COUVERTURE D'UN ÉVANCÉHA1RE
DE CHARLES LE CHAUVE (pi. Ht).
On a vu dans le premier volume (p. 47) que ce manuscrit de Munich avait appartenu
au monastère de Saint-Emmeran, à Ratisbonne; et nous en avons donné une pag-e réduite'
qui montre l'empereur sur son trône.
Voici maintenant le plat supérieur de la converture *. Il est entièrement revêtu de lames
d'or, tantôt repoussées, tantôt Relevées par de nombreux cabochons que portent des pédi-
cules dont la hauteur atteint le plus souvent trois centimètres et qui sont reliés entre eux
par des filigranes. Ce travail de bijouterie et de joaillerie, avec sa sertissure, ne peut être
bien apprécié que & VMM. Si je prétendais énumérer et décrire les grosses pertes, éme-
raudes, améthystes, saphirs, etc., qui forment cadre à tout l'ensemble ou qui séparent les
principaux bas-reliefs, je ferais des phrases qui ne vaudraient pas un coup d'œil donné au
monument lui-même. On peut absolument s'en faire une idée sur notre gravure que le
P. A. Martin avait laissée inachevée, mais avec tous les traits de son dessin déjà indiqués
sur le vernis de la planche.
L'histoire du manuscrit serait à faire, et je ne m'en chargée pas. Il est certain que parmi
les grandes miniatures il s'en trouve une où les artistes de Saint-Emmeran se sont permis
une sorte de palimpseste, en substituant leur abbé Ramwold à une peinture antérieure b
Du reste, je ne suis pas en mesure d'affirmer que tout ici vienne sûrement de Charles le
Chauve, et que l'abbaye de Saint-Denis n'eût pas fait exécuter quelque amélioration au
travail dont s'était contenté l'empereur; ou si Arnoul lui-même, transférant cela en Ravière,
n'aura pas modifié quelque peu l'état primitif du volume. Tel que nous l'avons, voici ce
que les bas-reliefs présentent aux regards. Le centre offre Notre-Seigmeur assis sur un cous-
sin byzantin (en manière de traversin orné) dont le support n'est pas assez reconnaissable.
Toute la figaire du Sauveur est environnée par cette espèce d'auréole que nos antiquaires
ont nommée vaMM & b
1. La hauteur de ta miniature originale est de 0"40, dans
œuvre; et sa largeur de 0^17 environ, y compris la bordure
ornementée qui forme cadre.
2. Les dimensions sont un peu plus fortes. La hauteur est
de 0"*41, et la largeur de 0"32.
3. Saint Ramwold, parent de saint Wolfgang, mourut cen-
tenaire vers 1001, avec une réputation de sainteté bien éta-
blie. 11 avait donc été quasi contemporain du cadeau de ce
manuscrit au monastère de Saint-Emmeran; ou du moins
pouvait attester l'authenticité du don fait par Arnoul de
Bavière, puisqu'il avait dû vivre avec les témoins de cette
donation. Ce livre curieux parait avoir été analysé dans une
plaquette allemande (in-4°), imprimée à Tegernsee sous le
titre approximatif: Bible de S. Emmeran, à Ratisbonne.
Mais, n'ayant pas vu cet opuscule, je ne saurais dire s'il
n'avait en vue, par hasard, ce que j'ai intitulé : NamMscrM dw
4. J'en ai dit quelques mots dans les CmYM%ér:s%gtMs <%es
SS., sous le titre amaw&, p. 29. J'avoue que ce mot répugne
à pareil sujet; et cette fois, où Notre-Seigneur est assis évi-
demment, ne pourrait-on pas expliquer les deux cercles qui
font intersection par une sorte de siège à dossier, dont la
perspective est tracée maladroitement? Sous les pieds de Jé-
sus-Christ, on aperçoit un troisième disque plus petit que les
autres, qui doit être quelque chose comme tabouret ou tapis
circulaire avec sa garniture de broderies.
Une représentation de saint Damase, donnée par M. le
comte Auguste de Bastard, dans son mémoire sur les crosses.
DE CHARLES LE CHAUVE (pi. Ht).
On a vu dans le premier volume (p. 47) que ce manuscrit de Munich avait appartenu
au monastère de Saint-Emmeran, à Ratisbonne; et nous en avons donné une pag-e réduite'
qui montre l'empereur sur son trône.
Voici maintenant le plat supérieur de la converture *. Il est entièrement revêtu de lames
d'or, tantôt repoussées, tantôt Relevées par de nombreux cabochons que portent des pédi-
cules dont la hauteur atteint le plus souvent trois centimètres et qui sont reliés entre eux
par des filigranes. Ce travail de bijouterie et de joaillerie, avec sa sertissure, ne peut être
bien apprécié que & VMM. Si je prétendais énumérer et décrire les grosses pertes, éme-
raudes, améthystes, saphirs, etc., qui forment cadre à tout l'ensemble ou qui séparent les
principaux bas-reliefs, je ferais des phrases qui ne vaudraient pas un coup d'œil donné au
monument lui-même. On peut absolument s'en faire une idée sur notre gravure que le
P. A. Martin avait laissée inachevée, mais avec tous les traits de son dessin déjà indiqués
sur le vernis de la planche.
L'histoire du manuscrit serait à faire, et je ne m'en chargée pas. Il est certain que parmi
les grandes miniatures il s'en trouve une où les artistes de Saint-Emmeran se sont permis
une sorte de palimpseste, en substituant leur abbé Ramwold à une peinture antérieure b
Du reste, je ne suis pas en mesure d'affirmer que tout ici vienne sûrement de Charles le
Chauve, et que l'abbaye de Saint-Denis n'eût pas fait exécuter quelque amélioration au
travail dont s'était contenté l'empereur; ou si Arnoul lui-même, transférant cela en Ravière,
n'aura pas modifié quelque peu l'état primitif du volume. Tel que nous l'avons, voici ce
que les bas-reliefs présentent aux regards. Le centre offre Notre-Seigmeur assis sur un cous-
sin byzantin (en manière de traversin orné) dont le support n'est pas assez reconnaissable.
Toute la figaire du Sauveur est environnée par cette espèce d'auréole que nos antiquaires
ont nommée vaMM & b
1. La hauteur de ta miniature originale est de 0"40, dans
œuvre; et sa largeur de 0^17 environ, y compris la bordure
ornementée qui forme cadre.
2. Les dimensions sont un peu plus fortes. La hauteur est
de 0"*41, et la largeur de 0"32.
3. Saint Ramwold, parent de saint Wolfgang, mourut cen-
tenaire vers 1001, avec une réputation de sainteté bien éta-
blie. 11 avait donc été quasi contemporain du cadeau de ce
manuscrit au monastère de Saint-Emmeran; ou du moins
pouvait attester l'authenticité du don fait par Arnoul de
Bavière, puisqu'il avait dû vivre avec les témoins de cette
donation. Ce livre curieux parait avoir été analysé dans une
plaquette allemande (in-4°), imprimée à Tegernsee sous le
titre approximatif: Bible de S. Emmeran, à Ratisbonne.
Mais, n'ayant pas vu cet opuscule, je ne saurais dire s'il
n'avait en vue, par hasard, ce que j'ai intitulé : NamMscrM dw
4. J'en ai dit quelques mots dans les CmYM%ér:s%gtMs <%es
SS., sous le titre amaw&, p. 29. J'avoue que ce mot répugne
à pareil sujet; et cette fois, où Notre-Seigneur est assis évi-
demment, ne pourrait-on pas expliquer les deux cercles qui
font intersection par une sorte de siège à dossier, dont la
perspective est tracée maladroitement? Sous les pieds de Jé-
sus-Christ, on aperçoit un troisième disque plus petit que les
autres, qui doit être quelque chose comme tabouret ou tapis
circulaire avec sa garniture de broderies.
Une représentation de saint Damase, donnée par M. le
comte Auguste de Bastard, dans son mémoire sur les crosses.