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IVOIRES SCULPTÉS. VIII, PLAQUES A SUJETS CHRÉTIENS.

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sentation de la Sainte-Trinité, presque conforme aux usages les plus ordinaires dans la
primitive Eglise. Ce n'est pas le lieu de répéter ce qui en est dit à maint endroit, ni de
raconter ou d'exposer la lorme donnée plus tard à ce mystère, de siècle en siècle. Il s'en voit
d'assez diverses, à partir du x° siècle; et elles ne sont pas toujours heureuses comme résul-
tat, quoique l'intention semble y être bonne.
Quelques-unes même ont été blâmées par les souverains Pontifes b Quoi qu'il en soit, il
semble que l'Espagne ne s'était pas souciée de ces peintures ou sculptures jusqu'au xnf
siècle, car le sévère Galicien Luc de Tuy n'en parle que comme d'un abus presque inouï
dans la contrée qu'il habitait L
Ajoutons un petit ivoire du même sujet, qui occupe sa place quelque peu problématique
sur la couverture du célèbre sacramentaire de Drogon.
M. Ch. Lenormant qui l'a fait graver avec tout l'ensemble,
par le procédé Colas ne le trouvait pas de parfait accord
avec le reste des scènes; mais, sans trop de chicanes, on
voit bientôt que cela se rapporte à l'institution du baptême,
dont les cérémonies liturgiques sont exposées dans un
autre cadre. Pour ce que nous avons de parti à tirer de
cette sculpture certainement latine et du ix° siècle, il nous
importe assez peu de quereller le chapitre de Metz ou son
évêque sur l'arrangement de la couverture.
Nous y voyons sans peine le saint Précurseur étendant
la main droite sur la tête de Jésus-Christ, pour le plonger
dans le Jourdain.
L'art ne joue pas grand rôle en tout ceci, et nous pouvons bien nous en tenir au sym-
bolisme et à la composition plus ou moins traditionnelle. Le Saint-Esprit paraît sous sa
forme de colombe, au-dessus de Notre-Seigneur. Rien pourtant n'annonce le Père Eternel ;
et je ne saurais admettre l'opinion de ceux qui soupçonneraient peut-être que les trois
anges soient ici comme souvenir de la Très-Sainte-Trinité h Les trois ligures ne me sem-
blent que faire équilibre dans la composition à la haute stature de saint Jean-Baptiste et à
la personihcation du Jourdain. Ce fteuve, en costume, mais non en attitude de source clas-
sique, verse son onde au moyen d'une urne dont nous n'apercevons que la gorge. Cepen-
dant l'eau s'élève de manière à voiler le corps du Sauveur, aussi bien que dans l'ivoire de
Munich (p. 56). Ailleurs on voit deux courants d'eau qui sont censés indiquer les deux ou
trois origines de la rivière sur lesquelles nos géographes modernes ne se sont pas bien mis
d'accord. Les anges ne me semblent que porter les vêtements du Sauveur pour les lui remet-
tre quand il sortira du fleuve.


Le monument qui va nous occuper ne porte aucune indication d'origine, dans les cartons
du P. A. Martin. Je ne saurais donc dire s'il vient de Munich, de Metz ou d'autre part. Tel
1. Cf. Caractéristiques des saints, p. 777, sv. 4. Le repas servi par Abraham à trois anges maintient
2. Luc. tudens., adwrsMS AIMpenses, iibr. II, cap. 0 (Bi- pourtant sa trace en ce sens dans l'art de l'Église grecque et
blioth. PP. Lugdun., t. XXV, p. 222). dans la liturgie latine. Cf. CaractéWsMqMes des SS., p. 729.
3. Trésor de numismatique et de glyptique, jBas-reHejfs e% J'ai eu l'occasion de patronner ainsi un des peintres qui or-
orwemewfs, planche XVIII. Cf. fMd. page 14. naient l'église parisienne de la Trinité.
 
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