plusieurs compartiments, mais plutôt
pour donner de suite ce que l'on prétend dépenser après l'avoir
classe ad 7toc. Cf. Caractéristiques des SS., p. 27 et 145.
4. JMd., v. 506, sqq. :
<( IHa reiuctanti genibusque et calcibus instans,
Per('oditetcostasatqueiliarumpitanhela;etc. "
5. JAid., v. 644-664. Mon tome précédent, pi. 1, et p. 20,
nous montrait les bases de l'harmonie près d'une scène du
Calvaire, pour faire entendre que Notre-Seigneur réconcilié
le Ciel avec la Terre.
6. v. 715, sqq. :
. .sedverbaloquentis
tmpedit, et vocis claudit spiramina piio;
PoHutam rigida transUgens cuspide linguam. p

!!. -2
 
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