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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

Quoi qu'il en soit, ces deux grands médaillons méritaient bien d'être reproduits, ne fùt-ce
que pour la beauté de l'ornementation qui s'y joue autour des Rgures presque sans nulle
g^ne (sauf une ou deux courbes moins heureuses) et avec cette ampleur variée qui est comme
le secret de ces temps-là. Les draperies mêmes, surtout pour l'Apôtre (p. 181), annoncent un
certain amour de l'antique, quoique je ne sache où l'auteur aura étudié les modèles d'autre-
fois. Mais il peut s'être inspiré des imitations toscanes qui copiaient l'antiquité çà et là, dès
la fin du xm° siècle. La femme (Rg. A, p. 180), traitée moins habilement, pourrait être sainte
Marguerite. J'ai du moins un vague souvenir que mon ancien collaborateur semblait l'af-
firmer (apparemment d'après quelques indications locales) lorsqu'il me faisait voir son des-
sin. C'est à coup sûr une martyre, puisqu'elle porte la palme, et je ne me charge pas d'ex-
pliquer très à point ce que son livre veut dire. S'il s'ag-issait de sainte Cécile, par exemple, il
y aurait moins d'embarras; attendu que son office nous la montre portant l'Évangile dans
son cœur, ou, si l'on veut, dans son sein'. Et sachons que les instruments de musique ne
formaient point sa caractéristique populaire avant la fin du xiv° siècle.
Pour l'autre gravure (Rg. B, p. 181), elle présente beaucoup moins de difRcultés. C'est saint
André, sans contredit, que nous n'avons plus l'habitude de voir avec cette croix. Mais nous
trouvons ici une nouvelle preuve pour protester contre ceux qui ne veulent point admettre
comme recevable une représentation de ce saint où l'instrument de son supplice ne serait pas
une croix en sautoir. C'est au contraire ce sautoir qui encourt le soupçon de nouveauté, n'en
déplaise aux héraldistes qui disaient indifféremment croix de Bourgogne ou croix de Saint-
André. Quant à la Russie, où l'une des premières décorations impériales maintient cette
croix en X, elle nous en donnera peut-être le vrai motif après avoir débrouillé les pre-
mières origines de son iconographie (puisque l'on tient à ce mot). Mais nous n'en sommes
pas encore arrivés là.
Si c'était le cas de traiter une question générale, il ne serait pas malaisé de réunir
bien des textes sur cette question. Mais notre châsse n'étant pas le seul monument qui
fait mourir saint André sur une croix où la plus longue tig'e serait horizontale, il peut
sufRre de renvoyer aux da? AA. (p. 286-288, 281 ; etc.), où j'ai traité avec un
peu plus de loisir ce qui ne ferait ici que hors-d'œuvre. Bref, c'est postérieurement au
xin" siècle que l'on se met d'accord, avec ou sans fondement solide, sur la croix en sautoir
pour désigner cet apôtre. Mais fût-ce à bon droit, il ne faut pas oublier que nos ancêtres
les plus reculés n'avaient pas adopté cette forme comme indubitable. Tant s'en faut, qu'au
contraire. Gf. ci-dessus, p. 134 (Sacramentaire de Drogon).

I. Bréviaire, 22 novembre; antienne de Magnificat aux
2°s vêpres : K Virgo gioriosa semper Evangelium Christi gere-
bat in pectore suo ; et non diebus, neque noctibus a collo-
quiis divinis et oratione cessabat. " On pourrait, si i'on y
tenait beaucoup, induire absolument de là que la sainte por-

tait une sorte d'eucoipww renfermant les premiers versets
de l'évangile de saint Jean. Mais il est fort permis de croire
qu'il s'agit tout uniment du souvenir et de la méditation des
paroles évangéliques. Cf. CqractensMqMes des SS-, p. 370, sv.
— VffmMj: de Bourges, § 188 (p. 277, sv.).
 
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