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LETTRES HISTORIÉES.

A propos des o?M ôyr, dont je veux parler plus tard, les lettres orne-
mentées ne laisseront pas d'occuper une place considérable. Mais ce que j'appelle A^ras'
AA?onéay renferme un autre ordre d'ornement. J'entends désigner ainsi celles que le
peintre consacre à la représentation du fait (de l'histoire) que le calligraphe doit exposer
immédiatement. La Un du moyen âge, entre le xm° siècle et le xv°, abonde en petites scènes
de ce genre qui sont quelquefois charmantes. On peut en voir un bon nombre dans l'ou-
vrage publié par M. L. Curmer, dans ses derniers jours, sous le titre : YtYtaytytYa? & f
Le haut moyen âge en est un peu plus avare généralement, et c'est pourquoi il sera d'au-
tant plus curieux d'en chercher des exemples dans un manuscrit exécuté au ix° siècle pour
un Ris de Charlemagne. C'est le de Drogon, aujourd'hui déposé à notre
grande bibliothèque de la rue Richelieu et mis à juste titre dans la réserve; car c'est bien
un des livres les plus remarquables que nous ait transmis l'époque carlovingienne
Donnons d'abord la grande initiale du canon de la messe (% Y/aYnr). Cette lettre (p. 115),
surmontée de la ne représente pas seulement le premier caractère d'une série de
pages recommandées au respect tout particulier des Rdèles, comme formules sacrées pour
la consécration ; elle est, en outre, un souvenir de la croix ^ dont le sacrihce eucharistique
rappelle les mérites.
Les Rgures d'hommes et d'animaux qui s'y voient, sont un souvenir de cette prière qui
suit la Consécration à la messe : « Sur ces offrandes, Seigneur, veuillez jeter un regard
favorable et les accueillir comme vous avez accepté celles de votre serviteur le juste Abel,
et le sacrihce de notre Père Abraham, H etc L
Le prêtre qui est devant un autel, portant le pain et le calice, me semble représenter

I. Gf. Waagen, Æw/Amd m:d Fans, t. [H, p. 235, sv. —
A. de Bastard, sar tes crosses, p. 788, svv.; 487, sv.; 860, sv.
— Ch. Lenormant, Trésor de.glyptique, Bas-reliefs, etc.;
pl. XV1H, sv.; et p. 13, svv.
il ne semble pas que l'authenticité de ce précieux volume
ait jamais été mise en doute : et cela étant, je ne crois pas
me faire illusion quand j'imagine que plusieurs dessins de
ce chapitre feront luire des aspects tout nouveaux dans le
règne du grand Austrasien auquel le JoMrmd des samwts con-
sacrait, en 1872 (p. 762-763), trois ou quatre pages qui mé-
ritent d'être lues. Mais, pour l'art de cette époque, il reste
mainte chose à dire ; et l'on ne saurait trop préparer les do-
cuments qui l'éclaireront.

2. A l'occasion des VflretMæ de Æowrges (Ætwde I,lig. C, E;
texte, § 23, 37, etc.), j'ai fait voir que ce T était considéré
par nos pères comme type de la croix; et je puis justifier
par le témoignage du savant C. Cavedoni cette forme attri-
buée au thau de l'ancien alphabet hébraïque (samaritain). Il
montre que saint Jérôme valait bien ceux qui l'ont critiqué
si lestement à ce sujet. Gf. Numismatica biblica, p. 26, sg.
3. Ilonorius d'Autun, dans son SpectdMM Æccfesiæ, ne
manque pas de rappeler (fol. 250, r°) les trois grands sacri-
fices qui annonçaient d'avance celui du Fils de Dieu fait
homme, durant l'âge patriarcal. Combien d'autres citations
ne pourrait-on pas ajouter encore, si le lecteur s'en sou-
ciait !
 
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