LETTRES HISTORIEES, LITURGIE.
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subie en forme de manteau non ouvert par devant ni sur les côtés (ou de améri-
cain), l'amict formant capuchon par-dessus l'aube, le pallium épiscopal tombant presque au
bas des reins.
L'autre Y (p. 117) se réfère à la bénédiction du saint-chrême, où l'évêque, après avoir déposé
la mitre, chante une autre préface * qui précède le mélang-e du baume avec l'huile. Le
diacre, à sa droite, porte le vase où la liqueur doit être consacrée. Un clerc, devant le prélat,
tient le livre où celui-ci
doit lire les formules du
cérémonial. Deux des as-
sistants qui se tiennent en
arrière tournent la tête du
côté du peuple. Je suppose
que le peintre ne leur a pas
prêté une de ces distrac-
tions qui doivent varier
l'attitude des acteurs dans
une scène, pour animer le
tableau; et que nos clercs
font plutôt signe à quel-
qu'un dans l'auditoire pour
que l'on apporte l'eau avec
laquelle l'évêque doit se
laver les mains, ou pour
que l'on distribue dans les
lampes le chrême de l'an-
née précédente.
Le petit O suivant me semble appartenir à la cérémonie du baptême, quoique M. le comte
Auguste de Bastard y suppose la confirmation Certainement il faut d'ordinaire un évêque,
dans l'Église latine, pour conférer ce sacrement. Mais sachons aussi que
le baptême entrait jadis dans les attributions épiscopales, hors un cas d'ur-
gence; et que les papes eux-mêmes ne se sont dessaisis de ce droit (j'ai
presque dit ce devoir) que vers le moyen âge. Voilà ce qui fait que nous
attribuons un peu trop libéralement à saint Remi la conversion de Clovis,
tandis que c'était saint Vât (alors simple prêtre) qui avait catéchisé le
rude néophyte au retour de sa campagne victorieuse contre les Allemands. Que saint Yât
eût commission de son évêque pour cette grande œuvre, je le veux bien; mais c'était pour-
tant besogne exécutée par un ministre d'ordre inférieur, et dont le prince franc lui témoi-
gna sa gratitude en le nommant évêque d'Arras.
Ici un homme et une femme présentent les petits enfants au prélat ; et, selon le vieil
1. « Vere dignum et justum est.æternc Deus, qui in
principio... terram producere fructifera tigna jussisti, etc. a
2. Mémoire sur tes crosses (%. ciL), p. 487. Le P. Martin
doit avoir rejeté un peu trop sous te cadre un assistant de
t'évêque, qui te suit en portant te vase pour t'huile des caté-
chumènes. Mais aussi ta gravure de M. de Bastard donne
peut-être à ta chape épiscopate un aspect trop sembtabte au
froc monastique. Or, s'il s'agissait d'abbé, ce ne serait qu'une
raison de ptus pour ne pas chercher ici ta confirmation;
l'évêque étant seul ministre ordinaire de ce sacrement chez
nous. Cependant te texte du sacramentaire semble indiquer
que te baptême est terminé déjà : n Omnipotens sempiterne
Deus qui regenerare dignatus es hos famutos, etc. x La litur-
gie est un peu trop sortie de nos habitudes actuelles.
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subie en forme de manteau non ouvert par devant ni sur les côtés (ou de améri-
cain), l'amict formant capuchon par-dessus l'aube, le pallium épiscopal tombant presque au
bas des reins.
L'autre Y (p. 117) se réfère à la bénédiction du saint-chrême, où l'évêque, après avoir déposé
la mitre, chante une autre préface * qui précède le mélang-e du baume avec l'huile. Le
diacre, à sa droite, porte le vase où la liqueur doit être consacrée. Un clerc, devant le prélat,
tient le livre où celui-ci
doit lire les formules du
cérémonial. Deux des as-
sistants qui se tiennent en
arrière tournent la tête du
côté du peuple. Je suppose
que le peintre ne leur a pas
prêté une de ces distrac-
tions qui doivent varier
l'attitude des acteurs dans
une scène, pour animer le
tableau; et que nos clercs
font plutôt signe à quel-
qu'un dans l'auditoire pour
que l'on apporte l'eau avec
laquelle l'évêque doit se
laver les mains, ou pour
que l'on distribue dans les
lampes le chrême de l'an-
née précédente.
Le petit O suivant me semble appartenir à la cérémonie du baptême, quoique M. le comte
Auguste de Bastard y suppose la confirmation Certainement il faut d'ordinaire un évêque,
dans l'Église latine, pour conférer ce sacrement. Mais sachons aussi que
le baptême entrait jadis dans les attributions épiscopales, hors un cas d'ur-
gence; et que les papes eux-mêmes ne se sont dessaisis de ce droit (j'ai
presque dit ce devoir) que vers le moyen âge. Voilà ce qui fait que nous
attribuons un peu trop libéralement à saint Remi la conversion de Clovis,
tandis que c'était saint Vât (alors simple prêtre) qui avait catéchisé le
rude néophyte au retour de sa campagne victorieuse contre les Allemands. Que saint Yât
eût commission de son évêque pour cette grande œuvre, je le veux bien; mais c'était pour-
tant besogne exécutée par un ministre d'ordre inférieur, et dont le prince franc lui témoi-
gna sa gratitude en le nommant évêque d'Arras.
Ici un homme et une femme présentent les petits enfants au prélat ; et, selon le vieil
1. « Vere dignum et justum est.æternc Deus, qui in
principio... terram producere fructifera tigna jussisti, etc. a
2. Mémoire sur tes crosses (%. ciL), p. 487. Le P. Martin
doit avoir rejeté un peu trop sous te cadre un assistant de
t'évêque, qui te suit en portant te vase pour t'huile des caté-
chumènes. Mais aussi ta gravure de M. de Bastard donne
peut-être à ta chape épiscopate un aspect trop sembtabte au
froc monastique. Or, s'il s'agissait d'abbé, ce ne serait qu'une
raison de ptus pour ne pas chercher ici ta confirmation;
l'évêque étant seul ministre ordinaire de ce sacrement chez
nous. Cependant te texte du sacramentaire semble indiquer
que te baptême est terminé déjà : n Omnipotens sempiterne
Deus qui regenerare dignatus es hos famutos, etc. x La litur-
gie est un peu trop sortie de nos habitudes actuelles.