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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
qu'il est, je n'ai pas cru devoir le laisser de côté, parce qu'il représente un fait cher aux
artistes grecs tout particulièrement.
La Transfiguration, même chez nous, est reproduite assez souvent par la sculpture au
xn° siècle, et c'était sans doute
une protestation contre les er-
reurs manichéennes des Albi-
geois et autres sectaires qui n'ad-
mettaient pas ces passages de
l'Evangile'. Ne voulant pas re-
connaître que le Fils de Dieu eût
pris véritablement notre chair
par une incarnation réelle, il
leur répugnait de croire que ce
corps eût été glorifié dès ce
monde, ne fût-ce qu'un instant,
sur le Thabor.
D'ailleurs, l'Église grecque
ayant eu dans son sein des cer-
veaux bizarres qui voulaient que
la laideur indiquât l'humiliation
du Verbe de Dieu fait Homme ",
c'était une manière de repousser
cette conception creuse que de
montrer Jésus-Christ à l'instant
de sa vie mortelle où la gloire
d'en haut l'enveloppe déjà par
anticipation.
L'art se sentait relevé par le
grand objet qu'il voulait présen-
ter ainsi aux fidèles, et tout pein-
tre un peu habile se piquait de
savoir montrer une scène si
grande avec quelqu'un des ca-
ractères qui en rappelaient la
majesté.
Le sujet ne laissait pas d'être
difficile toutefois ; mais on s'en
tirait de son mieux par des ar-
tifices plus ou moins propres à faire deviner à l'esprit ce qu'il manquait de savoir-faire
dans l'exécution.
1. Cf. Leon. M. Senw. L1 (ed. Ballerin., t. I, p. 103-196). pas d'en faire un dépouillement minutieux, et 1 on peut bien
— Phot. ad Arsew. (ap. Galland, t. XIH, p. 68H, n" 26). Etc. se contenter pour cette fois des deux grands témoins que
D'autres témoignages nombreux se rencontreraient dans nous avons indiqués,
presque tous les monuments écrits qui éclairent la marche 2. Mais ce n'a jamais été une opinion bien répandue. Dieu
du manichéisme sous ses diverses formes. Mais il ne s'agit merci ! Cf. Molan., iHsL ss. imagwMwi (ed. Paquot), IV, 1.
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
qu'il est, je n'ai pas cru devoir le laisser de côté, parce qu'il représente un fait cher aux
artistes grecs tout particulièrement.
La Transfiguration, même chez nous, est reproduite assez souvent par la sculpture au
xn° siècle, et c'était sans doute
une protestation contre les er-
reurs manichéennes des Albi-
geois et autres sectaires qui n'ad-
mettaient pas ces passages de
l'Evangile'. Ne voulant pas re-
connaître que le Fils de Dieu eût
pris véritablement notre chair
par une incarnation réelle, il
leur répugnait de croire que ce
corps eût été glorifié dès ce
monde, ne fût-ce qu'un instant,
sur le Thabor.
D'ailleurs, l'Église grecque
ayant eu dans son sein des cer-
veaux bizarres qui voulaient que
la laideur indiquât l'humiliation
du Verbe de Dieu fait Homme ",
c'était une manière de repousser
cette conception creuse que de
montrer Jésus-Christ à l'instant
de sa vie mortelle où la gloire
d'en haut l'enveloppe déjà par
anticipation.
L'art se sentait relevé par le
grand objet qu'il voulait présen-
ter ainsi aux fidèles, et tout pein-
tre un peu habile se piquait de
savoir montrer une scène si
grande avec quelqu'un des ca-
ractères qui en rappelaient la
majesté.
Le sujet ne laissait pas d'être
difficile toutefois ; mais on s'en
tirait de son mieux par des ar-
tifices plus ou moins propres à faire deviner à l'esprit ce qu'il manquait de savoir-faire
dans l'exécution.
1. Cf. Leon. M. Senw. L1 (ed. Ballerin., t. I, p. 103-196). pas d'en faire un dépouillement minutieux, et 1 on peut bien
— Phot. ad Arsew. (ap. Galland, t. XIH, p. 68H, n" 26). Etc. se contenter pour cette fois des deux grands témoins que
D'autres témoignages nombreux se rencontreraient dans nous avons indiqués,
presque tous les monuments écrits qui éclairent la marche 2. Mais ce n'a jamais été une opinion bien répandue. Dieu
du manichéisme sous ses diverses formes. Mais il ne s'agit merci ! Cf. Molan., iHsL ss. imagwMwi (ed. Paquot), IV, 1.