Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0160
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
136

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

pat, et l'explication en devient facile à ne faire que suivre les anciens biographes du saint
évêque *.
Nous avons bien clairement plusieurs délivrances d'énergumènes. L'une se passe dans
le voisinage d'une église vers la-
quelle s'avance saint Arnou avec
plusieurs membres de son clergé.
Je laisse aux Messins le soin de
chercher dans leurs annales si
quelque chose autorise à recon-
naître ici la vraie structure de
l'ancienne basilique dédiée à la
Sainte-Croix, ou si c'est une fan-
taisie d'artiste comme l'architec-
ture donnée au temple de Jéru-
salem pour l'apparition de l'ange
àsaintZacharie. Ce quim'occupe,
c'est le vieux témoignage du fait
représenté près de la courbe de
notre lettre. On raconte qu'Arnou
allait prier dans la basilique, et
qu'il trouva près de là une jeune
bile qui s'agitait dans des contor-
sions repoussantes. Touché de pitié, il dit à son archidiacre: '< Veillons cette nuit en priant
pour cette malheureuse et nous viendrons voir à la pointe du jour ce que Dieu en aura dé-
cidé. Le lendemain, en effet, comme ils revenaient au même endroit, ils trouvèrent la jeune
bile délivrée du mauvais esprit. Une espèce de barrière qui ne laisse voir que le buste de la
femme, donnerait lieu de penser qu'on l'avait bxée là au moyen de chaînes ou liens quel-
conques. Quant à l'église, nous y voyons des tentures élevées qui s'enroulent autour des
colonnes. Cela se rencontre fréquemment dans yrre, sans que je puisse dire bien
clairement à quelle réalité cela répondait.
Derrière la scène précédente, c'est une femme à demi nue qu'il rencontra près de Remi-
remonU. Celle-là, d'après l'historien, fut délivrée du malin esprit sans que le saint fit autre
chose sinon de prier pour elle. Je pense donc que l'autre exorcisme où la possédée est repré-
sentée sur la ligne verticale de la lettre, doit rappeler un troisième prodige du même
genre. Cette fois l'évêque conduisait une procession hors de la ville, lorsque la démoniaque
se mit à crier au milieu du peuple. L'ancien biographe dit qu'Arnou chassa le démon avec
l'étendard de la croix, ce qui peut indiquer qu'un signe de croix tracé par le saint homme
sufbt à tout. Nous le voyons cherchant peut-être les prières de l'exorcisme sur le livre que


I. Pour ne pas répéter plusieurs fois ces témoignages, in-
diquons tout bonnement ie recueil des Boiiandistes, JwL,
t. IV, p. 436, sq.; et 444.
Notons aussi que l'indication donnée par notre sacramen-
taire pourrait faire croire d'abord que l'on y songeait à saint
Arnou de Soissons, dont ia mort arriva le 15 août. Les Mes-
sins dès lors fêtaient leur saint Arnou le 16 du même
mois ; mais il est marqué par le martyrologe romain au

xvm juillet, qui semble l'anniversaire d'une de ses transla-
tions.
2. Peut-être a-t-on voulu expliquer que cela se passait
dans les Vosges, en traçant une petite hauteur indiquée par
la ligne de terre; il semble même qu'on a eu la bonne in-
tention de dessiner un ravin ou une vallée par ces deux
traits parallèles qui s'abaissent jusque vers le capuchon du
saint homme dans une autre scène tracée au dessous.
 
Annotationen